CHAPITRE 4

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Le voyage jusqu'au Mexique se fit dans un silence total. De toute façon, Alejandro et elle ne se parlaient pas, même s'il est vrai qu'ils ne se connaissaient que depuis un jour, elle était même sure qu'il la haïssait. Et elle non plus ne lui vouait pas une très grande estime. Il était assis en face d'elle, les yeux rivés sur son ordinateur.

Elle s'occupait à observer les nuages à travers le hublot et semblait très émerveillée. Elle aurait certainement beaucoup plus heureuse de son premier voyage au Mexique si cela s'était fait dans des conditions très différentes. Le scénario qu'Alejandro et Christian avaient mis sur pieds devait se dérouler à merveille si elle voulait éviter la prison. Cela la dégoutait au plus haut point mais elle ne pouvait faire autrement que de se plier à leurs règles. Fichu alcool. Pensa-t-elle. La veille, elle s'était souvenue en partie de ce qui avait altéré son jugement le jour de son « mariage », si on peut l'appeler ainsi. Une des filles présentent l'avait trouvé un peu coincée et invitée alors à prendre un verre. Elle aurait bien voulu dire non mais ne voulu pas paraître impolie et se laissa entrainer sans trop résister. N'ayant jamais supporté l'alcool, elle avait très vite perdu pieds. Autant que toutes les autres d'ailleurs. Et après l'essayage de diverses robes peu après l'arrivée de Christian, elle avait finalement été choisie. Elle souriait. Bêtement. Ne réalisant pas à quel point elle se fourrait dans le plus grand merdier de sa vie.

Certes s'était-elle mariée soûle, mais elle trouvait qu'Alejandro était un véritable goujat pour ne pas avoir mis fin à sa bêtise et épouser une femme soûle.

Elle poussa un long soupir, avant de repousser une de ses mèches noires derrière son oreille. Soudain elle sentit un regard lourd posé sur elle. Et c'est là qu'elle croisa le regard noir d'Alejandro. Il l'observait impassible, et l'air irrité. Un air de défi dans les yeux, elle soutint son regard.

— Où est passée votre bague ? interrogea-t-il.

— Dans mon sac, répondit-elle après avoir jeté un bref coup d'œil en direction de ses doigts.

Il lui lança un regard noir. Et la lueur sombre qui se dessina dans ses yeux la fit frémir. Elle le trouvait affreusement beau. Avec noirs qui lui retombaient sur la nuque, sa peau un peu bronzée, sa mâchoire carrée et sa barbe impeccablement rasée. Elle pouvait même voir tous les muscles de son torse se dessiner au travers sa veste grise taillée sur mesure. Tout son corps lui semblait exquis, même son parfum qui n'avait cessé de s'insinuer en elle depuis qu'ils avaient quitté la maison.

— Remettez-la, ordonna-t-il en reportant son regard sur son portable.

Eleanor le trouvait affreusement arrogant.

— A ce que je sache, aucune clause de votre accord, ne stipule que je doive porter votre bague lorsque nous ne sommes que tous les deux, répondit-elle du tic au tac. Accord que j'ai d'ailleurs signé sans avoir toutes mes facultés mentales.

Le regard noir qu'il lui lança ensuite lui fit froid dans le dos, mais elle ne perdit pas de sa contenance.

— Ne me défiez pas, Reed, lança-t-il en serrant les dents.

Elle vit sa mâchoire se crisper.

— Je ne fais que mettre en pratique ton contrat, Alejandro.

Elle le poussait certainement à bouts mais si lui la tutoyait, pourquoi ne ferait-elle pas autant.

— Je le ferai à notre arrivée, rajouta-t-elle, un sourire indiscret sur les lèvres avant de reporter son regard sur les nuages.

Elle l'entendit proférer quelques mots presque inaudibles en espagnol mais elle ne s'en soucia pas.

L'atmosphère s'était chargée d'une tension i palpables. Ils évitaient tous les deux de se regarder, même s'il était plus qu'évident qu'ils le faisaient discrètement.

Un Tumultueux MariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant