Chapitre 1

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Il était déjà midi et pourtant, je n'arrivais pas à me décider à sortir du lit. La nuit d'hier m'avait épuisée et je me sentais encore nauséeuse à cause de l'ingestion massive d'une grande quantité de vodka. Encore une fois, je lui avais envoyé un message. Il était là, étendu nu dans mon lit, ses fesses bien rondes que j'aimais toucher lorsque nous étions collés l'un à l'autre à l'air libre, un filet de bave coulant sur mon oreiller.

Non pas que je me plaignais d'avoir un homme prêt à débarquer à toute heure pour me culbuter à volonté, mais j'étais censé arrêter les relations toxiques et celle que j'entretenais avec Chris était sûrement la pire. Cela faisait déjà un an que nous couchions par intermittence ensemble, quand nous ne nous faisions pas la tronche pour X ou Y raisons. Au début de notre relation, j'avais eu la naïveté de tomber amoureuse de lui, comme souvent à partir du moment où je couchais avec un mec. Il me l'avait fait lourdement payer en se tapant la barmaid du bar où il m'avait emmené un soir, tout en expliquant que l'on ne se devait rien et que je pouvais faire de même.

J'avais donc décidé de le prendre au mot et me fît un plaisir de draguer sans vergogne les mecs dès qu'il avait le malheur d'être dans les parages. Étant donné qu'il ne souhaitait pas que notre relation soit officielle, il ne pouvait rien me dire en public ce qui avait le mérite de le faire entrer dans une rage folle. Cette situation compliquée avait donc naturellement provoqué des engueulades mémorables souvent terminées par une nuit de sexe torride ce qui n'était pas pour me déplaire.

Mais, fut un temps si cela m'amusait, aujourd'hui, cela avait surtout le don de me fatiguer et de me lasser.

Oui j'aime devoir me battre pour avoir raison, oui j'aime la jalousie quand elle est contrôlée et oui, même si ce n'est pas ce qu'il y a de mieux, j'aime quand c'est compliqué parce que souvent, ça rend la relation plus passionnée. Mais, je sais aussi que cette relation ne mènera jamais à rien et je n'avais plus envie de me battre dans le vide.

Malheureusement, à chaque fois que je picolais, c'était le même refrain. Je finissais par lui envoyer un message torride, lui promettant les trucs les plus chauds s'il se dépêchait de venir me chercher et bien entendu, il accourait. Le plus dur, c'était surtout de devoir faire abstraction de lui alors qu'il était invité à la moitié des soirées auxquelles j'allais. Effacer un mec de sa vie quand ce dernier se pointe pratiquement tous les week-ends chez vos amis, ça n'avait rien de simple.

Après avoir passé une tenue plus correcte sur le dos que ma simple culotte, je réveillais M. l'indésirable en soulevant le drap d'un coup sec.

- Non mais t'es sérieuse de me réveiller comme ça ?

- Allez lève-toi, il est presque 13 heures et je dois bouger cette après-midi. Il faut que tu partes.

Il me lança un regard enjôleur qui malheureusement pour lui, ne fonctionnait plus depuis des mois.

- Tu ne préfères pas qu'on occupe notre temps à d'autres activités...

- Je ne suis pas bourrée donc... non.

- Comme-ci tu avais besoin de picoler pour écarter les cuisses.

Je résistais à l'envie de le tuer sur place et lui fît un doigt d'honneur doublé d'un "pauvre con" bien mérité. Manifestement vexé, monsieur se leva en colère et davantage pressé de partir que deux minutes plus tôt.

- Tu sais, tu ne devrais pas être aussi méchante avec moi. Vu ton physique, tu devrais être contente que je m'intéresse à toi.

Cette fois, je ne pouvais pas laisser passer cette attaque.

- Tu viens de me dire quoi là ? Lui demandais-je enragée.

- Quand je t'ai connu tu étais plus fine avoue le ! Maintenant, tu rentres dans quoi ? Du 46. Franchement, tu n'as pas matière à choisir.

Les âmes damnéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant