La vie dans le métro

Chapitre 7: La tour

Melnik et moi avions quitté le train puis on avait grimpé le tunnel qui menait au théâtre Korolev, on était arrivés près de la tour Ostankino. Là au milieu des rues gelées, on avait rejoint les autres Rangers dans le combat féroce qui marquait le début de mon histoire...

Malgré les difficultés que nous rencontrons, nous gravissons peu à peu la tour. Nous sommes venus des profondeurs de la terre pour dévaster les cieux, mais des nuages de plomb forment autour de nous des murs impénétrables. Les marches sont en piteux état et s'effritent sous nos pieds. Quand au vent, il est si fort qu'il menace de nous écorcher vif. Nous ne sommes pas les bienvenus ici. Notre place est en bas.

Je suis seul désormais. C'est à moi qu'incombe la tâche la plus importante. Je n'ai plus personne à qui demander de l'aide ou confier cette responsabilité. Le sort de la race humaine – et des Sombres – est entre mes mains. Mais chacun de mes pas fait vaciller mes certitudes. Chaque pas fait naître en moi de nouvelles questions auxquelles seul Khan pourrait répondre. Mais Khan non plus plus n'est pas là. Je suis au sommet du monde. Et je vois des choses que je ne pourrais voir nulle part ailleurs. J'entends dès que je n'aurais pu imaginer... Je sens la présence des Sombres. Je les entends. D'étranges images envahissent mon esprit, des pensées qui me sont étrangères s'immiscent en moi. Je sais que les Sombres peuvent se glisser dans l'esprit de leurs victimes pour les faire basculer dans la folie... Sont-ils en train de me manipuler ? Je dois tenir bon... Je dois verrouiller les missiles. Espérons que je sois encore capable...

Un homme sage a dit : « Celui qui mènera une guerre pour l'amour de ses semblables vaincra ses ennemis » J'avais mené ma guerre pour protéger ma famille, mes amis et mon foyer – le Métro. On avait gagné mais, aujourd'hui encore, je me demande : Lorsque nous avons éliminé les Sombres de la surface de la terre, avons-nous aussi perdu quelque chose ?

Fin