Les âmes damnées

Chapitre 9

On y avait passé tout le restant de la journée et je n'en pouvais plus. Mon visage était tuméfié, complètement anesthésié par l'avalanche de coup qu'il avait reçu. Chacun de mes muscles me suppliait de m'allonger, de ne plus bouger et mes avants bras me donnaient l'impression que mes os étaient fendus. J'étais à bout.

- Bon allez cocotte, on va arrêter là. Tiens prend ça.

Elle me tendit un morceau de fruit que je reconnu immédiatement. C'était le même que celui que le démon m'avait donné le soir de l'accident.

- Qu'est-ce que c'est ?

- On dirait une sorte de pomme. Mais ne me demande pas ce qu'il y a dedans, je n'en sais rien. Tout ce que je sais c'est que ça t'aidera à guérir plus vite, et tu vas en avoir besoin surtout si tu comptes sortir de chez toi prochainement.

Je pris le morceau dans ma bouche et tenta de le mâcher avec mes dernières dents fonctionnelles. Immédiatement, je sentis une chaleur envahir chaque parcelle de mon corps et apaiser mes douleurs.

- Tu t'est bien débrouillée je trouve !

- Je n'ai pas réussi à éviter un seul de tes coups ; lui dis-je dépité.

- Oui mais je suis rapide, si c'était si facile de m'esquiver, je ne serais pas très utile.

Elle me souriait tout en tripotant un médaillon accroché à son cou. Le style très ancien jurait avec sa tenue plutôt moderne.

- Il a l'air ancien ; lui dis-je en regardant son bijou.

- Il l'est, il était à ma mère.

Son visage s'assombrit immédiatement comme si elle était perdue dans ses souvenirs, de mauvais souvenirs.

- On va devoir te laisser, on a du boulot, annonça Diane. Tu arriveras à rentrer chez toi ?

- Je devrais m'en sortir, si j'arrive avant que mes yeux aient davantage gonflés et que je sois aveugle.

- Alors dépêche-toi, je n'ai pas envie de devoir revenir ici parce que tu te seras perdu. Garde ton téléphone prêt de toi. On risque de vite revenir. Ça va sûrement prendre du temps avec toi.

- Merci... lui répondis-je avec amertume.

- Ne l'écoute pas Ariane, je suis sûr que ça ira mieux la prochaine fois. Va te reposer tu l'as méritée.

Charlotte me lança un sourire et elles disparurent toutes les deux, sans laisser de trace.

***

La nuit que je venais de passer n'avait rien de reposante. Entre mes douleurs au visage et mes cauchemars qui n'avaient de cesse de me réveiller, j'étais épuisée. Résultat, quand le réveille sonna, je l'éteignis et ne me réveilla que trois heures plus tard, quand mon téléphone vibra.

- Allô ?

- Ariane où est-tu ? me demanda une petite voie qui semblait stresser.

- C'est qui ? Il est quelle heure ?

- C'est Louise ! Et il est 10 heures. Tu as donc deux heures de retard au boulot et trente minutes de retard à la réunion.

Je tournais mes yeux vers le réveil, et effectivement, il était bien 10 heures.

- Et merde !

- Je ne te le fais pas dire. Donc magne toi d'arriver où ça risque d'être ta fête !

- Je fais au plus vite ! Dis que j'ai un problème de voiture mais que c'est réparé. Je me magne !

- Ok mais fait vite.