Chapitre 4

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Je ne savais pas combien de temps j'étais restée inconsciente, mais le sang qui affluait à ma tête avait finalement eu raison de mon état comateux. Malgré la douleur lancinante que chaque mouvement me provoquait, je tournais la tête vers ma mère qui n'était plus là. Paniquée, je réussis à me détacher et me glissa par la fenêtre explosée de la voiture. Toutes les parties de mon corps me suppliaient de ne plus bouger, mais il était hors de question que je laisse ma mère toute seule. Il fallait que je la trouve.

Avec difficulté, je réussis à me relever et aperçu quelque chose sur le sol un peu plus loin. Tout en priant mentalement pour que j'aie tort, j'accourus vers le corps sans vie qui gisait sur le sol, mais ce n'était pas elle. C'était le conducteur de la camionnette qui nous avait percutées, manifestement mort sur le coup.

- MAMAN !

Chacun de mes cris me provoquaient une douleur insoutenable, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Pendant ce qui me parut des heures, je la cherchais, gardant l'espoir qu'elle ait survécu, jusqu'à ce que j'arrive près de l'endroit où notre voiture avait été percutée. Elle était là, allongée, sans vie sur le sol. Je m'effondra à côté d'elle et le contact du sol sur mes genoux me donna l'impression que mes os venaient de remonter dans mes cuisses. Je ne pouvais pas y croire, ce n'était pas possible, elle ne pouvait pas mourir.

- Maman... Maman réveille-toi... S'il te plaît...

Les larmes inondaient mon visage, une plaie sûrement provoquée par un morceau de verre à mon abdomen saignait abondamment et me faisait un mal de chien. Le froid devint plus mordant, le vent plus fort et mon corps se mis automatiquement à trembler mais je m'en fichais, je ne m'intéressais qu'à elle, ma mère, mon tout, qui n'était plus là.

Avec les dernières forces qui me restaient, je m'allongeais près de son corps et me mis à marmonner une chanson qu'elle me chantait quand j'étais plus jeune, attendant que ma blessure ait raison de moi. Je n'avais jamais porté une grande importance à ma vie, et l'idée de rester sans elle m'était tout simplement insupportable.

Mes yeux étaient en train de se fermer lorsque j'entendis un bruit. Plus le froid s'insinuait en moi et plus le bruit se rapprochait jusqu'à ce qu'une ombre apparaisse au-dessus de moi. Je n'arrivais plus à ouvrir mes yeux suffisamment pour voir qui était l'individu qui se tenait là, sans rien dire, depuis plusieurs minutes. Pourquoi n'appelle-il pas les pompiers ? Va-il simplement me regarder mourir sans rien faire ?

- Bonsoir Ariane.

Il connaissait mon nom. Comment pouvait-il savoir comment je m'appelais ?

- Qui... Qui êtes-vous ?

J'étais trop faible pour poser plus de questions. Chaque mot était une torture.

- Je ne suis personne, je ne suis pas vraiment là.

J'étais donc en train d'halluciner. Mon cerveau au bord de la mort me jouait un de ses derniers tours.

- Je suis partout et nulle part à la fois. Je n'existe pas dans ta réalité...

Soit il me parlait en chinois, soit j'étais trop à l'ouest pour comprendre quoi que ce soit.

- Malgré tout, je peux t'aider. Je peux la sauver !

Son doigt montra le corps sans vie de ma mère, allongée à côté de moi.

- Elle... Elle est morte...

- Dans ta réalité oui, mais je peux la ramener. Je peux la sauver, vous sauvez. Mais ce ne sera pas gratuit.

- Je... Je ne comprends pas...

Les âmes damnéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant