Breath of the Darkness || 𝐓𝐋𝐎𝐙

𝐈𝐗 - Menace minérale

« La Princesse ? Mais enfin, elle est partie ! N'êtes-vous donc pas avec elle ? »

Partie ? Partie ?

Mais où ?

Son interlocuteur refusa de lui en dire plus, ameuté par le mouvement de foule qui se dirigeait droit vers la Cour Principale.

Link le suivit malgré lui, au paroxysme de la perplexité.

Pourquoi tout le château semblait soudain s'émousser ? Que se passait-il ?

Et où était la princesse, bon sang ?!

Link joua des coudes, pataugeant entre les courtisans et les robes étouffantes pour gagner, lui aussi, la cour extérieure.

Autour de lui, des visages stupéfaits et apeurés se peignaient.

« S'il vous plaît, héla Link auprès d'une femme aux sombres cheveux, est-ce que vous pouvez m'expliquer ce qui se passe ? Où est la Princesse ? Où est Zelda ?

— Elle est partie ! répondit-elle, d'un ton qui ressemblait à un cri d'effroi. À cheval, seule ! »

À cheval ? Seule ?

« Mais où ? »

Trop tard, la femme était déjà loin, emportée par la marée humaine.

L'inquiétude et la peur montaient tel un ras-de-marée.

Link tenta d'appeler deux autres personnes, mais elles ne l'entendirent pas, ou l'ignorèrent tout bonnement.

La situation lui échappait totalement, là où il était censé la connaître, et savoir l'apprivoiser en sa faveur.

Il en était bien loin.

Il se retrouva enfin dans la Cour Principale, et découvrit que les remparts n'étaient pas moins dépeuplés : des centaines et des centaines de courtisans étaient penchés par-dessus les remparts, les visages tournés vers les paysages extérieurs d'Hyrule.

« Ils sont fous !... murmura un homme près de Link. Si ils viennent percer jusqu'ici, ils seront les premiers touchés... ils tomberont, et mourront...

— De qui ? »

À nouveau, l'homme ne répondit pas ; une vieille femme remplaça son voisin.

Zelda était partie toute seule, à cheval...

Aussitôt, Link repoussa la foule autour de lui, presque nageant à grandes brasses.

Il devait rejoindre les écuries.

Ici, peut-être qu'on lui en indiquerait plus sur l'endroit où pouvait se trouver Zelda.

Et il pourrait la rejoindre.

Soudain, une main s'agrippa à sa tunique sans retenue :

« Messire Link ! plaida une voix. Messire Link, que faisons-nous ? »

C'était une jeune femme, au regard affolé et perdu.

Elle tanguait entre les mouvements de foule.

Link haussa la voix, tentant de se faire entendre à travers tout ce raffut :

« Mais qu'est-ce qui se passe ? Où est Zelda ?

— La Princesse ? Elle galope vers Cocorico ! C'est de là que les cristaux viennent !

— Les cristaux ? »

La première image qui lui vint fût celle de ces pierres turquoises rayonnantes, dans les sous-sols de la Cathédrale du Temps.

Se pouvait-il ?...