Merci... [Riren]

Chapitre 10

《 - Eren. Je... Je vais partir.
- Qu-Quoi?... Mais... On... On se reverra au moins... Pas vrai?
- ...
- Pas... Pas vrai? Livai...?
- Non. 》

Erreur. Erreur. Erreur.

**********

Quelques jours plus tôt.

Les doux rayons lumineux du Soleil vinrent caresser mon visage d'une agréable chaleur. J'ouvris doucement les yeux, encore ensommeillé, pour faire face à un magnifique visage aux traits enfin détendus et aux paupières encore closes. Un léger sourire s'installa sur mes lèvres tandis que je laissai ma main s'extirper de nos draps pour venir effleurer sa peau pâle. Extrêmement pâle. Beaucoup... Beaucoup trop pâle.

《 - Livai...? ...Livai! LIVAI! l'appelai-je vivement en le secouant vigoureusement, inquiet. 》

Il se réveilla d'un coup dans un violent spasme, puis dans la même foulée, effectuant un geste extraordinairement rapide et précis il s'empara de ses lames qui reposaient à côté du lit pour les pointer... vers moi?!

《 - Li-Livai! C'est moi, Eren! Calme-toi! Calme-toi... murmurai-je plus doucement en apercevant l'air perdu et la lueur d'angoisse qui grandissait dans ses magnifiques yeux soudain paniqués.
- E... Eren...?
- Chut... Ça va, je suis là... chuchotai-je en repoussant doucement les lames pour l'enlacer tendrement. 》

À mon contact, il lâcha immédiatement ses armes avant de me serrer puissamment contre son corps frémissant d'angoisse, enfouissant sa tête dans mon épaule.

《 - E-Eren! Je suis désolé! Je suis désolé... s'écria-t-il d'une voix étranglée par la peur.
- Je ne t'en veux pas, Livai... Ne t'inquiètes pas pour moi... 》

Je sentis mon épaule s'humidifier et mon cœur se serrer douloureusement dans ma poitrine suite à la conclusion évidente que j'en faisais.

Cela faisait depuis un peu plus de deux semaines que nous avions essuyé le cuisant échec du plan "Jarco" et que j'avais eus ma merveilleuse première fois avec mon Alpha. Depuis, nous nous étions particulièrement rapprochés l'un de l'autre.
Quand à Jean, celui-ci s'était tout de même rapproché de Marco - heureusement! - grâce à tout cela, prenant brusquement conscience que le jeune homme pouvait partir à tout moment, et plus largement, que dans ce monde absolument tout était éphémère. Comme quoi, toute cette mascarade avait tout de même servie a quelque chose, en plus d'être particulièrement cocasse et nouveau sujet de discussion entre nous. Jean s'était même excusé auprès de moi, finalement.
Et pendant ce temps-là, une certaine Ymir ainsi qu'une certaine Christa s'embrassaient apparemment passionnément derrière l'écurie selon les dires de Miss.Patate.

Tout semblait se passer pour le mieux dans le meilleur des univers. En surface.
Car dans un monde comme celui-ci, on ne pouvait pas être pleinement heureux, à croire que sourire trop longtemps était un terrible péché aux yeux de la vie.

Livai allait de plus en plus mal.

Toutes les nuits, pourtant si courtes pour lui, il faisait des cauchemars. Et tous les matins, il se réveillait comme aujourd'hui. Perdu et déboussolé. Au départ, il m'avait presque ordonné d'aller dormir dans mon lit pour pouvoir conserver un sommeil qui ne serait pas dérangé par ses crises nocturnes quotidiennes, mais également pour ne pas que je le voit encore ainsi. Brisé. Mais bien évidemment, j'avais insisté pour malgré tout demeurer à ses côtés, et il avait fini par céder. Exténué.
J'avais alors pris soin de lui, je le réconfortais du mieux que je le pouvais chaque nuit, mais depuis quelques temps, son état s'aggravait. Il semblait presque inconscient dans ses songes les plus sinistres, comme il y a quelques instants. Il semblait également plus fatigué la journée, et était extrêmement nerveux le soir, lorsque nous étions seuls dans sa chambre. Et cela m'inquiétais énormément.