《 - Donc c'est le Caporal ton Alpha? me demanda Ymir pour la cent-vingt-septième fois au moins. 》
Et pour la cent-vingt-septième fois, je hochai la tête. J'étais allongé dans l'herbe, sous un arbre, en compagnie d'Ymir, Annie, Berthold et Marco. Après une série d'expériences éprouvantes sous la direction d'Hanji et l'œil attentif et soucieux de Livai, ceux-ci avaient décidé que j'avais bien mérité un peu de repos.
J'en profitais donc pour passer un peu de temps avec les autres Oméga du Bataillon, m'étant rapproché d'eux plus que des autres. Je leur avais raconté les derniers évènements.《 - En fait je viens de me rendre compte... commençai-je.
- Hmm? fit Annie, m'incitant à continuer d'un signe de tête.
- Vous m'avez jamais dit si vous aviez trouvé vos Alpha, vous.
- Reiner, répondit simplement Berthold. Pour Marco c'est Jean mais va savoir pourquoi, cet imbécile de cheval fait comme s'il le savait pas. Les filles ont pas encore trouvé. Ymir est...Il hésita.
- Amoureuse d'une Beta, compléta celle-ci devant mon air interrogateur. Me demande pas comment c'est possible, moi-même j'en ai aucune idée... et c'est grave chiant parce qu'en plus du fait que j'ai pas la moindre chance, j'imagine même pas comment les autres réagiraient en l'apprenant...
- Je ne pense pas que tes chances soient à zéro, dis-je honnêtement. En tous cas certainement pas si c'est de Christa que tu parles. Elle t'aime, ça crève les yeux, ajoutai-je en réponse à sa question muette.
- Tu vois bien qu'on est pas les seuls à le dire, nota Annie. Pour ce qui est des autres et de leur réaction...
- On s'en bat les couilles, complétai-je.
- Exactement, appuya Berthold.
- J'approuve, dit Marco. Et puis franchement, tu seras plus vite avec Christa que moi avec Jean! Il me verra sûrement jamais... 》Sauf si on s'en occupe... pensai-je. On va appeler Armin à la rescousse.
《 - Marco? appelai-je. Ignore Jean pendant quelques jours, tu veux?
- Heu... D'accord mais pourquoi?
- T'inquiète, je m'occupe du reste! répondis-je en me levant avant de courir vers le bâtiment. 》**********
《 - Tu veux que je fasse QUOI? demanda Livai, incrédule.
Nous étions tous les deux dans sa chambre, et je venais de lui parler du plan d'Armin pour le Jarco (nom que l'on avait attribué au couple Jean×Marco).
Plan dont Livai faisait partie.- Que tu ailles tourner autour de Marco. En fait, je veux que Jean soit jaloux et qu'il aille enfin vers son Oméga.
- Pourquoi j'aiderais un con qui a voulu s'en prendre à toi?
- C'est surtout Marco que tu aiderais, un pauvre petit Oméga qui-
- J'en ai rien à foutre des Oméga le seul qui m'intéresse c'est toi.Je le regardai avec de grands yeux.
- Quoi? dit-il devant mon silence.
- C'était trop mignon!
- Tch... Je suis pas mignon. Un chat, un bébé chien, ça c'est mignon. Toi t'es mign... Non, toi t'es adorable, marmonna-t-il.Je lui sautai dans les bras pour le supplier, et aussi parce que... Bah parce que j'avais envie.
- S'il-te-plaît! Aide-moi à aider Marco! En plus, commençai-je avec un sourire en coin, je vois pas de meilleur moyen de faire rager Jean pour te venger du ménage mal fait...
Je vis son regard s'allumer. Bingo, j'avais trouvé l'argument imparable.
- De toute façon c'est seulement du bluff, Jean ne sait pas que je suis ton Âme-sœur ni que tu m'as marqué et il s'emporte vite, ça devrait fonctionner.
- D'accord, soupira-t-il. Mais c'est bien parce que je t'aime, gamin.Je souris et resserrai mes bras autour de son torse, enfouissant ma tête dans son cou.
- Moi aussi je t'aime, Livai, murmurai-je. 》
Il me sourit. Et bordel, il était magnifique, ce sourire. Livai ne souriait pas souvent, mais quand il le faisait, c'était sublime. Son sourire était comme une pierre précieuse. Rare, lumineux, splendide, et tout le monde aurait voulu le garder pour soi, le protéger comme on protégerait un trésor. C'était égoïste, pourtant. Les sourires sont comme des fleurs. Tous semblables et si différents, simples mais extrêmement beaux, et éphémères. C'est ça, un sourire. Si beau que c'en est presque irréel. Une véritable œuvre d'art. Le plus magnifique des trésors. Et c'était exactement ce que Livai représentait pour moi.
**********
Vingt heures trente-sept.
Armin et moi avions tenu à tout préparer minutieusement ces trois derniers jours, au grand damn de Livai qui avait décrété que plus jamais il n'accepterait d'être embarqué dans l'un de nos "foutus plans foireux et complètement tordus", selon lui. Je pouvais difficilement lui donner tort, mais ça valait le coup.J'étais assis en compagnie d'Armin et Berthold à une table dans l'ombre, à l'écart et peu remarquable, d'où l'on pouvait voir presque l'intégralité de la salle. La place parfaite pour tout observer tranquillement.
À cette heure, la quasi-totalité du Bataillon avait déjà déserté les lieux pour profiter des premiers soirs d'été. Jean n'avait pas encore mangé, retenu par Reiner à la demande expresse de Berthold.
Marco était à table avec Ymir, Christa, Sasha et Connie. Il avait été prévu de les faire sortir quelques minutes avant que mon Alpha n'arrive.Reiner entra dans la salle et se dirigea vers notre table.
《 - Il va arriver dans cinq minutes, annonça-t-il.
- Merci, répondit Berthold. Comment tu l'as retenu?
- C'était pas difficile, j'ai fait semblant de m'énerver en disant qu'il draguait ma jument, expliqua-t-il avec un sourire amusé.
- Bien joué, rit mon meilleur ami. 》Je fis signe à Ymir qui se leva de sa chaise en parlant d'un buisson de framboises aperçu à une dizaine de mètres de l'écurie plus tôt dans la journée. Aussitôt, Sasha se rua vers la sortie, entraînant le pauvre Connie à sa suite. Christa proposa de les suivre, ce qu'Ymir accepta avec un discret clin d'œil dans notre direction.
Livai, lui, était dans la cour à attendre leur sortie pour entrer.Cela faisait quelques minutes que Livai était assis à côté de Marco. On entendait les pas de Jean et ses insultes envers Reiner. Livai se mit alors à chuchoter je ne sais quoi à Marco, qui rougissait. J'avais beau savoir que tout était faux, une pointe de jalousie me tiraillait. Mais je me rendis compte que si moi, marqué par mon Alpha et parfaitement informé du plan puisque je l'avais moi-même concocté, étais touché, Jean ne pouvait qu'être vert de jalousie. Et en effet, lorsque je tournai ma tête vers la porte, je vis Jean figé, les dents et les poings serrés, les yeux brillants de colère et de haine. Parfait.
Je reposai mes yeux sur mon Alpha, toujours à côté de Marco, feignant de n'avoir pas remarqué la présence de Jean.
J'observai ses lèvres fines, ses cheveux brillants et sa peau pâle. Pour la millième fois au moins, je me fis la réflexion que mon Alpha était particulièrement beau. Tout chez lui était beau. Ses yeux gris-argent scintillants comme la Lune et remplis de toutes les émotions du monde. Ses yeux que j'aimais tant voir posés sur moi...
Regarde-moi. Regarde-moi Livai. Regarde... merde. Non, pas maintenant, MERDE! Le plan est sur le point de fonctionner!Mon Alpha tourna la tête vers moi, les joues rougies et les yeux brûlants de désir. Trop tard, il les avait senties.
《 - Eren? appela Armin. Qu'est-ce qu'il se passe? 》
Je n'entendais qu'à moitié, trop concentré sur mes chaleurs et les phéromones que je me voyais incapable de retenir. Livai semblait avoir totalement oublié Marco, et moi aussi d'ailleurs. Il commença à venir vers nous.
《 - Merde... chuchota Berthold, semblant avoir compris. Ses chaleurs. 》
Livai s'avança vers nous, sous les yeux écarquillés de Jean qui venait de comprendre. Que Livai était mon Alpha, et que j'étais marqué. Arrivé à ma hauteur, ce dernier se jeta sur mes lèvres dans un baiser fougueux que je lui rendis aussitôt. Au Diable le plan, j'étais tout bonnement incapable de lui résister. Et je n'en avais pas la moindre envie.
《 - Heu... Les gars... On est encore là... fit la voix de Reiner. 》
Mon amant régla ce problème en me portant jusqu'à sa chambre. Et je passai la meilleure nuit de ma vie.

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Merci... [Riren]
FanfictionCeci est une histoire qui a été inventée à deux, moi et @Alice-Lupin, en collaboration. Voici donc notre histoire. ••••••••••••• "Tic, tac, répète ma montre La seule aiguille qui ne me blesse pas Tic, tac, le bruit qui me montre Que ça fait très lon...