Jaskier comprit très rapidement qu'il était de retour dans son monde à l'odeur de désinfectant embaumant sa chambre d'hôpital. Il aurait préféré se réveiller dans un hôtel avec vue sur l'océan et trouver un chocolat ou deux sous un oreiller bien rebondis mais le destin était une péripatéticienne de luxe. Une sadique qui avait l'art et la manière de le torturer. Torture visiblement effective puisqu'il n'arrivait pas à bouger sa main gauche et que la lumière s'amusait à lui incinérer la rétine sans pitié.
Il se mit à gigoter comme un enfant pour faire disparaître le poids qui plaquait sa main sur le lit et sursauta en sentant la chose grogner. Un chien ? Dans les reportages aux informations, ils avaient parlé de personnes qui emmenaient des animaux dans les hôpitaux pour que les patients aient de la compagnie. Il pria de toute ses forces pour ne pas se faire lécher le visage à peine réveiller quand une voix enthousiaste s'exclama:-Jaskier ! Tu vas bien ? Comment tu te sens ?
La puissance de la lumière s'affaiblit petit à petit et le musicien put discerner le visage de Geralt comme un mirage. S'il l'avait vu avant ce voyage dans un autre univers, il lui aurait probablement balancé au visage absolument tout ce qui se trouvait dans la pièce en lui criant de s'en aller loin de lui. Il ne l'avait pas complètement pardonné et ne savait pas si il le pourrait un jour mais le voir chamboulé par l'inquiétude et sa main serrant la sienne pour ne pas le perdre, Jaskier le rendait heureux. Cependant son esprit carnassier le poussa à se venger tout de même:
-Qui êtes vous ? Fit-il en feignant la crainte la plus totale. Où suis-je ?
Le sourire de Geralt disparu. Jaskier sentit la force du blond le quitter dans la seconde et regretta sa blague aussi vite. Il se racla alors la gorge en balbutiant une excuse:
-J'ai toujours voulu faire cette blague.
Alité ou non, le blond lui administra une tape derrière la tête avant de le prendre dans ses bras. Jusqu'à aujourd'hui, le chanteur pensait que le mélange joie et colère était une légende:
-Quel genre d'enfant es-tu ? Souffla-t-il en passant ses doigts dans la chevelure de son mari.
-Je n'ai pas perdu la mémoire mais je ne me souviens pas m'être cassé quoi que ce soit. Qu'est-ce que je fais dans l'endroit où je t'ai fait promettre de ne jamais m'emmener même si je te hurlais un jour le contraire ?
Geralt parvint à contrecœur à se décoller de Jaskier et sourit en voyant la moue désappointée de ce dernier:
-Tu t'es évanoui et les docteurs n'avaient aucune idée de ce qui se passait. Tu as dormi une journée entière. J'ai dû négocier avec une infirmière pour rester veiller sur toi.
Cette information le laissa narquois. Il avait l'impression de n'avoir passé que quelques minutes avec son double.
-Tu as dormi sur cette chaise en attendant que je me réveille ? Souffla Jaskier toujours aussi surpris.
-Je m'en serais voulu jusqu'à la fin des temps si quelque chose t'étais arrivé en mon absence.
Alors l'autre lui n'avait pas mentit. Geralt ne voulait pas le perdre. Un rire lui échappa tandis qu'il embrassait le front de son mari:
-Tu sais que je t'aime toi ?
Geralt lui rendit son sourire en prenant ses mains entre les siennes. Il les porta à ses lèvres sans perdre une miette du visage rayonnant du brun et promit doucement:
-Je ferais tout mon possible pour te combler et plus jamais je ne te ferais vivre la même chose.
-Tu es devenu drôlement mélodramatique durant mon absence ! S'exclama Jaskier en souriant de tendresse.
Ils s'échangèrent de chastes baisers , se pressant l'un contre l'autre quand Jaskier ironisa tout en mordillant l'oreille du blond:
-Lorsque tu disais « combler » c'était plutôt sexuelle ou...?
Geralt lui bécota le cou puis la mâchoire avant d'aggriper fermement ses hanches pour lui susurrer avec enthousiasme:
-Je te comblerais assez pour que tu ne puisses plus penser, ça te va ?
-Quelle question... Gémit Jaskier d'excitation, prêt à tirer le blond dans son lit.
Cette fois, ils s'embrassèrent sans retenue, leurs langues perdues dans un bal enflammé. Aucun d'eux ne se souciaient du manque d'oxygène et encore moins de la porte qui s'ouvrît soudain sur un docteur venu faire un bilan de la situation. Situation qui devenait critique car Geralt glissait sa main dans la fente arrière de la blouse du patient pour s'attaquer à une petite de fesse, juste sous les yeux du pauvre médecin. Les deux ne réagirent pas à son raclement de gorge et encore moins à sa tentative de chutes d'objets bruyants. Geralt était bien trop occupé à s'enivrer des gémissements de Jaskier et ce dernier à perdre pied grâce aux doigts du blond dans la dite une certaine zone érogène.
-Messieurs, nous sommes dans un hôpital ! S'époumona finalement l'homme désespéré par l'indifférence du couple. Ayez un minimum de respect !
Le blond grommela et Jaskier soupira en se laissant tomber en arrière sur le matelas. En simple, ils ne dissimulèrent pas leurs frustrations malgré la soit disant figure d'autorité présente dans la salle.
-Ce patient n'a pas totalement recouvré sa santé. Il doit encore se reposer.
-Je vais très bien docteur ! Il me faut juste passer quelques heures voir la soiree avec mon mari et je serais comme neuf ! Frais comme un gardon pour apprendre aux autres comment on finis disque d'or! S'exclama Jaskier en levant le poing en l'air.
-Dites ça à vos analyses de sang. Lança le nouveau venu dubitatif, Nous avons trouvé des traces de stupéfiants dans votre sang.
Le Brun laissa sa main retomber comme une masse sur les draps qui firent un « pof » de tristesse.
-Voila pourquoi je ne vais jamais à l'hôpital, marmonna le concerné en roulant des yeux.
Geralt se redressa puis lui ébouriffa les cheveux:
-Je paierais l'amende.
-Oh! Fit Jaskier tout émoustillé, il faut que je fugue plus souvent.
-Les heures de visites sont terminées. Ajouta le médecin comme pour se venger d'avoir été ignoré.
Jaskier se mit donc debout sur le lit grinçant sous son poids et partagea un dernier baiser avec son homme:
-On remet ça dès que je sors.
VOUS LISEZ
Encore une fois...
Hayran KurguAprès sa dispute avec Géralt, Jasquier s'en est aller seul reprendre sa vie « d'humble barde ». Mais ne trouvant aucune inspiration, en plus d'être meurtri par l'abandon de son ami, il se décida à partir à la recherche d'un sorcier qui lui permettra...