Chapitre 14

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Le lendemain, le réveil nous est bien difficile. Sept heures de sommeil, ce n'est vraiment pas assez. Je me prépare en vitesse puis laisse Pablo faire de même. Nous sortons enfin de l'appartement et prenons sa voiture : Pablo a insisté pour me déposer à l'université. Devant le campus, j'embrasse Pablo et quitte sa voiture. Je rejoins les filles qui ne sont pas si loin que ça – j'espère qu'elles n'ont rien vu... Les filles m'offrent toutes trois un grand sourire bien que Maria fixe la voiture de Pablo avec insistance. Elle ne va vraiment nous lâcher celle-là... Heureusement pour moi, je ne la verrai qu'à l'heure du déjeuner. C'est déjà beaucoup trop.

— Depuis quand tu te fais déposer au campus Krystell ? me demande Maria, toujours avec cet air de défi dans son regard.

— En quoi ça te regarde ? répondis-je avant d'entrer dans l'établissement.

Elle commence sérieusement à me taper sur les nerfs. J'essaye de faire des efforts pour la supporter mais là, c'est plus fort que moi. Je n'en peux plus, je ne veux plus rien à voir à faire avec cette fille. Sans même attendre Julia et Laura, je monte les étages jusqu'à notre première salle de classe. J'entre et m'installe près d'une fenêtre. Les filles me rejoignent quelques minutes plus tard ; ces dernières tentent en vain d'engager la discussion avec moi. Maria m'a vraiment énervée, et je n'ai sincèrement aucune envie de parler. Toutefois, lorsque je reçois ce message de Pablo, je ne peux que retrouver le sourire : « Coucou mon amour, juste pour te dire que l'on ne se verra pas ce soir, j'ai une interview avec une station radio. Mais demain je viens chanter au bar donc on pourra se voir. Je t'aime très fort <3 ». Je réponds discrètement à son message avant de m'intéresser de nouveau au cours. Surtout que pour le coup, la leçon est vraiment intéressante ; c'est de la littérature française, et nous sommes entrain d'étudier le romantisme. Il s'agit là de mon époque préférée dans le monde de la littérature, notamment par la présence de Victor Hugo.

Le midi comme à notre habitude, nous rejoignons Maria au restaurant universitaire. Seulement, elle y est introuvable. Julia tente de l'appeler mais elle ne répond pas. J'ai envie de dire tant mieux, mais en même temps, c'est un peu inquiétant. Nous nous installons tout de même à table. Les filles discutent des cours que nous allons avoir cet après-midi tandis que je m'égare dans mes pensées. La première chose, ou plutôt personne, à laquelle je pense c'est Pablo. J'aime vraiment ce garçon, et je crains de trop m'attacher. Je ne veux pas tomber amoureuse d'un garçon alors que notre amour est impossible ; il aura sûrement un emploi du temps bien chargé une fois que son album sera sorti, et moi, je vais devoir rentrer en France fin Juin...

Mon portable vibre et me tire de mes pensées : c'est un message de Maria. Pourquoi m'envoie-t-elle un message à moi et ignore les appels de Julia ? Pourtant, elle est bien plus proche de cette dernière... Je ne réfléchis pas plus et ouvre son message : « Salut Krystell, il faut qu'on parle. Rejoins-moi ce soir au bar del Agua quand tu as fini les cours. N'en parle pas aux filles. »

De quoi veut-elle me parler encore !

*****

Très peu enjouée, j'entre dans le bar del Agua et retrouve Maria vers le fond de la salle. Cette dernière m'offre un grand sourire chaleureux et m'invite à m'assoir. Elle a déjà commandé les boissons posées sur la table.

— Je t'ai pris une limonade, ça te va ? me demande-t-elle.

— C'est parfait merci.

J'ai vraiment peur de ce qu'elle va m'annoncer... Elle semble bien trop heureuse de me voir. Toutefois, elle perd rapidement son sourire en commençant ses explications.

— Je m'excuse de ne pas avoir été présente à midi, j'espère que vous n'étiez pas trop inquiètes. Si je t'ai demandé de venir ce soir, c'est parce que j'ai appris quelque-chose à propos des filles, et notamment Julia...

— Qu'est-ce que tu as appris ? l'interrogé-je.

Maria boit une gorgée de sa boisson avant de reprendre.

— Hier, j'étais sur Twitter et j'ai vu des messages de Julia envoyés à Pedro, mon ex. Ils se voyaient derrière mon dos alors que Pedro et moi étions encore ensembles. Julia me ment depuis le début, ce n'est pas une bonne amie. Et je suis sûre qu'elle pourrait te faire un sale coup de ce genre. Laura, elle, n'a fait que prendre sa défense, et nous cacher la vérité. Il faut se méfier d'elles. Après, je ne peux pas t'interdire de les voir, ni te forcer à me croire. Tu n'as pas beaucoup de raison de me croire après ce que je t'ai fait mais, j'ai quand même un peu d'espoir de part ta présence ici.

— Et bien... Je ne sais pas trop quoi penser..., commencé-je. C'est vrai, je n'ai aucune raison de te croire après ce que tu m'as fait. Mais je te remercie de m'avoir parlé de ça. Je resterai sur mes gardes.

Nous continuons de discuter, d'abord de cela, puis des cours, et enfin de Pablo. D'ordinaire, j'aurai préféré ne pas parler de lui avec elle, mais ce soir, cela ne me dérange pas. Ce soir, Maria semble vraiment sincère. Je reste méfiante, mais je veux bien réapprendre à la connaitre. Lors de notre discussion, elle m'affirme qu'elle n'est plus trop intéressée par le fait de rencontrer Pablo, chose qui m'arrange énormément. Mais je préfère quand-même ne pas lui dire que nous sommes en couple, j'ai un peu peur de sa réaction.

— J'ai vraiment hâte que son album sorte ! se réjouit Maria. Déjà la semaine prochaine ! Et aussi, je suis trop pressée de pouvoir acheter mon billet pour sa tournée, ajoute-t-elle.

— Quelle tournée ? m'affolé-je.

— Celle qui démarre au mois de Mars, répond-elle comme si c'était évident. Tu n'étais pas au courant ? s'étonne-t-elle.

Non. Je ne l'étais pas... Pablo part en tournée au mois de Mars, et je ne suis même pas au courant. Qu'attendait-il pour m'en parler ? Il comptait partir comme ça en me laissant dans l'ignorance ? Il a intérêt à avoir une bonne explication.

Ne m'oublie pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant