La vie dans le métro

Chapitre 2: Bourbon

La station Riga n'était que le premier arrêt de mon voyage, mais la caravane n'a pas continué. Alors avant de nous séparer nous avons bu à notre survie la vodka ne m'avait pas ôté la peur de me rendre seul à Polis j'étais sur le point de trouver un partenaire aussi inattendu que célèbre. Je n'arrête pas de repenser à ce que nous avions vécu dans le tunnel ai-je été victime d'hallucination ? Que pouvaient bien être ces ombres étranges ? Et ces voix qui murmuraient et gémissaient silencieusement dans mon esprit ? De terrifiantes légendes courent sur certains tunnels du Metro, mais je n'avais jamais entendu parler de telles manifestations et j'espère bien ne plus jamais y être confronté. Nous avons eu une chance incroyable de sortir vivants de cet endroit. Rizhskaya... VDNKH a toujours considéré les résidents de cette station comme...malchanceux. Ils ont toujours toutes sortes d'ennuis : cochons décimés par un mystérieux virus, fuites dans leurs tunnels ou marchands dépensant tout leur argent au Marché pour arroser une bonne affaire... Les habitants de Riga ont beaux être amicaux et hospitaliers, ils sont avant tout maladroits. Ils nous inspirent une certaine pitié nous n'hésitions pas à nous moquer gentiment d'eux, car rien ne semblait pouvoir nous atteindre. Nous avons du vécu, nous... Mais aujourd'hui, je les envie. Ils vivent en paix et n'ont jamais entendu parler des Sombres ou ne croient pas en leur existence. Mais si j'échoue, les Sombres anéantiront cette station et tous les heureux maladroits qu'elle abrite pour ne laisser derrière eux que sans et chaos. Je dois me hâter. Il y a diction du Métro qui dit : « Il n'est pire compagnon de voyage que celui rencontré par hasard, mais c'est parfois le seul qui soit digne de confiance » Eh bien, ce Bourdon est vraiment étrange ! Pourquoi a-t-il besoin de moi ? Il connait manifestement ces tunnels comme sa poche. Quelqu'un lui a dit que « cette merde » ne m'affectait pas et il a gobé ça, alors que je n'y crois pas moi-même ? Bah, n'y pensons plus. Je m'estimai heureux s'il m'aide à franchir le Marché sans essayer de me refroidir dans un tunnel obscur.

Bourbon tente de se faire passer pour plus naïf qu'il ne l'est réellement. Certes, il est grossier et son humour est loin d'être raffiné. Mais ce qu'il me raconte de ses exploits, sans même parler de ce qu'il préfère passer sous silence, prouve qu'il est bien plus intelligent qu'un contrebandier ordinaire. Il en sait long, tant sur la situation des stations proches que sur l'ensemble du Cercle. Tous les passagers et les tunnels, même ceux qui sont abandonnés depuis des lustres, lui sont connus. Et il n'a pas peur de se battre, ce qui laisse penser qu'il a déjà eu l'occasion de faire de mauvaises rencontres... On m'ôtera donc pas de l'envie de continuer ma quête. En entrant dans le tunnel abandonné avec Bourbon je me demandai si j'avais eu raison de lui faire confiance mais les portes de la ville étant toujours condamnées c'était ma seule chance de quitter Riga. Ces tunnels sont maudits... Ils abritent quelque chose d'horrible. Ces voix... Peut-être qu'il s'agissait-il de simples illusions, mais je suis convaincu que nous aurions pu rester prisonniers à jamais de cet endroit. Heureusement, j'ai pu sauver Bourbon et quelqu'un d'autre m'a sauvé à mon tour. Nous n'avons pas l'habitude faire confiance aux inconnus, mais il nous faut apprendre à faire front commun ou les mutants ne feront qu'une bouchée de nous. Et pourtant... je ne sais pas de qui je me méfie le plus...