Ne m'oublie pas

Chapitre 16

PDV Pablo :

Toute la semaine, je tente de la joindre en vain : elle ne répond ni à mes messages ni à mes appels. Je n'ai pas osé lui rendre visite au travail après l'accueil qu'elle m'a réservé mardi. J'attends donc le week-end pour aller la voir chez elle. J'espère qu'elle acceptera de me voir, j'ai tellement peur de la déranger maintenant.

Encore sous ma couette, je mets quelques minutes avant de me lever ; il est neuf heures, normalement elle ne devrait pas avoir bougé de chez elle. Je m'habille en vitesse, tout en prenant soin d'être un minimum présentable, et quitte ma maison. Au moment où j'entre dans ma voiture, je reçois un appel : c'est un gars avec qui je travaille.

— Salut mec, comment tu vas ? répondis-je.

— Bien et toi ? Que fais-tu de beau en ce moment ?

— Ca va, je profite de mes derniers mois de repos avant ma tournée, dis-je en riant.

— Ouais, tu as bien raison, me répond-il. Par contre, je vais peut-être gâcher ta journée de repos car il faut que tu viennes au studio.

— Comment ça ?

— Bah, avec la sortie de ton disque dans les prochains jours, on aurait voulu préparer l'évènement, du coup on te demande en studio pour organiser la journée.

Mais pourquoi en studio ? C'est ça que je ne comprends pas ! Et oui, effectivement vieux, tu gâches ma journée. Je suis censé m'excuser auprès de ma copine, moi !

— Désolé mais ça ne va pas être possible, répondis-je seulement.

— Mais, tu as dis que tu ne faisais rien, s'étonne-t-il.

— Je n'ai pas dit que je ne faisais rien, j'ai dis que je profitais des derniers mois avant ma tournée. Je crois qu'il y a une différence.

— Ok, Ok, répond-il précipitamment. Dans ce cas, tu pourrais peut-être venir quand tu es libre ? Tu me préviens ! Enfin, avant la sortie de ton album, bien-sûr ! rit-il.

— A plus frérot, dis-je avant de raccrocher.

Je pousse un long soupir avant de démarrer le moteur et quitter ma place. Je roule calmement en direction du centre-ville, n'ayant en tête que la femme que j'espère ne pas avoir trop contrariée. Arrivé devant son appartement, je gare la voiture et en sors. Je m'approche avec hâte de la porte d'entrée et sonne à son numéro ; toutefois, personne ne répond. Je tente une nouvelle fois mais je reste avec le même résultat. Déçu, je retourne dans ma voiture et décide d'y attendre son retour. Si elle est sortie, elle reviendra forcément. Quand je pense que j'ai refusé d'aller au studio pour me retrouver à attendre comme un con dans ma voiture...

PDV Krystell :

Dans la semaine, Maria voulait absolument m'inviter chez elle mais, avec mon travail, c'était impossible. Du coup, elle m'a proposé de venir aujourd'hui. On ne fait pas grand-chose si ce n'est regarder des vidéos de Pablo sur Youtube... et manger du chocolat. Bon, nous discutons quand-même pas mal, et je me rends compte au fil de notre discussion qu'en fait, je ne la connaissais pas du tout. Dans le fond, c'est vraiment quelqu'un de bien. Après, je préfère tout de même rester sur mes gardes, mais ça fait plaisir d'avoir une autre image d'elle.

— Ma chanson préférée de Pablo c'est Quién, me dit-elle. Je la trouve vraiment magnifique. Et toi, c'est quoi ta chanson préférée ?

— Je ne sais pas... avoué-je. En fait, je n'ai jamais écouté ses chansons.

— Sérieusement ?! s'étonne-t-elle. Bon, dans ce cas je te les fais toutes écouter maintenant.

Nous passons presque la journée entière à écouter ses chansons ; il en a de très belles. Enfin, elles sont toutes très belles, mais je crois que Pasos de cero est celle que j'ai le plus aimée. En fin d'après-midi, nous sortons de chez elle et allons faire un tour en centre-ville. Nous faisons les magasins avant d'aller boire un verre dans un bar. Après cela, nous nous quittons, car il est déjà vingt heures et qu'il faut peut-être que je rentrer chez moi. N'ayant pas de voiture, je prends le bus qui m'emmène au plus près de mon appartement. Je n'aime pas marcher seule dans les rues lorsqu'il fait nuit, mais là, je n'ai pas trop le choix. Heureusement, les lampadaires sont allumés.