Back...?

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Des battements effrénés. Un tambourinement douloureux. Un bruit incontrôlé qui recouvre le moindre autre son. Voilà ce que Geralt ressentait au fond de sa poitrine sans pouvoir y changer quoique ce soit. De toute manière, il n'en avait que faire de la vitesse à laquelle son cœur frappait sa cage thoracique. Ce muscle vitale pourrait exploser qu'il ne le remarquerait même pas. Le plus important pour lui tremblait violemment sous sa main. Le sorceleur avait automatiquement posé celle-ci sur la joue du barde lorsque les yeux de ce dernier s'étaient révulsés et que son corps s'était parsemés de violentes secousses.
Le sorceleur paniquait. Jaskier semblait souffrir le martyre et Geralt ne savait pas si il avait la moindre chance de survivre à cette magie. Le New-yorkais ne faisait pas parti de ce monde alors peut-être qu'il n'était pas conditionné pour ce genre de sorts.

-Combien de temps cela va-t-il durer ?!Demanda-t-il au sorcier à ses côtés avec un empressement non dissimulé.

Tariune sentit la crainte irradié le corps de son vieil ami et posa une main réconfortante sur son épaule:

-Ne crains rien. Il passe la barrière des mondes et ce voyage est rude...mais pas mortel.

Le sorceleur accepta cette réponse pour le moment mais ce ne fut pas le cas pour le rockeur de la Grande Pomme.

Le musicien n'avait pas compris la phrase de son amant et quand ce dernier s'était évanouis, il avait cru pendant un instant qu'il lui avait fait ses adieux. Geralt pensait l'avoir perdu à tout jamais. Tout ses membres avaient perdus leurs forces, il était aussi vivant qu'une poupée de chiffon posé là au bord du lit.
Quelque chose au fond de lui le poussa pourtant à vérifier si Jaskier l'avait réellement quitté. Une petite voix qui portait encore espoir. Cette même voix qui lui avait permis de chercher pendant trois jours l'homme de sa vie dans les moindres recoins de la ville sans répits.

Il avait posé son index et son majeur contre une veine du cou de la belle au bois dormant, juste au dessus des clavicules. Tout ses sens étaient aux aguets et une bouffée de chaleur l'envahit comme si on avait redémarré une machine. Il sentait que le sang pulsait. Il était vivant. Cependant, le poux était incroyablement faible alors le blond ne perdit pas un instant. Il se rhabilla en quatrième vitesse, fit de même pour Jaskier et se précipita vers l'hôpital le plus proche. À la vitesse à laquelle il avait traversé la foule grouillante peuplant les rues, personnes n'auraient pu lui parler ou même avoir le temps de le reconnaître.
Arrivé là-bas, suant et haletant, Jaskier dans les bras, il ne cacha pas son désespoir au moindre docteur qu'il avait sous la main. On lui avait arraché son poupon des bras et demandé d'attendre dehors, ce à quoi il n'avait pas tardé de refuser. Personne n'avait pu le faire changer d'avis et personne n'y arriverait jamais. Plus jamais on ne le séparerai de Jaskier. Il l'avait donc suivit jusqu'à une salle dont le nom lui avait échapper tant tout ce qui régnait sur ses pensées étaient la vie du barde.

    Jaskier lui, source de toute cette cacophonie de blond angoissé, ne comprit pas ce qu'il lui arrivait tout d'abord. Le sol l'avait aspiré comme un bloc de fer dans l'océan et il avait perdu la possibilité de bouger. Il se sentait tomber avec la vitesse d'une plume filmée au ralenti dans le noir complet. Tout était si silencieux autour de lui. Pas même une brise ne passait.

-Geralt ? Souffla une personne dans l'obscurité.

C'était sa voix qu'il entendait alors qu'il n'avait pas parler. La peur commençait à lui ronger le cœur alors qu'il s'essayait à communiquer avec l'étrange écho:

-Qui êtes vous ? L'amicale entité cosmique du voisinage ? Balbutia-t-il avec ironie.

Il avait toujours fait des blagues pendant les pires moments pour venir à bout de ses craintes et c'était probablement pour cela qu'il avait dit ça. La chose n'eut pas l'air de comprendre la référence car il n'eut aucune réponse. Juste des gémissements d'efforts troublants le calme établi.

-Ça ne sert à rien... Fit-il pour informer son nouveau meilleur ami, on arrivera pas à bouger quoi que l'on tente.

-C'est vous qui m'avez fait venir ici ? Demanda la voix inquiète.

-Non. Je ne sais même pas où nous sommes... C'est Tariune qui...

-Tariune ?! S'exclama la voix de surprise. Par tout hasard... vous ne vous nommeriez pas Jaskier ?

Le concerné fronça les sourcils intrigué par cette question. Comment il pouvait connaître son prénom et encore moins celui du papi des bois ?

-Mon nom aussi est Jaskier ! S'exclama la voix avec enthousiasme. C'est de ma faute si vous vous êtes retrouvé dans un autre monde. Je suis désolé...

Sur le coup, le New-yorkais se sentit stupide de ne pas avoir tilté. Ils avaient la même voix, l'autre avait prononcé le nom du sorceleur et connaissait sans aucun doute la raison pour laquelle ils étaient dans le noir total:

-Il n'y a pas de mal. Souffla-t-il, votre monde m'a donné de l'inspiration. Même si j'ai frôlé la mort sur la fin.

-Le votre aussi, Avoua le barde en souriant. J'ai repris confiance en mon art. Plus aucune critique ne peut m'atteindre maintenant.

Les deux hommes auraient probablement passé le reste de leurs existences à parler de musique mais le visage de leurs blonds respectifs leur revint subitement en mémoire:

-Il faut que l'on sorte d'ici ! Votre mari est sûrement plus que perdu en ce moment ! Déclara la voix. Si vous ne revenez pas, j'ai bien peur qu'il ne perde tout ce qu'il possède de plus précieux.

Le Brun aurait mentit si il avait dit ne pas être heureux de savoir son époux inquiet de son destin. Comme pour remercier l'autre Jaskier de lui avoir redonné l'envie de revoir son idiot de blond, il lança calmement:

-Géralt s'occupe de tout, là bas. Il a promis qu'il ne vous laissera pas tomber alors nous devons attendre.

-Il...vous l'avez rencontré ? Comment était-il ? Je parie qu'il est toujours aussi ronchon. Est-ce qu'Ablette est toujours avec lui ? C'est la première fois que je veux autant voir un cheval...

-Vous l'aimez pas vrai ?

Un grondement couvrit la réponse du barde et les deux hommes se retrouvèrent autre part en une fraction de seconde. Un Jaksier allongé sur un lit d'hôpital relié à une machine bipant de temps en temps et un autre sur le sol verdoyant d'une prairie. Ce dernier rencontra deux billes d'un jaune d'or. Des yeux qu'il avait eu tant envie de revoir.

-Oui...pensa-t-il pour lui même en sentant des papillons chatouillé son bas-ventre.

Encore une fois...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant