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Il y a des nuits qui ne sont pas faites pour dormir. Celles-ci existent seulement pour vous rappeler que vous ne serez jamais guéris de vos traumatismes. Ces nuits, elles vous travaillent, vous rongent, vous pourrissent jusqu'à vous détruire le peu d'espoir qu'il vous reste.
Même le seul moment que l'être humain possède pour pouvoir s'échapper de ses problèmes, certains n'y avait même pas le droit. Et c'était le cas de Jace. Il ne se sentait plus transporté dans les cieux par les bras de Morphée, et cela depuis très longtemps. Mais il avait arrêté de se plaindre, il était habitué depuis son adolescence.
Pourtant, des solutions existaient, mais elles étaient bien trop dangereuses et le visage de sa mère venait sans cesse lui rappeler qu'il ne restait plus que lui pour la protéger. Tout ce qu'il faisait, c'était pour elle et rien que pour elle, quitte à mourir sous les coups. Mais même la mort, il devait la fuir. Donc, chaque jour de sa vie, il se battait pour raccourcir le plus possible le jour où il se retrouvera entre quatre planches en bois.
Il le devait pour elle, pour lui, mais surtout pour eux. Il devait se venger pour que son âme puisse un jour partir en paix.
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J'ouvris doucement mes paupières, son visage m'avait encore réveillé. Je restai un long moment à fixer le sol pour tenter de modifier le souvenir qui me hantait, mais je n'y arrivais jamais. Je le savais que c'était perdu d'avance, mais je tentai à chaque fois. Qui sait, peut-être un jour, je pourrai enfin dormir sans revoir cette scène ?
Je soufflai longuement en me rendant compte qu'il était déjà onze heures du matin et que mon entraînement allait commencer dans une heure. Je me rendis compte aussi qu'il y avait un poids posé sur mon dos. Je me redressai en position assise enlevant au passage son bras de mon corps et fixai la châtaigne qui dormait à poings fermés à côté de moi.
Elle m'avait enlacé cette nuit et pas qu'une seule fois. Chaque fois, j'avais tenté de l'éloigner, mais elle revenait toujours à la charge. J'en suis presque sûr qu'elle devait croire que j'étais Sean. Je roulai des yeux puis me levai du lit et m'étirai en levant mes poings au ciel. Je craquai mon cou de droite à gauche tout en avançant vers la salle de bain.
Avant de rentrer, je me tournai à nouveau vers la châtaigne. Je restai un moment à la dévisager et finis par jurer dans ma barbe.
« T'as merdé mec » je sifflai.
J'ai passé la nuit avec elle, chose que je n'aurais jamais dû faire. Ce n'était pas dans mes habitudes de m'endormir avec la fille que j'ai couché. En tant normal, je pars directement par la suite, mais hier tout s'est passé beaucoup précipitamment que je n'ai pas réfléchis. Ce qui me soûler le plus c'est que je n'avais pas ma moto, elle était mon seul moyen de transport pour le moment et compter sur elle me dérangeait beaucoup. Je rentrai directement dans la douche et me dépêchai, j'étais encore en retard.
