chapitre 12

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- Courez ! Ordonne Peter aux enfants. Angel mène la course à l'avant aidants les plus jeunes à avancer et Peter ferme le convoi, protégeant leurs arrières, le combiné collé à son oreille.

Il voit les onze autres lutter contre les feuillages, les branches basses et les racines des arbres entremêlées sur le sol, sans compter l'obscurité omniprésente, la faible lueur de la lune bien insuffisante pour les éclairer totalement.

Le téléphone vibre lui indiquant que son correspondant à décroché.

- Monsieur Stark ?

Sa tante retient difficilement un sanglot de soulagement, l'homme à l'autre bout du fil hurle pratiquement, Peter sait très bien pour quoi. Il a disparu depuis si longtemps.

- Mon Dieu Peter. S'inquiète le génie. Mais où es-tu ?

C'est une question très pertinente, si seulement il le savait.

- Je n'en sais rien. Réponds le jeune homme en courant toujours. Il se retourne et observe qu'ils ne sont pas suivi. Il faut que vous traciez l'appel. Dit-il avec angoisse. Mais faites vite, je n'ai plus beaucoup de batterie. Crie Peter sur le qui-vive.

- F.R.I.D.A.Y ? Dit Tony immédiatement.

- C'est en cours boss. Réponds l'intelligence artificielle.

- Happy prépare le jet. Dit-il à son ami. Dès que j'en sais plus je te transmets les coordonnées. Lui explique-t-il. J'irais plus vite avec l'armure. On se rejoint là-bas.

Le garde du corps s'échappe par les portes coulissantes vitrées, aussi vite qu'il le peut.

- Peter ? Demande Tony inquiet. Comment vas-tu ?

Les bruits nocturne de la nature ainsi que les geignements sont toujours en fond de l'appel. Il entend le souffle tendu du jeune héros et son angoisse ne se fait que plus grande.

- Je ne suis pas seul. Réponds le jeune homme. Je ne suis pas seul. Rajoute Peter à bout de souffle. Il y a des enfants avec moi. Dit-il inquiet qui leur arrive quoi que ce soit.

- Traçage terminé. Intervient F.R.I.D.A.Y.

Une carte apparaît alors sur les écrans holographique de Tony. Son protégé et les autres otages sont dans une forêt, à environ 200 kilomètres d'ici. Vers le Nord. Tout ce temps passé à le chercher et Peter n'était pas plus loin que ça.

- Je t'ai Peter. Nous savons où vous êtes. Lui dit l'homme essayant de le rassurer.

- Oh Mon Dieu, ça va couper Monsieur Stark. Hurle le jeune homme.

- Il y a une clairière à un kilomètre de ta position, plus à l'Est. Lui explique le milliardaire. Va là-bas. Happy vous récupère avec le jet.

- Venez me cher... La communication est coupée. Le bip de la ligne fait grandir l'angoisse des deux adultes restant. Pourvu que Peter puisse tous les mettre à l'abri.

May fond en larmes ne pouvant en supporter d'avantage.

- Happy ? Appelle le génie via F.R.I.D.A.Y.

- Oui ? Où est le petit ? Demande-t-il immédiatement une légère angoisse dans la voix.

- Dans une forêt au Nord des Catskill. Lui annonce Tony. Suis mon traceur. Dit-il alors. Il se tourne vers la tante de Peter et pose une main sur la frêle épaule de la femme. May, je vous ramène votre neveu.

C'est une promesse, une conviction, une ligne directive. C'est sa mission. Ramener Peter à la maison.

Cette dernière s'effondre sur le canapé, le soulagement et l'espoir se mêlant à l'angoisse et la peur. Elle espère et souhaite de tout son cœur que son petit lui revienne sans encombre. Qu'enfin elle puisse le serrer dans ses bras et lui dire encore comme elle l'aime.

Tony se précipite vers la terrasse et son armure se forme déjà sur son corps. Un courant d'adrénaline coule dans ses veines et brûle ses entrailles. Il doit être rapide, il doit les sauver. Il le faut.

Quand le téléphone s'éteint, Angel, Peter et les autres sont profondément enfoncés dans la forêt. Ils doivent être assez loin, le jeune homme n'entend plus le bruit des trois malfaiteurs frappant sur la porte en acier. Il espère que c'est ça, sinon ça peut signifier aussi qu'ils sont parvenus à ouvrir la porte et qu'ils sont désormais à leur poursuite. Ils doivent faire vite. Il faut qu'il les mette à l'abri.

La course s'est, petit à petit, transformée en une marche rapide. Les respirations rapides et les corps secoués par cette fuite effrénée.

Peter range le téléphone dans sa poche et continu son avancée, suivant les pas de la petite fille qui le précède.

C'est à cet instant précis que la malheureusement enfant se prend les pieds dans une racine et trébuche. Peter la rattrape rapidement avant qu'elle ne tombe et se blesse, il la soulève pour la prendre dans ses bras avant de la caler contré sa hanche et de la maintenir contre lui.

La fillette tremble de tout son corps, elle semble épuisée et glacée. Comment ne s'en est-il pas rendu compte avant ? Quand il s'attarde sur le visage de chacun des otages, il voit les cernes, les mines blafardes et la crainte dans leurs yeux. Ces pauvres gosses sont terrorisés et éreintés. C'est le milieu de la nuit. Ils n'ont pas la même endurance que lui.

Il se contente de serrer la petite plus fort dans ses bras et s'avance vers Angel.

- Peter. Souffle-t-elle, quand le garçon parvient à sa hauteur. Elle regarde l'enfant dans ses bras et jette un œil par dessus son épaule. Elle observe chaque fille et garçon qui les accompagnent. On ne peut pas continuer comme ça. Dit-elle. Ils sont épuisés.

- Je sais. Lui répond ce dernier. Il inspire profondément se demandant comment ils vont pouvoir les mener jusqu'à la clairière. Les secours arrivent. Avoue-t-il enfin. À un peu moins d'un kilomètre à l'Est, il y a une petite plaine, il faut qu'on aille là-bas, c'est notre seule chance.

- Mais qui es-tu Peter ? Demande la jolie brune.

- Juste un garçon comme les autres. Réponds le jeune héros avec un clin d'œil.

Tous les douze reprennent leur marche. Le jeune homme poussant gentiment les plus petits. La jeune fille tient la main d'une fillette et Peter porte un deuxième gamin qui s'agrippe sur son dos.

Bientôt, les arbres sont un peu moins denses, ça ne peut signifier qu'une chose. Ils sont bientôt arrivés à la clairière tant désirée.

Dans le ciel nocturne, Iron Man laisse une traînée blanche derrière lui, ses propulseurs poussés à leur maximum. S'il continue comme ça, il devrait être là-bas dans moins de dix minutes.

- Happy ? Demande-t-il dans son communicateur.

- Je suis là patron, je vous suis aussi rapidement que l'avion le permet. Réponds l'homme aux commandes du jet.

- Quand on arrive là-bas, tu récupères tous les gamins. Dit-il. Il y a tout ce qu'il faut à bord. Et je me charge des enfoirés qui ont enlevé Peter.

- Bien reçu. Affirme le garde du corps de Tony. Il se passe plusieurs longues secondes de silence trop lourd.

- Hey, Hogan ! S'esclaffe le héros en armure. Ça va aller, Peter sait se défendre. Il dit ça pour rassurer son ami autant que lui-même.

- Je sais patron. Réponds tout bas l'homme.

Bien sûr que Peter sait se défendre. Mais Tony espère réellement que son jeune protégé n'aura pas à le faire.

- F.R.I.D.A.Y, combien de temps encore ? Ce vol est sans fin.

- Temps estimé, sept minutes boss. Lui répond son invention

Sept minutes, tiens le coup jusque-là supplie le milliardaire tout bas. Tiens le coup Peter.

Et il pousse encore son armure, fendant l'air frais de cette nuit d'Avril.

Dans L'ombre Du MondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant