Chapitre 3

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Cela faisait près d'un jour que les humains avaient gagné les îles célestes et qu'ils tentaient désespérément d'y survivre. Les deux camps s'étaient aussitôt affrontés, refusant l'un comme l'autre de négocier. Lors de cette bataille, particulièrement dévastatrice pour le camp des hommes, les survivants s'étaient réfugiés dans l'enceinte d'une tour volzienne. Ils avaient exécuté les gardes qui protégeaient les lieux, pour ensuite dresser un camp de fortune autour de leurs navires. Ce qu'il subsistait de la muraille ne leur offrait qu'une mince protection.

Alyse et Revon n'avaient pas eu d'autres choix que de participer à l'affrontement. De nombreux membres de l'équipage de l'Intrépide avaient péri. La jeune femme, encore sous le choc, ne parvenait pas à dormir. Alors qu'il faisait nuit noire, elle préférait arpenter le camp. Elle se surprit à observer l'étrange tour qui se dressait à une centaine de mètres de leur position. Celle-ci était presque entièrement composée de nuages. Tout autour s'épanouissaient des arbres et des fleurs à l'aspect déroutant. Certains végétaux se révélaient translucides, leurs boutons cotonneux changeaient par moment d'aspect. C'était cet édifice qu'elle avait aperçu lors de leur arrivée. Une Volzienne l'avait alors observée...

Alyse finit par s'en détourner. Rage et désespoir se mêlaient en elle. Ils n'auraient pas dû venir ici. Depuis trop longtemps, les humains s'acharnaient à dépasser leurs conditions, n'hésitant pas à épuiser leur propre monde. Au fond, une partie d'elle comprenait un peu les Volziens. Les siens leur avaient donné toutes les raisons possibles de ne pas les aider. Pourtant, Gydrym gardait confiance. Suite à la bataille, il avait décidé de changer de stratégie. Il prétendait désormais vouloir marchander avec le roi des Volziens. Il pensait les avoir intimidés grâce à la puissance de son armée. Mais surtout, il avait capturé la soi-disant princesse qui résidait ici et espérait ainsi faire pression sur le souverain.

Alyse pressentait que cela ne fonctionnerait pas. L'humanité vivait ses derniers instants. Finalement leur envol ne leur aurait permis de retarder leur condamnation que de peu de temps. Elle ne put s'empêcher d'observer la pureté des étoiles, regrettant de ne pas pouvoir explorer ce nouveau monde.

Mais, si elle devait mourir aujourd'hui, elle désirait au moins rencontrer l'un de ses bourreaux. Profitant du fait que le plus gros du camp soit endormi, elle s'approcha de la cellule qui détenait leur précieux otage. La créature examinait attentivement le champ de force qui la retenait prisonnière.

Alyse découvrit son visage. Si elle ne pouvait avoir aucune certitude, elle soupçonna cette dernière d'être la Volzienne qui l'avait observée. Elle reconnaissait sa tenue singulière, bien que déchirée à présent, ainsi que sa longue chevelure blonde. Outre son incroyable beauté, quelque chose l'interpellait chez elle. Elle voulait voir ses yeux, mais il faisait beaucoup trop sombre pour que cela soit possible.

**

Skylar cilla légèrement en reconnaissant l'humaine aperçue dans la goélette. Celle-ci n'agissait pas comme ses semblables ; elle semblait hésiter à lui parler.

— Vous ! Je vous ai vue dans votre navire ! ne put s'empêcher de s'exclamer la Volzienne, à la fois surprise, mais aussi rassurée de la découvrir toujours en vie.

La jeune femme, déconcertée, resta silencieuse.

— Je vous en prie libérez-moi. Je ne suis pas votre...

— Ennemie ? la coupa l'inconnue d'un ton résigné. Votre peuple nous a déjà condamnés. Que pensez-vous pouvoir y changer ?

Skylar ignorait quoi répondre. Son interlocutrice disait vrai, il était peu probable qu'elle parvienne à convaincre son père de cesser le combat. Tout comme les hommes, qui ne semblaient pas décidés à abandonner les armes. Elle était finalement incapable de les aider. Au contraire, son intervention avait empiré les choses.

Les guerres célestes - Tome 1 : La chute des volziensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant