Tomber amoureuse du diable

~ Chapitre 22: Discussion ~

PDV Maria

Le froid. Ce mot définit parfaitement l'ambiance actuelle de la maison. Je ne veux pas lui parler, il n'a pas l'air d'en avoir envie, non plus. Concrètement, je ne sais pas pour quelles raisons, il peut m'en vouloir, certes j'ai fouillé son bureau, mais j'ai trouvé une photo de ma mère et moi quand même ! Malgré ça, je n'ai eu le droit à aucune explication de se part...

Aujourd'hui, Savannah est venue me tenir compagnie, ça me change de ma solitude et de mon ennuie profond. Je commence même à me parler toute seule, il ne me faut même pas un mois pour que la folie commence déjà à s'emparer de mon âme.

- Maria, tu m'écoutes ?

Je retourne immédiatement à la réalité en entendant sa voix, je lui lance un faux sourire et fais comme-ci je suivais ce qu'elle me racontait sur le lycée. Je n'arrive pas à rester accrocher à notre discussion, mon esprit est trop occupé à s'inventer des histoires plus étrange et impossible les unes que les autres.

- Dis-moi ce que tu as, je vois bien que tu ne m'écoutes pas. Tu peux tout me dire, je ne dirais rien à Santos, si c'est ce qui te préoccupes, me dit gentiment Savannah.

Pour être tout à fait honnête, il y a deux choses qui me tracasse, la première est bien sûr, le problème de la photo, mais même si je vois bien qu'elle est sincère, je ne lui fais pas assez confiance pour tout lui raconter. Je peux tout de même lui raconter la deuxième chose, elle est peut-être au courant de chose qui pourront m'aider à avancer dans mes réflexions.

- Ce matin, Santos est parti sans donner d'explication, ce qui ne change pas de d'habitude, mais il avait le visage beaucoup plus froid qu'à la normale et il est partit seul sans aucun de ses hommes et je n'arrive pas à trouver la raison de son départ.

J'observe Savannah attentivement en attendant une réponse de sa part. Sa tête se baisse et son regard se remplit soudainement de tristesse, j'ai touché un point sensible. Je laisse les secondes passés, puis les minutes sans obtenir quoi que ce soit. Je m'apprête à changer de sujet quand Savannah répond enfin.

- Je ne suis pas sûr d'avoir le droit de te raconter tout ça, mais je pense que tu as le droit de savoir, elle marque une pause à son récit et remonte ses yeux dans les miens, ses parents et sa sœur se sont fait tuer lorsqu'il avait quinze ans. Aujourd'hui, ça fait quatre ans.

Mon cœur se serre, je me doutais qu'il avait sûrement un passé familiale tragique, mais l'entendre est vraiment douloureux. Je ne souhaiterais à personne de perdre ses parents et je parle en connaissance de cause.

- Comment a-t-il réagit face à leurs morts ?

J'écoute Savannah raconter le récit de leur mort et de la façon dont Santos a géré tout ça seul et si jeune. Santos n'a pas pleurer à l'enterrement, d'après Savannah, il a changé. Il est devenu froid, insensible, plus d'amis, plus de copines. Ses seules occupations sont devenues la mafia, les tatouages, le sport et le tir.

Grâce à cette révélation de la part de Savannah, je comprends un peu mieux, les réactions excessives et froides de Santos, ça ne doit pas vraiment être à cause de la photo, mais plutôt à cause des souvenirs remontant de sa famille. Je ne peux qu'éprouver des remords à cette instant, je l'ai soupçonné de beaucoup de choses, vraiment sombre, alors qu'il est simplement allé à la tombe de ses parents et de sa soeur.

- Je comprends ce qu'il ressent, même si perdre toute sa famille d'un coup est encore pire que ma situation, dis-je à Savannah.

Savannah me lance un regard compatissant en comprenant mon allusion à la mort d'un proche. Je ne pense pas qu'elle sait pour la perte de ma mère, mais ça ne me dérange pas qu'elle le soit. Elle me fait confiance en me livrant tout ça alors je peux aussi lui faire un peu confiance en retour.

- Le plus dur pour lui a été la mort de sa sœur, elle était tout pour lui. Il est vrai que c'était une fille admirable, Rosa n'avait que dix-sept ans, dix-sept.

Je prends Savannah dans mes bras en la sentant submergée par les émotions. Elle devait être également proche d'elle, en la perdant, elle a du perdre une amie. Je la laisse redescendre un peu et continue à lui poser quelques questions.

- Comment Santos a-t-il pû prendre la tête de la mafia espagnole a seulement... quinze ans ?

Savannah m'explique que le bras droit du père à Santos, un certain Carlos l'a aidé durant les premières années, mais que Santos avait définitivement pris son indépendance cette année. Nous continuons notre conversation quelque temps avant que Savannah me laisse, car elle doit retourner en cours.

La prochaine fois qu'elle vient, j'essayerais de lui demander si elle peut me prendre des nouvelles de Mia, ainsi que ma bande d'amis, il me manque terriblement, enfin bien moins que mon père, bien sûr...

*

Je suis fatiguée, à bout de force, mais je suis dans l'incapacité de dormir. 3h. Il est 3h du matin. Santos n'est toujours pas rentré et je ne veux pas m'endormir sans savoir s'il va bien ou pas. Je ne sais pas vraiment pourquoi je lui prête autant d'attention, il ne le mérite sûrement pas, mais l'idée qu'il se fasse du mal à cause de la perte de sa famille, m'ai douloureuse.

Je sais à que point la perte d'un proche peut s'avérer difficile et je sais qu'il peut nous faire faire des bêtises. Santos est un homme fort, je n'en ai jamais douté, pas une seule seconde, mais personne ne peut encaisser la perte des gens qu'on aime facilement.

J'entends enfin un bruit, hormis le fait qu'une autre personne vienne me kidnapper, double kidnappage quelle chanceuse je serais, c'est forcément lui. Je me lève et vais directement à la porte d'entrée. L'image qui s'offre à moi, ne me choque nullement.

- Oh, euh, bon...jour, t'es qu..i toi ?

Enchantée, je vous présente un Santos, bourrer. Je vais dans la cuisine et lui apporte un verre d'eau. Santos s'assoit dans le canapé et boit le verre d'une traite. Je sais que l'alcool descends facilement chez Santos, je n'ai qu'à attendre pour pouvoir discuter avec lui.

- Arrête de mater, tu me gènes, dit Santos avec un air qui ne lui ressemble pas du tout.

Si j'avais la chance d'avoir un téléphone, je l'aurais filmer et balancer sur le net sans aucun remords avec en titre "Chef de mafia ou petite fille". J'aurais fait un carton, c'est une certitude. Une idée me vient en tête, je lui tends la main et lui demande de venir avec moi. Il s'exécute sans poser de question. Nous arrivons dans le jardin, à côté de la piscine, ni une, ni deux, Santos se retrouve tremper dans la piscine. Revanche.

Le regard noir qu'il me lance à sa sortie de l'eau me fait comprendre que le vrai Santos est de retour. Il me bouscule et monte en trombe, sûrement pour se changer. Je le suis en essayant de lui parler, un échec, il ne veut rien entendre.

- Vas dormir et fous moi la paix, j'en ai rien à faire de toi.

Touchée. Piquée. Blessée. J'encaisse et fais comme-ci je n'entendais pas ses mots et ses phrases blessantes. Je prends un grand souffle et tente la dernière approche possible.

- Je sais pour tes parents.

Santos cesse tous mouvements et se retourne vers moi, j'ai son attention, enfin. Je ne laisse pas répliquer et continue dans mon élan.

- Je sais que notre relation est étrange, incompréhensible et malsaine, mais je te comprends. J'ai perdu ma mère quand j'étais plus jeune et je sais ce que tu ressens, ce vide profond, l'impression que la vie n'a aucun sens et que tout est toujours contre toi, je reste concentrer pour ne pas pleurer, mais je suis la, alors ne me rejette pas.

Je n'ai pas le droit à de réponse de sa part, juste à son regard meurtri et douloureux. Il a besoin d'aide, j'aimerais l'aider, mais est-ce que je peux réellement le faire pour lui ? Santons Sanchez n'est pas censé être mon ennemi. Je ne sais pas, je ne sais plus, et sincèrement je n'ai pas envie de savoir.

Je vais dans notre lit et demande à Santos d'aller se coucher, il ne bronche pas. Il me prend par la taille, je ne bronche pas.

NDA

Sorry sorry, pour le retard^^ en espérant que le chapitre vous a quand même plut !