[Réécriture(?)] Une nouvelle vie - Darling in the FranXX

Chapitre 13 - Deus

- Deus

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Je marchais dans les rues basses de la ville, aux côtés de Zero Two. Le vent balayait les rues sombres et sales de la ville basse, faisant voler les papiers traînant par terre. Différentes odeurs s'entremêlaient de nourriture, de produits ménagers et d'urine. Des gens passaient autour de nous en nous dévisageant, la rue étant peu fréquentée. Je portais mon uniforme neuf de membre de l'Institut, composé d'un veston gris clair ouvert sur une chemise blanche, une cravate bleue nuit nouée autour de mon cou. La chemise était rentrée dans le pantalon, gris clair lui aussi, serré par une ceinture noire à la boucle argentée. J'avais eu la permission de porter des baskets au lieu des chaussures peu confortables de l'uniforme. Zero Two, ayant trouvé l'uniforme de l'Institut laid, mais ayant été obligée de porter un uniforme, avait repris son uniforme rouge d'autrefois, sans la veste et la casquette. Mâchonnant nerveusement une sucette, elle semblait être préoccupée par la rencontre qui allait se tenir. Nous nous rendions au bâtiment dénommé l'Église, où Deus célébrait son culte de l'Éternité. 

Une fois arrivés devant le bâtiment en question, je fus assez étonné par l'apparence du bâtiment : c'était un vieil immeuble autrefois abandonné, restauré par on-ne-sait-qui d'une manière peu habituelle : des colonnades ornaient la façade, et des petites statues d'hommes et femmes sans visages, mais ayant des coupes et noms différents, écrits sur des enluminures de pierre, se tenaient dans des petites niches sur la façade. Des ailes étaient repliées dans leurs dos, chose surprenante, faisant selon mes hypothèses probablement partie des légendes fondatrices du culte. Nous entrâmes dans le grand bâtiment. L'entrée était un petit hall ayant trois portes. Celle du centre donnait dans une grande salle où, vraisemblablement, les fidèles se réunissaient pour différentes occasions. La porte de gauche était fermée et je ne pus regarder ce qui s'y trouvait, mais la porte de droite menait à une salle où l'on distribuait de la nourriture pour les plus démunis. L'apparence austère du lieu, à peine orné par quelques statues et niches avec des bougies, donnait une impression d'humilité qui n'était pas désagréable. Nous pénétrâmes la salle centrale, essayant d'être discrets. Nombre de personnes étaient rassemblées, assises sur des blancs, et, tête baissée, la main droite sur leur cœur, écoutaient en silence Deus, au fond de la pièce, se tenant sur une estrade. Deus parlait d'une voix forte, et semblait raconter une étrange histoire. Je tendis l'oreille pour essayer d'entendre ce qu'il racontait de sa voix captivante, ni grave ni aiguë, le visage toujours couvert du même masque au visage mi-féminin mi-masculin.

"L'Esprit suprême arriva, depuis le ciel, parmi mon peuple. Il nous dit que nous allions être soulagés de nos enveloppes de chair, et que nous deviendrions des êtres supérieurs à notre condition basse de mortels. L'Esprit Suprême dit "Soyez libérés". Et les âmes de mes frères et sœurs s'élevèrent vers les étoiles, dans une béatitude et une paix qui ne pouvaient être connues jusque là. Seules restèrent treize âmes demeurant dans leurs enveloppes de chair. Les ailes de leur peuple déployées, elles avaient peur de l'inconnu que l'Esprit Suprême leur proposait. Il désigna la première. Tu seras Passionis, et vivras la souffrance de tes pairs. Tu les comprendras et voueras ta vie à les soulager en leur offrant la foi. Il désigna la seconde. Tu seras Erat. Jamais tu ne cesseras de croire en mes enseignements et ma puissance infinie, et de tous, tu seras le plus fidèle. " Deus énuméra ainsi les noms marqués sur les douze statues de la façade. Je manquai de m'étouffer lorsqu'il parla du treizième. "Tu seras Deus. Tu guideras tous les autres dans le grand pèlerinage à travers les mondes, et les réuniras sous la bannière de ma foi." 

J'étais à la fois effrayé et impressionné. Deus se donnait le beau rôle dans son histoire, étant le guide, celui qui mènera le monde à la vie éternelle et à la foi, à travers les enseignements de ses douze "frères et sœurs". Deus finit son prêche, et Zero Two et moi allâmes le prendre à part pour lui parler. Il nous accueillit à bras ouverts alors que nous nous approchions, nous souhaitant la bienvenue. Je ne m'en étais pas rendu compte avec la distance, mais Deus mesurait plus de deux mètres de haut, ressemblant réellement à un être surhumain. Je remarquai que son dos était bossu sous sa grande robe, me troublant énormément. Zero Two le regarda et lui dit avec défi "Tu as bien du culot pour raconter toutes ces idioties à autant de monde. Mais c'est absolument n'importe quoi ces histoires de vie éternelle." Deus rigola doucement. Zero Two finit par ajouter, des flammes de colère froide brillant dans ses yeux "Tu vas tout de suite arrêter ta secte bizarre ou alors tu seras banni de toutes les villes. Je crois pas que ça soit très bon pour tes affaires, je me trompe ?" Deus répondit doucement et avec conviction, après un temps de pause. "Mais crois-tu que je gagne quoi que ce soit de matériel avec mon culte ? Tu as bien vu que nous offrons de la nourriture dans une des salles de l'entrée. Notre but n'est pas l'argent mais la foi. Et puis tu as traité mon culte de secte, mais quelle est la réelle différence ? Moi je vais te dire : un culte, c'est des millions de croyants, une secte quelques dizaines. Mon culte est solide, et grandira très vite. Et tu verras bien que je ne raconte pas de mensonges quand je mentionne mes pouvoirs." 

Zero Two allait répondre quand une jeune femme arriva vers nous en pleurs. Elle nous ignora totalement et s'adressa à Deus, serrant un petit corps dans ses bras. "Mon seigneur, il... Il est mort de faim... Je n'ai rien pu faire... Faites quelque chose, je vous en supplie..." La femme repris ses pleurs de plus belle, désespérée devant la mort de son petit garçon. Deus se tourna vers nous, et dit fièrement et d'une voix forte de manière à ce que tout le monde dans la salle puisse entendre. "Si vous mettez encore en doute mes pouvoirs et la véracité de mes paroles, voici une ultime preuve des capacités que l'Esprit Suprême m'a léguées." Deus abaissa sa capuche, une cascade de longs cheveux gris raides tombant dans son dos. Il enleva sa grande cape, et deux gigantesques ailes au plumes grises se déployèrent dans son dos. Je restai bouche bée devant ce spectacle hors du commun. Il se baissa, et prit le petit garçon pour le poser allongé sur un banc devant lui. "Ce jeune garçon est mort de faim. Ce monde n'a pas été assez bon envers lui. Je vais refaire battre son cœur et lui rendre l'énergie nécessaire pour vivre. Mais s'il rejette le monde, il ne pourra revenir." Deux abaissa ses mains au-dessus du garçon et une lumière violette illumina la pièce. Un frisson me parcourut le corps. Ce pouvoir n'était pas qu'un ensemble de tours de passe-passe. Il y avait autre chose, qui me perturbait profondément. Puis je compris. Le malaise quand je l'avais rencontré, et que je ressentais à chaque fois que j'étais proche de lui... Mes cornes, encore en train de pousser sous ma peau, me faisaient mal. Une petite douleur, difficile à remarquer, mais suffisante pour me faire ressentir un malaise. Mes instincts de hurleur m'alertaient. Ce que cette personne était, même un hurleur s'en méfierait. Alors que je reprenais mes esprits, je vis le corps du garçon tressaillir... Puis plus rien. Deus remit sa grande cape blanche et sa capuche, et ne dit rien. Toute l'assemblée retenait son souffle. Des exclamations retentirent lorsque le petit garçon rouvrit les yeux. Il se redressa, alors que toute l'assemblée était impressionnée par ce qui venait de se passer. Le garçon regarda autour de lui, le regard vide. Sa mère à nouveau en larmes vint le serrer dans ses bras, mais le garçon resta immobile, les yeux dans le vide. "Il rejette ce monde, qui n'a pas la foi." Annonça Deus, d'une voix ferme.

Je ne pus m'empêcher de frissonner devant l'horreur de ce spectacle.