Shin Soukoku Week 2020

Day 1 : Lullaby

Coucou ! Voilà mon premier OS pour la Shin Soukoku Week ! Bon, il est vraiment court, mais je m'y suis mise seulement aujourd'hui (oui, je suis pas organisée, je sais)... Je vais essayer de me rattraper pour la suite, mais c'est possible que j'ai du retard, pardon d'avance.
Bonne lecture !

La forêt était silencieuse. Pas un seul bruit ne venait troubler le silence du bois plongé dans la nuit. Seul le léger bruissement du vent venait troubler ce silence, mais personne n'était là pour s'en rendre compte. Et au milieu de cette forêt reposaient deux jeunes hommes, étendus l'un contre l'autre contre un arbre.

Vue l'heure tardive, il était étrange de trouver des gens dans la forêt, et surtout dans cette position.
D'un côté, il y avait Atsushi, assis en tailleur, le dos contre l'arbre. À côté de lui se tenait Akutagawa, les jambes repliées contre lui et la tête posée sur l'épaule de l'autre. Cette scène était décidément bien étrange. Et pourtant, il y avait une raison derrière tout ça.

Quelques heures auparavant, les deux jeunes hommes avaient été convoqués à l'Agence par leurs boss respectifs, qui leur avaient imposé un partenariat. Décidément, pour de soi-disant ennemis, les deux hommes arrivaient étonnamment bien à s'entendre quand il s'agissait de faire collaborer leur subordonnés sans raison.
Les deux subordonnés en question avaient protesté pour la forme, surtout Akutagawa, en fait, mais ils avaient tout de même obéi. Après tout, leur relation n'était plus un secret pour personne maintenant.

Leur mission consistait à aller détruire le Q.G d'un groupe de trafiquants de drogue, qui se cachaient dans la forêt pour fabriquer leur marchandise. Vues leur efficacité et leur synchronisation, le combat avait été vite gagné, et ils s'en étaient sortis avec quelques égratignures, sans plus. Ils avaient beau dire, ils étaient vraiment les dignes descendants du Double noir d'antan.

Au final, après s'être assurés que les criminels ne s'échapperaient pas avant l'arrivée de la police, ils étaient sortis de la bâtisse abandonnée qui avait servi de base, et ils s'étaient postés dehors pour attendre que l'Agence ou la Mafia arrive et les ramène, comme ils l'avaient prévu. Voilà maintenant une heure qu'ils attendaient. Ils commençaient un peu à se demander si on ne les avait pas oubliés. Ou si quelqu'un prenait un malin plaisir à les regarder attendre de la sorte. La deuxième option semblait plus plausible.

Sans rien dire, Atsushi posa un regard timide sur son partenaire, toujours étendu contre lui. Il semblait somnoler, mais son corps crispé laissait entendre le contraire. Le gris ne bougeait pas. Il avait peur qu'au moindre geste, l'autre ne se renferme encore plus.
Il faut dire que malgré la notion de couple qui s'était installée entre eux depuis peu, il y avait toujours une sorte de pudeur dans leurs rapports. Il faut dire que c'était une première pour tous les deux. Ils ne savaient pas trop comment s'y prendre, vu le manque d'affection dont ils avaient souffert dans leur enfance.

Alors, quand Akutagawa s'était laissé glisser contre lui, il n'avait pas su comment réagir. Il était juste resté immobile, étonné mais émerveillé par cette marque d'affection dissimulée de l'autre.

La tête au creux de son épaule, le brun ressentait l'hésitation de l'autre. Mais il ne voulait pas en prendre compte. Malgré tous les efforts qu'il faisait pour rester sur sa garde, il se sentait épuisé. Apparemment, toutes ses nuits blanches dues à des insomnies commençaient à le rattraper. Alors qu'il luttait pour garder ses paupières ouvertes, une partie de lui disait de lâcher prise, sans qu'il ne l'écoute. Il savait qu'il ne risquait rien avec Atsushi, seulement... Il ne voulait pas être faible devant lui. Il n'avait pas le droit d'être faible.

Soudain, une voix s'éleva du silence. Une voix douce et mélodieuse, qui murmurait un chant apaisant. Une sorte de mélodie calme, rassurante, et aussi un peu triste, presque mélancolique. Le mafieux mit quelques secondes à comprendre d'où venait cette voix. C'était bien le détective qui chantait.

Plus qu'étonné, il se contentait d'écouter la voix de son petit ami, en silence. Sans crier gare, celui-ci passa soudain le bras autour de ses épaules, le rapprochant de lui.

Mais malgré tout, le plus étonné restait encore Atsushi lui-même. Il ne se serait jamais cru capable de prendre l'initiative. Mine de rien, il avait sentit à quel point l'autre était épuisé. Et il avait juste voulu lui montrer qu'il n'avait rien à craindre.
Il ne se souvenait pas clairement de comment il avait appris cette musique. Pour autant qu'il se souvienne, quelqu'un la chantait parfois la nuit, dans le dortoir de son orphelinat, quand un des enfants pleurait après un cauchemar. C'était juste une berceuse qui calmait les enfants dans la nuit. Rien de plus. Et pourtant, cette berceuse d'apparence si anodine fit plus d'effet à sa moitié qu'il ne s'en serait douté.

Sans qu'il ne sache pourquoi, la mélodie que l'argenté chanta le détendit instantanément. Personne n'avait jamais rien chanté pour lui. C'était comme si le son que produisait sa voix formait une bulle autour d'eux, les enfermant dans un espace protégé du monde extérieur, rien que tous les deux. Le corps de l'autre était bien plus chaud que le sien, et le réchauffait indéniablement. Le peu de volonté qui l'habitait était en train de fondre comme neige au soleil dans cette étreinte. Pour lui, rien qu'en chantant, Atsushi venait de lui ôter un grand poids des épaules. Et alors qu'il se laissait aller contre lui, la dernière chose à laquelle il pensa avant de fermer les yeux fut que malgré sa timidité, l'argenté avait une voix vraiment mélodieuse.