Dans L'ombre Du Monde

chapitre 18

May râle, elle n'est pas très enthousiaste à l'idée de laisser sortir Peter seulement trois jours après son réveil.

Elle est en grande conversation avec Tony Stark à savoir s'il peut déjà sortir ou non. La tante du jeune homme trouve que c'est bien trop tôt.

- Je ne sais pas. Dit-elle au milliardaire. Il est encore pas mal fatigué.

- Je sais que le moment ne semble pas très opportun. Lui répond Tony. Mais Peter doit sortir plus souvent avec des jeunes gens de son âge.

- Je sais, mais après ce qu'il a traversé... Commence la tante de Peter.

- Ça lui fera du bien de discuter avec elle, ça leur fera du bien à tous les deux. Dit-il. Et certainement que la jeune fille sera très occupée durant le procès. Argumente le génie. Sera-t-elle toujours disponible pendant tout ça ? Demande-t-il pour appuyer son avis.

- Je sais, mais quand Ned est venu lui rendre visite hier, ça l'a beaucoup épuisé.

En effet, Ned était venu voir Peter la veille et il était resté trois heures à ses côtés et le jeune héros lui avait tout raconté. Mais cette visite avait été épuisante pour le jeune homme encore en convalescence.

May sait que Tony dit vrai, mais Peter vient tout juste de se réveiller et ses blessures ne sont pas encore guéries. Elle a eu tellement peur. Ils ont tous eu tellement peur.

Elle est heureuse de savoir que son neveu veut sortir, mais le timing est loin d'être parfait. Oui, c'est une agréable nouvelle que son enfant s'épanouisse, mais il est blessé.

- May. Souffle Tony. Peter est amoureux de cette fille. Il ne l'a pas dit, mais c'est ce qu'il ressent. Tony reprend voyant la tante sur le point de répliquer. N'est-ce pas vous qui vouliez qu'il se fasse des amis et qu'il se trouve une petite copine ?

La tante de Peter le regarde un sourire en coin. C'est vrai, c'est ce qu'elle voulait.

- Vous savez que ce n'est pas juste de retourner mes arguments contre moi ? Réplique la brune. Vous marquez un point Stark. Dit-elle pince-sans-rire. Mais n'en prenez pas l'habitude.

- Ce n'est pas du tout ce que je comptais faire. Lui répond Tony en riant.

Peter ouvre la portière, il récupère ses béquilles et se tourne, en faisant attention, vers le trottoir le long duquel Tony vient de s'arrêter. Il sort avec précaution et s'aide des deux appuis pour se sortir du véhicule.

L'Audi de sport n'est pas la voiture idéale, surtout dans l'état de Peter.

Le jeune homme se baisse légèrement pour voir son mentor le regarder par-dessus ses lunettes aux verres bleus.

- Profite bien de ta seconde chance. Lui dit Monsieur Stark. Ne fais pas ce que je ferais et encore moins ce que je ne ferais pas.

- Je vais essayer ! Lui répond Peter.

Le milliardaire le salue et le jeune héros claque la portière doucement. L'Avengers passe la vitesse et s'en va, en trombe, il klaxonne en faisant le signe de la victoire à Peter par la fenêtre.

Quelques têtes se tournent et Peter se sent rougir. Il n'aime vraiment pas se faire remarquer.

C'est en claudiquant avec ses béquilles que le jeune héros rejoint Angel.

La jolie brune est arrivée en avance, pressée et en même temps, tellement anxieuse. Elle observe son reflet une fois de plus dans le brillant des portes du complexe cinématographique. Elle est toujours nerveuse de se retrouver en public et elle s'est aperçu qu'elle a la nouvelle manie de regarder derrière elle, souvent, nerveuse à l'idée de se faire enlever une nouvelle fois. Elle est encore très secouée par tout ce qu'il lui est arrivé. Elle a des nouvelles des dix autres gamins avec qui ils se sont enfuis. Pour la plupart, les nuits sont difficiles, elle sait que quelques-uns sont suivi par des thérapeutes. Elle a elle-même rendez-vous dans deux jours pour sa première séance.

Le procès des deux kidnappeurs devrait avoir lieu dans quelques semaines et toute l'organisation qui enlevait des enfants à travers le pays est maintenant une histoire ancienne. Le FBI travaille d'arrache-pied pour retrouver d'éventuels renseignements complémentaires pour arrêter chacun des protagonistes de ce satané cartel.

Angel espère simplement qu'elle saura se relever et avancer. Peut-être le fera-t-elle avec l'aide de Peter ?

Elle arrange de nouveau ses incroyables cheveux noirs quand elle voit le reflet du garçon qu'elle attend dans la porte vitrée. Elle se retourne rapidement et un sourire naît immédiat sur ses lèvres. Elle est si heureuse de le voir.

Le jeune homme se déplace aussi vite qu'il peut, il en a marre de ces satanées béquilles à la noix. Mais sa cuisse est bien trop douloureuse. Il lui faut encore un peu de patience.

Quand il voit Angel au loin, il est stupéfait de l'effet que ça lui fait. Son cœur bat tellement vite qu'il en a le souffle lourd et il a l'impression que son estomac fait des bonds. La voir en dehors de cette prison lui fait tourner la tête, c'est une étrange sensation, c'est comme s'ils étaient toujours là-bas, mais en même temps libre. Tellement libre et pourtant, toujours prisonniers. Prisonniers de leur traumatisme, de ces non-dits, de leur souffrance. Leur rencontre est si spéciale et hors du commun. Hors du commun, c'est le moindre qu'on puisse dire.

Elle lui fait un petit signe de la main et se précipite vers lui.

Peter la détaille alors qu'elle s'approche. Il n'avait pas remarqué que ses cheveux étaient si brillants, comme une mer de diamants noirs, scintillants au soleil. Et ses incroyables orbes foncés, ses magnifiques yeux sombres et hypnotiques. Peter en a même rêvé, mais ça il ne le dira jamais.

Les deux adolescents se rejoignent et la jeune fille est la première à prendre la parole.

- Je suis tellement contente de te voir. Dit-elle une légère teinte rosée sur les joues. Elle le serre contre elle très rapidement et sans trop savoir quoi faire vraiment, puis elle se détache de Peter et lui sourit.

- Ça...ça me fait plaisir aussi de te voir. Répond Peter gêné. Il déglutit, il est si nerveux.

Puis la jeune fille entame la discussion ce qui facilite les choses du point de vue de Peter.

- Tu vas les garder longtemps ? Lui demande Angel en lui montrant les béquilles. Elle vient se mettre à ses côtés et ils avancent doucement.

- Le médecin m'a dit que ça devrait aller mieux d'ici la fin de la semaine. Commence le jeune homme. Mais ça va. J'ai bien cicatrisé et mon côté droit ne me fait plus autant mal. C'est déjà ça. Dit-il en souriant. Ça va. Rajoute-t-il.

La jeune fille fronce les sourcils et son regard se voile. Un instant, elle revoit le jeune homme couvert de sang dans les bras d'Iron Man. Cette vision hante ses nuits, elle s'en souviendra toute sa vie. Elle ne s'en est pas remise. Qui le pourrait ?

- Est-ce que ça va ? Ne peut s'empêcher de lui demander Peter, quand il voit le mal-être de son amie.

- Oui, oui. Réponds la brunette. Est-ce que ça te dérange si on ne va pas voir un film. Demande soudainement la jeune fille alors qu'ils sont devant les portes du cinéma. Elle serre ses bras autour de son corps comme une barrière. On pourrait boire un coup à une terrasse et profiter du beau temps. Rajoute Angel, un faux sourire sur son visage.

- Ouais, ouais. Lui répond Peter. Pourquoi pas ? Dit-il. Je t'avoue que je n'ai pas vraiment envie de me retrouver enfermé.

Vivre dans un enfer d'acier et de béton durant des jours, être sur le point d'être vendu comme un vulgaire objet, comment ne pas avoir envie de profiter du soleil ?

- Moi non-plus. Souffle la jeune fille.

Les deux adolescents se promènent doucement et rejoignent un restaurant pas très loin. La terrasse est ensoleillée et il n'y a pas beaucoup de monde. Une chance à New-York.

Peter se dit qu'il ne pouvait rêver mieux comme endroit pour être avec Angel, libre, en plein air.