Dans L'ombre Du Monde

chapitre 3

Le cliquetis de la trappe en métal se fait entendre et Peter est près à se battre. Bien droit, les bras le long du corps les poings serrés fermement, il appréhende les prochaines minutes.

Dans la petite ouverture, le visage de l'homme que Peter a entendu arriver se fait enfin voir. Il est plutôt mate de peau, un visage sévère aux traits durs et à la mâchoire carré. Ce gars n'a pas la tête d'un enfant de chœur.

- Tiens, tiens, tiens. Dit-il en regardant le jeune héros d'un œil mauvais. T'es déjà réveillé toi ? Demande-t-il d'un air féroce. Cette putain de drogue, c'est plus ce que c'était. Rajoute le gars peu enchanté.

Peter l'observe, les sourcils froncés et ne dit rien, il attend le moment opportun pour s'échapper. Dans sa tête tout est clair, une fois que la porte est ouverte, il fonce dans le gars et le bouscule assez fort pour le faire tomber et il part. Pour la suite du plan, il avisera.

Le bruit du verrou se fait entendre avant que la porte ne bouge et grince sur ses gonds. L'homme à l'air patibulaire l'ouvre entièrement avant de se mettre dans l'entrée.

Il porte un pantalon sombre et une veste de survêtement très moche. Peter est même dérouté un instant de voir quelqu'un avec si peu de goût. À sa ceinture, il a coincé une arme, mais qui ne ressemble en rien à un pistolet basique, le jeune homme ne sait absolument pas ce que c'est. Ce type est grand et assez baraqué à vrai dire, Peter va devoir mettre toute sa force pour le faire trébucher ça ne va pas être facile. Mais Peter a-t-il déjà eu des instants faciles dans son existence ?

Quand enfin le garde est bien positionné et qu'il semble ne pas vraiment se soucier du jeune homme devant lui, Peter n'hésite pas une seconde de plus, surprenant le grand gars baraqué, le héros se propulse sur ses pieds rapidement et bouscule le garde de toute ses forces surhumaines, le cognant dans le creux de son estomac, Peter est content quand il entend le souffle du type se bloquer et que ce dernier s'écroule en arrière après un tel coup.

Le garde tombe de toute sa hauteur et Peter en profite, il court dans le couloir sans vraiment savoir par où aller. D'ici il voit mieux les autres cellules qui longe le couloir. Certaines ont des portes comme la sienne et d'autres des barreaux. Il peut de cette manière voir et malheureusement comprendre d'où proviennent les pleures et sanglots qu'il entendait depuis son cachot.

Des enfants, des petits, filles et garçons, il y en a dans chaque pièce insalubre. Certains crient quand ils le voient passer. Combien sont-ils ? Pourquoi sont-ils là ?

Il n'a fait que quelques mètres quand une détonation retentit et qu'une piqûre se fait ressentir dans son omoplate. Il passe sa main en arrière et touche un petit tas de plumes. Quand il s'en empare, toujours en pleine course, Peter grimace. Il regarde rapidement l'objet en question, et il sait que c'est la merde, c'est une fléchette anesthésiante. C'est donc à ça que sert l'arme. Et même si son organisme est plus rapide, la drogue lui fait quand même de l'effet. Ses mouvements sont moins coordonnés, sa vue se trouble. Il cligne des yeux plusieurs fois pour estomper cette désagréable sensation mais rien n'y fait, la substance narcotique contenue dans la seringue s'introduit dans son système.

Peter entend le gars se relever et courir plusieurs mètres derrière lui, le type peste et hurle au jeune homme de s'arrêter. Comme si Peter allait l'écouter !

Cependant, c'est une course perdue d'avance, une deuxième fléchette vient se loger dans le mollet du jeune héros, il court encore sur trois ou quatre mètres avant de s'écrouler devant une grille.

Son corps flanche et ses genoux cèdent sous son poids, il s'effondre à quatre pattes, le cœur palpitant rapidement dans sa cage thoracique, le souffle court et les membres tremblants. Il secoue la tête dans une tentative désespérée de reprendre ses esprits, mais rien y fait.

Alors qu'il tombe à même le sol, sa joue rencontrant le carrelage froid et crasseux, il voit derrière la grille de la cellule devant lui une jeune fille aux incroyables yeux foncés et aux longs cheveux noirs.

Elle s'approche et lui prend la main, son bras passé a travers les barreaux.

- Tu n'aurais pas dû faire ça. Lui souffle-t-elle rapidement. Diego n'aime pas qu'on se rebelle.

Elle retire rapidement son bras et se précipite vers le fond de sa prison quand l'ombre de ce Diego recouvre Peter. Le jeune homme n'a pas le temps de comprendre quoi que ce soit, qu'il est passé à tabac par le garde mécontent. Les premiers coups pleuvent sur son corps et un coup de pied, dans son ventre, suffit à lui couper le souffle et le coup de poing qui suit, lui éclate la lèvre et l'envoi dans l'inconscience le tout bien évidemment aidé par la drogue.

Diego regarde le gamin qu'il vient d'assommer et lui crache dessus, en colère, il s'accroupit et lui saisit les cheveux, relevant son visage pour mieux le distinguer.

- Comment un nain comme toi à pu me faire tomber ? Grogne-t-il avec mépris. Il repousse férocement la tête de Peter qui cogne contre le sol et le sang coule de plus bel de la coupure à la lèvre que le coup de poing du garde à occasionné.

Un couinement se fait entendre de la cellule devant laquelle ils se trouvent et l'homme se redresse et s'approche de la porte, ses mains enroulées autour des barreaux un sourire mauvais aux lèvres.

- Angel ? Interroge-t-il la jeune fille recroquevillée sur elle-même au fond de cette pièce sombre. J'espère que le spectacle t'a plu ? Et l'homme se détourne et s'esclaffe dans un rire sadique.

Il se penche et se saisit de la cheville du jeune héros inconscient avant de le traîner jusqu'à sa cellule laissant de légères traînées de sang sur le sol.

À plusieurs kilomètres de là, Tony Stark finit sa conversation téléphonique avec May. Cet appel le plonge dans une angoisse sans pareille. Ni lui, ni la tante sexy du gamin ne savent où est le jeune héros.

Il en est certain, jamais le petit ne ferait s'inquiéter sa tante. S'il allait bien, il aurait appelé May même au risque de se faire engueuler.

Le milliardaire se précipite vers son labo, il ne perd pas un instant de plus et interroge son intelligence artificielle.

- F.R.I.D.A.Y ? Demande-t-il rapidement en se plaçant devant son écran. Peux-tu tracer le costume de Peter s'il te plaît ?

- Bien sûr boss.

La manipulation ne prend que quelques secondes et un point rouge clignote sur une carte devant les yeux de Tony.

Sans plus attendre, le milliardaire se précipite sur la terrasse aux derniers étages de la Tour Avengers. Une fois à l'extérieur, son armure se forme autour de son corps et il décolle, direction l'adresse ou se trouve le costume de Peter.

C'est en une poignée de secondes que Tony parvient à destination. Il atterrit sans retenu dans une ruelle sombre et plein de bennes à ordures et de rats grouillants dans des sacs poubelles éventrés.

- Putain ! Grogne Iron Man. C'est répugnant.

Il ne cherche pas longtemps, F.R.I.D.A.Y lui indiquant le positionnement exact de l'objet tant recherché.

Tony retrouve le sac à dos de Peter sous la benne à ordure la plus proche.

L'homme le récupère, non sans une grimace de dégoût quand son doigt effleure il ne sait quoi. Une fois le précieux paquet dans ses mains, l'homme l'ouvre et regarde à l'intérieur.

Dans la poche arrière se trouve le téléphone de Peter, la façade avant fissurée comme à son habitude. Les cahiers et livres sont dans la poche centrale et bien au fond, caché un peu bêtement, se trouve le costume de Spider-Man.

- Putain gamin. Souffle Tony amèrement. Où es-tu ?