𝐕𝐈𝐈𝐈 - Perturbations

323 26 29
                                    

Les gardes étaient revenus.

À part ceux pour qui la grippe avait bel et bien été une réalité — ou tout autre maladie.

Mais plus du trois-quart de la garde était de retour ce matin-là. Peut-être un peu moins enjoués, mais ils étaient là.

Quand ils virent Link, ils s'empressèrent de lui expliquer la raison de leur absence, et certaines histoires manquèrent de décrocher à Link un rire qu'il n'accordait généralement pas à ses officiers.

Le jeune capitaine s'était rendu compte que, même à travers sa lourde armure d'entraînement, un œil vicieux était tout à fait capable de se faufiler et d'apercevoir l'étrange blessure dont son avant-bras était victime.

Cette peur-là l'avait poussé jusqu'à passer un long et épais gant sur sa main, couvrant ainsi son poignet et une bonne moitié de son avant-bras, peu importe la chaleur qu'il lui ferait subir.

Ce fut donc avec une main serrée, coincée, et moite qu'il se présenta à l'exercice de « stratégie », comme il l'appelait lui-même.

Selon lui, les gardes devaient tant savoir manier les armes que modérer leur utilisation. Un bon officier n'était pas celui qui pouvait infliger trois coups d'espadon à la seconde sur son ennemi, mais plutôt celui qui infligerait seulement trois coups avant de voir l'adversaire tomber à terre.

À cela, il ajoutait d'autres exercices de défense et de parade, et tout ceci durait deux heures sans interruption ou presque.

« Aujourd'hui, nous allons apprendre à exploiter les connaissances de l'adversaire, expliqua Link à ses officiers, quand ils eurent terminé de s'échauffer. Nous allons lui mentir, lui faire croire qu'un coup nous affaiblit, alors qu'il n'en est rien en vérité. L'adversaire va alors se ruer dans cette attaque, la multipliant, et gaspillant bêtement son temps à essayer de nous atteindre. »

Les officiers acquiescèrent d'un même mouvement de tête, préparant leur arc et leurs diverses flèches pour l'exercice.

Link releva tout de même un petit peu plus d'énergie et de concentration que les autres fois, ce qui le fit inconsciemment plaisir.

Peut-être étaient-ce ces horaires quotidiens qui baissaient le moral de ses troupes ?

Mais que voulaient-ils, le combat ne s'apprenait pas en effleurant le pommeau d'une épée...

Link se demanda soudain, tout en regardant ses gardes appliquer l'exercice sur lequel il venait de les lancer, comment lui, avait appris à manier les armes.

Que lui avait raconté Impa, déjà ? Qu'il avait commencé très tôt, et qu'il avait été très rapidement reconnu pour ça.

Mais d'où lui venait ce don ?

... Son père, peut-être ? Sa mère ?

Mais non, Impa lui avait bien dit qu'il était déjà orphelin à ce bas âge...

Link ne savait pas s'il devait être malheureux de ne pas se souvenir de ses géniteurs, ou heureux d'avoir oublié le sentiment d'être un jeune bambin sans parent.

Sous son armure et sous son gant, il sentit son bras se tendre, telle une mauvaise crampe.

Puis elle disparut.

△▲△

Entraînement terminé.

Midi approchait, et les gardes se débarrassaient prestement de leur équipement, afin de se ruer dans la cantine.

Breath of the Darkness || 𝐓𝐋𝐎𝐙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant