Chapitre 2

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Comme d'habitude après les repas préparés par ma mère, j'avais l'impression que mon ventre allait exploser. J'en étais à ma deuxième assiette et malgré ça, mon corps me suppliait de poursuivre sur ma lancé. Mais prise d'un élan de courage, je décidais de m'arrêter là et d'aller m'habiller avant que Gaëlle n'appelle la garde nationale.

Arrivée dans ma chambre, l'éternelle question se posa. Comment m'habiller ? Je n'avais pas forcément envie de faire trop d'effort mais, la possibilité que Chris soit là ce soir m'interdisais d'y aller sans avoir bien réfléchi à l'image que je voulais lui donner. Il était hors de question que je lui fasse le plaisir de me voir arriver, l'air déprimée et fatiguée.

Je décidais donc d'enfiler un jean noir push-up au niveau des fesses accompagné d'un petit haut noir qui ne collait pas mon ventre, mais qui donnait une vue plongeante sur ma poitrine qui est l'un de mes atouts majeurs. Après avoir dessiné un trait d'eye-liner presque parfait sur mes yeux et appliqué sur mes lèvres un des derniers rouges à lèvres Kat Von D qui ressortait super bien par rapport à mon teint pâle, j'enfilais ma veste en cuir et me dirigais vers la sortie.

- Bonne soirée ma fille. Surtout si tu bois, n'oublie pas que je t'interdis de rentrer !

- Tu sais bien que je ne conduis jamais si je bois.

- Je préfère te le rappeler. Je t'aime.

- Je t'aime aussi maman. À plus tard.

Autant, je faisais souvent des conneries, surtout lorsque j'avais un coup dans le nez, autant même dans le pire des états, il ne m'était jamais venu à l'idée de conduire après avoir bu. C'était une des rares limites que je m'imposais surtout depuis qu'un camarade de classe au lycée était décédé dans un accident de voiture après une soirée.

Je ne le connaissais pas plus que ça et pour tout dire, sa mort en elle-même ne m'avait pas tant touché. Mais je ne pourrais jamais imposer une douleur pareille à ma mère. Elle ne méritait pas d'enterrer sa fille pour quelque chose d'aussi commun qu'une soirée trop arrosée.

Arrivée devant chez Gaëlle à bord de ma Honda Civic, la maison était déjà blindée de monde. Moi qui n'aimais pas trop la foule, j'avais toujours eu énormément de mal à gérer ce genre de regroupement tant que je n'avais pas un verre dans le nez. Surtout que Gaëlle était le genre de personne très appréciée, aussi bien des filles que des garçons. Résultat, son carnet d'adresse était toujours rempli, ses parents continuellement absents et ces deux éléments associés donnaient des soirées dignes de projet X tous les week-ends. Je ne comprenais pas comment ses voisins supportaient tout ce bordel au quotidien.

- ARIANE ! Enfin, j'ai cru que tu m'avais oublié.

- Tu sais bien que je ne peux pas t'oublier.

Comme à son habitude, Gaëlle avait sorti le grand jeu. Talon de quinze centimètres de haut, petite robe très près du corps argentée avec un décolleté à en réveiller les morts. Cela me faisait toujours rire quand elle me demandait pourquoi elle n'attirait que les obsédés sexuels. Je n'avais jamais eu le courage de lui avouer que sa garde-robe n'y était pas forcement étrangère.

- Viens, il faut que je te présente !

- Me présenter à qui ?

Arrivée dans le salon, elle tapota l'épaule d'un mec qui semblait en grande discussion avec une jolie brunette manifestement en extase devant lui. Je n'en compris la raison qu'en le voyant.

Il était clairement beau gosse. Grand, musclé, mais sans exagération, de magnifiques yeux bleus et un sourire que l'on pourrait qualifier de ravageur. Il avait vraiment tout pour lui. Pas étonnant que Gaëlle soit tombée raide dingue.

Les âmes damnéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant