CHAPITRE 7

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Eleanor fut tirée de son sommeil le matin par une divine odeur en provenance de la cuisine. Elle voulut d'abord ignorer cet appel mais son ventre lui rappela très vite qu'elle n'avait même pas eu le temps de manger la veille.

Lorsqu'elle arriva dans la cuisine, elle y surprit Alejandro, assis sur le tabouret qu'elle avait occupé la veille, une tasse dans la main gauche et un journal dans celle de droite. Constatant sa présence, il jeta un bref coup d'œil dans sa direction. Il la détailla des pieds à la tête, ce qui la fit rougir. Elle avait accourut à l'appel de son estomac si vite qu'elle en avait oublié de bien se vêtir. Elle portait tout juste une nuisette de couleur mauve, avec par-dessus son peignoir. Et il n'hésitait pas à la détailler sans vergogne.

Lui par contre était tiré par quatre épingles comme à son habitude. Il portait un costume bleu nuit taillé sur mesure, et une paire de bottes marron, probablement sur mesures elles aussi. Elle aurait voulu retourner en courant dans sa chambre mais elle avait beaucoup trop faim pour faire cela.

Elle le contourna pour découvrir un plateau contenant des œufs brouillés avec du bacon, du pain et de la margarine, ainsi qu'une tasse de chocolat chaud.

— Je comptais crier votre nom pour vous avertir de venir déjeuner mais je vois que la famine seule vous a conduite ici, se moqua Alejandro derrière elle.

Elle sentait son regard posé sur elle, ce qui ne manqua pas de lui rappeler le baiser de la veille. Eleanor fronça les sourcils.

— Je n'ai pas à ressentir de la honte à avoir faim. A ce que je sache c'est un sentiment naturel, rétorqua-t-elle.

Elle se félicita intérieurement de ne pas se laisser démonter par ce macho.

— Personne ne vous dit d'avoir honte. Juste que vous ne m'avez pas semblé être une femme qui se laisse aller à des envies culinaires. Vu votre corps si... frêle.

— Ça non, pesta Eleanor en se retournant brusquement pour lui faire face. Il la regardait intensément. Je ne vous permets pas de faire des remarques sur ma vie et encore moins ma corpulence.

Un sourire en coin se dessina sur les lèvres d'Alejandro.

— Pas la peine de me le permettre. Je suis chez moi, je me permets ce que je veux.

— C'est vrai, mais étant donné que vous m'avez kidnappée, il est de courtoisie selon moi, de garder vos remarques pour vous.

Il ne répondit rien à cette pique et se contenta de siroter son café en ne détournant pas son regard d'elle.

— Vous avez la langue bien pendue, conclut-il en posant son journal.

— Nous sommes dans un pays libre, j'ai tout à fait le droit de faire ce que je veux.

— Pas faux, admit Alejandro en souriant.

On aurait dit qu'il se rendait compte de l'effet qu'il avait sur elle et ne se privait pas d'en user.

— C'est pourquoi tout ça, questionna-t-elle en désignant le plateau de la tête. Il y jeta un bref coup d'œil avant de reporter son attention sur elle. Parce que si c'est pour ce qui s'est passé la veille...

— Si vous tenez à le savoir, oui je m'en souviens. Je n'étais pas aussi soûl que ce que vous avez pu penser, madame Montez.

La façon dont il prononça ce nom accéléra les battements du cœur d'Eleanor. Il sourit. Encore. Ce qui eut pour effet de raviver le coté têtu de la jeune femme.

— Si c'est pour vous excuser...

— Ne rêvez pas trop jeune femme, l'interrompit-il. Je ne m'excuse jamais. Et encore moins pour ça.

Un Tumultueux MariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant