Lundi 18 novembre 2013.
Après une semaine d'absence Mathilde revenait au collège. Elle avait passé une semaine sous la couette, fiévreuse et blanche comme un cachet d'aspirine, sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi. La seule chose dont elle était sûre c'est que le goût pour l'école qu'elle avait pu avoir en primaire avait complètement disparu petit à petit depuis l'an dernier. Plus le temps passait et plus Mathilde était épuisée mentalement et se renfermait totalement sur elle-même.
Lors de la rentrée de septembre de cette année, elle était partie de l'appartement avec la boule au ventre et les jambes tremblantes. Depuis, chaque nouveau jour était une copie parfaite de celui-là. A chaque fois qu'elle regardait son reflet dans le miroir avant de partir pour se donner du courage, elle se demandait au fond ce qu'elle allait entendre sur elle ce jour-ci ou, encore, si ça irait plus loin que de simples paroles.
Et, bizarrement, elle avait commencé à avoir la même boule au ventre quand elle était chez son père et qu'elle devait retourner chez sa maman et plus l'inverse. Elle avait remarqué que la tendance avait changé après qu'elle ait arrêté de voir Dr Anne, sa psychiatre, car elle avait moins d'appréhension à aller chez son père et elle n'avait plus grand chose à lui dire sur la situation avec celui-ci. Mais, là encore, elle ne saurait expliquer pourquoi cela avait changé.
Peut-être avait-ce commencé le quinze septembre lorsqu'elle avait vu sa maman ouvrir et lire, sans aucune émotion, un courrier qui expliquait que le père de cette dernière était décédé ?
Mathilde avait été peinée d'apprendre que son grand-père maternelle était mort sans qu'elle ait eu l'occasion de le connaître. Elle avait été surprise de voir sa maman se réjouir presque de sa mort tandis qu'elle avait passé la journée à être triste et à se dire que, si sa maman ne s'était pas mise à dos sa propre famille, elle aurait pu le connaître.
La seule chose qui avait permis de mettre un peu de joie à cette journée du quinze septembre avait été le message envoyé par son père ;
"Petite pomme est arrivée"
Elle avait souri pour la première fois de la journée à la vue de ce message. Instantanément Mathilde s'était rappelée du code sur lequel ils s'étaient mis d'accord pour qu'elle soit tenue au courant de l'accouchement de Stéphanie sans que sa maman puisse savoir. Alors, après avoir posé quelques questions pour vérifier la santé de sa sœur et de sa nièce, elle mit de côté son téléphone, rassurée.
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Mathilde et ses maux
NonfiksiAyant encore du mal à l'accepter et étant incapable d'écrire à la première personne, j'ai voulu écrire mon "histoire" à travers Mathilde (qui est, apparemment, le prénom que j'ai faillit avoir). J'ai longtemps hésité avant d'écrire tout ça, de me la...