Mercredi 27 octobre 2010.
Pour ses neuf ans, le père de Mathilde avait décidé d'emmener celle-ci à la patinoire. Il savait que c'était un endroit dans lequel elle adorait aller. Il avait notamment pris pour habitude de s'installer dans les gradins en la regardant, heureux de la voir s'amuser.
Mathilde était très contente que son père l'ait conduite à la patinoire. Anna et Jules ne pouvaient pas venir ces vacances-là alors un après-midi à patiner paraissait suffisant pour combler leur absence pour cette journée.
Depuis que son père et sa belle-mère étaient venus la chercher chez sa maman pour ces vacances, Mathilde avait senti une nouvelle ambiance. L'atmosphère était bizarre, assez tendue. Et, même si ce ressenti était plutôt habituel puisque venir la chercher pour les vacances impliquait de faire presque trois milles kilomètres en l'espace de deux semaines, quelque chose était nouveau. Un problème supplémentaire entre ses parents qui allait accentuer l'impression qu'elle avait d'être perdue entre eux et deux et de devoir faire un choix, prendre position.
Elle avait vu son père saisir son carnet de santé en fronçant les sourcils la veille pour lire les quelques phrases qu'avait inscrite ces derniers mois la pédiatre qui suivait Mathilde. Sa maman avait parlé au médecin de ses inquiétudes sur le poids de sa fille qui, à ses yeux, revenait sans cesse de chez son père avec des kilos en plus. Alors le Dr Blanc avait commencé à mettre en place un suivi régulier de la courbe de corpulence de Mathilde qu'elle laissait dans le carnet de santé de celle-ci.
Par la même occasion, sa maman la pesait avant et après chaque vacances qu'elle passait chez son père en prenant le temps de prendre en photo le nombre que la balance affichait. Même si cela gênait et blessait presque Mathilde de devoir faire ça, elle savait, au fond, que sa maman était juste inquiète pour elle et que faire ça était, pour elle, une façon d'appuyer ses dires.
Mais chaque fois qu'elle montait sur le pèse-personne, Mathilde se demandait comment sa maman réagirait si elle pouvait entendre les remarques ou même voir les regards que lui lançaient quotidiennement
Alors qu'elle patinait, elle tournait la tête vers son père. Plus le temps passé et plus il avait l'air fatigué, épuisé par la situation. Cependant, il se gardait bien de le montrer devant sa fille, il ne devait pas craquer, pas devant elle. C'est pourquoi lorsqu'elle croisa son regard elle le vit sourire tout en lui faisant signe qu'ils allaient bientôt rentrer.
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Mathilde et ses maux
Não FicçãoAyant encore du mal à l'accepter et étant incapable d'écrire à la première personne, j'ai voulu écrire mon "histoire" à travers Mathilde (qui est, apparemment, le prénom que j'ai faillit avoir). J'ai longtemps hésité avant d'écrire tout ça, de me la...