CHAPITRE 5

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Alejandro avait pris place dans un sofa gris au coin de sa chambre, son ordinateur posé sur ses genoux. A vrai dire il faisait semblant de travailler. Eleanor était dans la pièce d'à coté, toute nue, et l'eau ruisselant sur son corps Un peu menu et élancé. Depuis le jour où il l'avait rencontrée, alors qu'elle était vêtue d'une sublime robe de mariage, elle n'avait cessé de hanter ses pensées. Elle était un peu soûle ce soir là (il sourit à cette pensée). Un peu n'était certes pas le mot adéquat pour son état mais elle n'avait sans doute pas toutes ses facultés à cet instant. Christian avait fait de son mieux pour le convaincre de choisir une autre fille, mais sans savoir pourquoi, il avait refusé. Il y avait quelque chose qui l'intriguait chez cette fille. Ses longs cheveux noirs étaient tirés en un chignon, certainement l'œuvre de la coiffeuse. Elle n'aurait pas pu se le faire dans cet état ; son visage était assez fin ; ses yeux noirs pétillaient sous le coup de l'alcool et ses lèvres, seigneur que ses lèvres étaient sublimes. Elle rayonnait. Aucune des femmes qu'il avait connu ne ferait le poids face à sa beauté.

Il serra les dents et ferma les yeux pour essayer De refouler ces pensées. Si Eleanor s'était retrouvée dans cet hôtel, elle était sûrement être comme toutes les autres, avide d'argent. Il était inconcevable qu'une femme puisse être faite pour lui sur terre. Qui plus est une fille qui s'était vendue pour de l'argent. Certes il avait décidé de se 'payer' une épouse, mais selon lui, si une femme accepte ce genre de travail juste pour de l'argent, elle n'en valait certainement pas la peine. Le mariage est l'institution la plus sacrée à ses yeux. Et c'est justement cette perception du mariage qui lui avait fait faire le serment de ne jamais se marier.

Apres le départ de sa mère, son père n'avait fait que lui noircir le tableau à propos des femmes. Et c'est ainsi qu'il avait grandi. Pensant que toutes les femmes étaient comme sa mère. Avides d'argent et hypocrites. Il n'avait trouvé d'autre issue face à tout cela que de mettre ses sentiments de coté. Même la mort de son père ne l'avait pas ému comme il l'aurait certainement été si les choses s'étaient passées autrement. Les seuls qui comptaient à ses yeux c'étaient son entreprise et ses grands parents. Et cela ne changera jamais.

Il poussa un long soupir, gardant toujours les yeux fermés. Mais une voix qu'il avait déjà mémorisée le fit sortir de ses pensées.

— Vous pouvez y aller.

Il ouvrit les yeux et jeta un coup d'œil vers Eleanor qui se séchait les cheveux à l'aide d'une serviette bleue. Elle était vêtue d'un jogging gris et d'un t-shirt blanc. Elle était incroyablement sexy à cet instant. Carlotta avait fait de bons choix dans l'achat de ces vêtements. Il referma son portable et le posa sur la commode près du sofa avant de se lever d'un bond en direction des toilettes. Une douche froide l'aiderait certainement mieux à tenir cette fille à l'écart de son esprit.

Pendant qu'Alejandro se douchait, Eleanor en avait profité pour envoyer quelques messages à sa mère et prendre de ses nouvelles. Elle faisait de son mieux pour éviter de lui parler de sa situation. Du moins, jusqu'à ce qu'elles soient en face l'une de l'autre.

Après avoir dit bonne nuit à sa mère, elle alla se coucher. Malheureusement pour elle, il n'y avait qu'un seul lit et elle n'allait certainement pas dormir sur le sofa. Elle peinait à trouver le sommeil lorsqu'elle le vit sortir de la douche, vêtu uniquement d'un jogging noir. Elle put alors admirer pour la première fois son torse ferme et musclé, ses abdos parfaitement tracés et ses bras musclés. Cette vision la fit tressaillir et elle se pinça la lèvre inférieure.

C'est à cet instant que son regard croisa le sien. Une éternité sembla s'écouler dans le silence parfait qui régnait dans la pièce.

— Que faites vous là ? demanda-t-il en s'approchant du lit.

Un Tumultueux MariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant