Olympe était entrée dans une petite routine fort agréable et rassurante.Son travail lui apportait beaucoup de satisfaction, autant que les gâteaux qu'elle préparait souvent pour son amie, les cours de krav-maga la rendait plus endurante, et plus forte, et les sorties du vendredi soir lui offrait un semblant de vie sociale. Ce train-train lui apportait un équilibre sécurisant, et commençait à lui redonnait confiance en elle, et en ses capacités.
Ellen avait embauché une femme du nom d'Hannah comme vendeuse en attendant qu'Olympe retrouve son poste au retour de Bertrand. C'était une jeune mère de famille très sympathique bien qu'un peu timide, et elle s'était tout de suite entendu avec les membres de l'équipe.
Aujourd'hui pour rentrer de sa journée de boulot, Olympe avait choisi un itinéraire différent des autres fois, parce qu'elle aimait bien découvrir les rues de Val Régis, et elle ambitionnait de toutes les connaître un jour prochain. Elle admirait chaque pierre, chaque bâtiment, chaque nouvelle rue avec émerveillement. Cette ville méritait d'être plus connue.
Elle était encore loin de l'appartement quand elle remarqua dans le reflet d'une vitrine une silhouette qui marchait silencieusement derrière elle. Elle se sentait menacée, sans vraiment savoir pourquoi. Dans ses cours de défense elle avait appris que la première chose à faire était d'éviter les situations dangereuses et de fuir lorsque c'était possible. Mais peut-être la fatigue la rendait-elle un peu paranoïaque? Aussi, niant son instinct, elle se retourna, et c'est là qu'elle le reconnut.
Victor.
Il l'avait retrouvé, et il était juste là, à quelques mètres d'elle. Il la regardait, les yeux plissés. Son sourire carnassier et victorieux mangeait tout son visage, et ses cheveux ébouriffés le faisaient ressembler à un psychopathe.
Olympe était pétrifiée. Son regard exprimait un mélange de surprise et de terreur, son souffle s'était coupé, et son corps s'était figé comme si elle avait été ramenée brutalement cinq ans dans le passé.
― Jet'avais dit que je te retrouverais.
―Comment...
―Comment je t'ai trouvé? J'ai mis du temps, mais il fallait juste que j'attende que tu te manifestes. Ta mère m'a dit que tu avais appelé.
― Tuas tracé mon appel?
― Ce n'est pas compliqué quand on est dans la police. J'ai trouvé la ville d'émission de l'appel, il me manquait l'adresse exacte. Ça fait presque deux jours que je parcours la ville en long en large et en travers, et regarde, le destin nous a réunit. Tu ne peux pas m'échapper, dit-il en agrippant le col de tee-shirt de sport.Maintenant on rentre à la maison, et je vais te faire regretter de m'avoir obligé à me déplacer.
Quelques passants s'étaient amassés pour observer la scène. Olympe savait d'expérience que personne n'interviendrait.
― Non!
― Ces semaines de liberté ne t'ont pas fait du bien, mais ne t'inquiète pas, tu retrouveras vite ta docilité, promit-il en l'embrassant,toujours en tenant son col.
― J'ai dit non, cria-t-elle.
D'un geste rapide du bras elle se dégagea de l'emprise de son ex compagnon, puis lui asséna un violent coup de genoux à l'entre-jambe qui le fit tomber. Son adversaire, momentanément mis hors d'état de nuire, se roulait par terre les mains sur ses précieuses parties génitales, en gémissant de douleurs.
Olympeprofita de cet instant de répit pour s'enfuir. Elle courait à enperdre haleine, aussi vite qu'elle en était capable, espérant qu'iln'ait pas eu le temps de la suivre, et se retournant régulièrementpour s'en assurer. Elle courait comme elle n'avait jamais couru,comme si sa vie en dépendait et elle avait conscience que c'étaitbel et bien le cas. Sa gorge était en feu, son cœur battaitdouloureusement fort, son abdomen lui faisait un mal de chien, lasueur perlait sur son front lui brûlant les yeux au passage, maiselle ne s'arrêta pas avant d'être arrivée devant la porte del'appartement. Elle s'y s'engouffra tout aussi rapidement, et ferma àclé avant de se laisser glisser le long de la porte.
― T'escomplètement tarée avec ton sport, tu as vu dans quel état turentres? se moqua Nina.
MaisOlympe ne répondit pas, tétanisée, encore sous le choc de sarencontre. Les pensées se bousculaient dans sa tête. Toute sanouvelle vie était en train de basculer et prendre l'eau, commentallait-elle lui échapper, est-ce qu'elle allait devoir abandonnertout ce qu'elle avait construit? Elle ne voulait pas le laissertout détruire.
―Olie?
Commesi elle se rendait enfin compte de la présence de son amie, Olymperedressa la tête. Elle est livide.
― Ilest là, Nina.
― Quiça?
― Jecroyais que c'était derrière moi, mais il m'a trouvé. Et je leconnais, il va tout faire pour trouver où j'habite, puis il viendrame chercher.
Ninane mit pas plus d'une seconde à comprendre.
― Onne le laissera pas faire, promit-elle.
Olympese leva, tant bien que mal. Ses jambes douloureuses peinèrent à laporter jusqu'au canapé dans lequel elle s'effondra lourdement.
― Tunous pourras pas l'en empêcher. Je ne veux pas te mettre en danger.Je ferais peut-être tout aussi bien d'aller le rejoindre tout desuite.
― Jet'interdis de dire ça. On va trouver une solution. Est-ce que tucrois qu'il sait où tu habites?
― Non,il n'en sait rien.
― Bonalors c'est déjà une bonne chose, pour le moment tu ne risquesrien. Je vais appeler la bande pour annuler notre sortie.
― Tupeux y aller.
― Non,non je te laisse pas seule.
― Tuas dit toi même que je ne crains rien ici. Et puis j'ai besoind'être seule pour digérer cette rencontre. Je vais prendre unedouche pour essayer de me détendre un peu, et après j'essaieraisde dormir, donc ça sert à rien que tu reste là.
― Alorspeut-être que je devrais aller à l'amnésie pour mettre lesautres au courant, et leur demander de l'aide.
― Nons'il te plaît, j'ai pas envie que tout le monde me prenne pourune victime.
― Madsa déjà plus ou moins deviné je pense. Et pour les autres, je nesuis pas obligé de tout leur dire. Tu es d'accord?
Olympen'avait pas vraiment d'autre choix que d'accepter.
― Oui,fais ce que tu penses être le mieux.
Ninaétait prête à sortir. Olympe quant à elle n'avait toujours pasbougé du canapé.
― Tues sûre que j'y vais? Je peux encore annuler. Ou leur demander devenir?
― Oui,je suis sûre, vas-y, montre leur la photo de Victor que je t'aidonné et demande leur d'ouvrir l'œil.
―D'accord,bon ben je te laisse alors. Appelle-moi s'il y a quoi que ce soit.
― Toutira bien, ne t'en fais pas.
― Onse voit demain au petit dej.
― Ouià demain. Et essaye de profiter de la soirée malgré tout.
―Bisous
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La fin du pardon
RomanceOlympe trouve enfin le courage de quitter la relation toxique dans laquelle elle était engagée et tente de se reconstruire avec l'aide des personnes que le destin mettra sur sa route. En chemin elle retrouvera une vieille amie, s'en fera de nouveau...