chapitre 2

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May sort de l'ascenseur avec une lassitude impressionnante, cette nuit de garde à l'hôpital l'a vraiment épuisée, elle s'étire avant de plonger ses mains dans son sac pour trouver ses clés. Elle se doute qu'à cette heure-ci Peter doit encore dormir, il est très tôt et c'est un samedi.

De plus, elle a laissé à son neveu l'autorisation de patrouiller un peu plus tard le vendredi soir à une condition tout de même, qu'il fasse ses devoirs et que ses notes ne baissent pas à l'école, mais aussi et surtout qu'il soit très prudent.

La femme sait que le jeune homme prend très à cœur son rôle de héros et qu'il fait au mieux pour aider tout le monde, mais elle ne cesse de lui répéter qu'il est un adolescent avant tout et qu'il faut qu'il profite aussi de sa vie avant de passer à côté des choses simples.

Elle rêve en secret de voir son petit heureux, à jouer à des jeux vidéo ou encore à aller au cinéma avec sa petite copine, mais Peter est ainsi, il fera toujours passer les autres avant lui. C'est comme ça et bien qu'elle ne le lui dira jamais, ceci la chagrine un peu. Le jeune homme à cette attitude depuis la mort de son oncle, May le sait, Peter lui a parlé de son ressenti face à la tragédie qui les a frappés, il lui a dit et expliquer sa culpabilité.

Tant de fois, elle lui a dit qu'il n'y était pour rien pourtant ça ne le soulage pas tellement.

La jolie brune déverrouille sa porte et entre dans le petit appartement sans faire de bruit. Elle retire ses chaussures et enfile ses pantoufles, c'est un soulagement pour ses pieds meurtris. Elle pose ses clés et son sac sur le meuble de l'entrée avant de se diriger vers la salle de bain.

Une douche ! Le voilà le remède miracle à sa fatigue. Elle profite des biens fait de l'eau chaude avant d'enfiler une tenue plus confortable. Elle file en cuisine préparer un petit-déjeuner. Certaine qu'elle fera plaisir à Peter quand il émergera de sa courte nuit. Elle fait ce qu'elle peut essayant autant que possible de ne pas tout faire brûler.

Une fois son premier café ingurgité, elle se dirige vers la chambre de son gamin afin de s'assurer qu'il se réveille et qu'il commence ce nouveau jour par un bon petit déjeuner, le repas le plus important de la journée. Elle ira se reposer après.

Elle longe le couloir et se demande comment cet enfant peut dormir encore alors qu'elle a fait tout de même un peu de bruit et que son audition est hautement améliorée. Il aurait dû l'entendre.

Avec précaution, elle pousse la porte de son petit et passe sa tête dans l'embrasure.

C'est étrange, les stores ne sont pas tirés et la lumière de l'aube qui se lève éclaire la chambre d'une lumière dorée. Puis c'est la panique, son cœur s'emballe et l'angoisse apparaît aussi vite qu'un magicien. Peter n'est pas dans son lit. Ce dernier est fait, bien qu'en léger désordre, mais les draps sont tirés. Une certitude, Peter n'a pas dormi ici.

May pousse la porte entièrement et observe attentivement la chambre, rien ne sert de regarder plus encore elle le voit bien, le jeune homme n'est pas là.

Elle se précipite et cherche dans son placard si son sac à dos et son costume sont à l'intérieur, mais ce n'est malheureusement pas le cas.

Elle se demande un instant si son neveu a eu un problème ou s'il ne s'est pas moqué d'elle et qu'il n'est pas encore rentré. Pourquoi s'inquiète-t-elle ? Elle ne le devrait pas ? Trop de fois, elle s'est fait un sang d'ancre quand au retard de son gamin, pour le voir apparaître quelques heures plus tard, un sourire penaud sur le visage et des excuses bidons. Le petit va amèrement le regretter quand il va apparaître l'air de rien, marchand au plafond, elle va le punir et il ne sera pas prêt de recommencer. Il a certes l'autorisation de patrouiller plus tard le vendredi soir, mais pas non plus de le faire jusqu'au petit matin.

May s'installe sur son lit et attend son pied rebondissant sur le sol, son corps envahit d'un mélange d'angoisse et de colère qui ne font que gagner en intensité au fil des minutes.

Quand au bout de plusieurs longues minutes, quasiment une heure, son neveu est toujours aux abonnés absents, la colère s'estompe, elle est instantanément remplacée par une peur profonde et vicieuse qui lui donne la nausée. Elle ne veut se l'avouer, mais il doit être arrivé quelque chose à Peter. 

Elle ferme les yeux et s'oblige à ravaler les larmes qui menacent de tomber.

En courant pratiquement elle retourne dans l'entrée et attrape son sac, les mains tremblantes, elle est morte d'inquiétude.

Elle se saisit de son téléphone et appelle son neveu. Alors que la première sonnerie se fait entendre, elle ferme les yeux et espère qu'il va répondre, deuxième sonnerie et toujours rien, troisième sonnerie et les larmes coulent sur les joues de la tante de Peter, quatrième sonnerie et l'espoir s'amenuise. Elle pleure. Quand la messagerie vocale se déclenche May reprend son souffle tremblant et parle.

- Peter. Dit-elle. Je te jure que si tu es en retard et que tu ne me répond pas ça va mal aller. Mais très vite elle reprend. S'il te plaît, appelle-moi, je m'inquiète. Finit-elle par avouer. I larb You. Ajoute cette dernière avant de raccrocher, incapable de retenir le flot de sentiments néfastes et angoissants.

Son téléphone serré dans ses mains, le visage strié de larmes, May se demande si elle peut se permettre de l'appeler. Peut-être qu'il peut le retrouver ou tout simplement qu'il sait où il est.

Elle cherche le contact convoité et lance l'appel. Elle a conscience qu'il est très tôt, qu'à cette heure-ci, il doit peut-être dormir mais à part lui, il n'y a personne d'autre qui puisse l'aider ou la renseigner.

La première sonnerie se fait entendre et elle se déplace nerveusement jusqu'à son salon. La deuxième sonnerie retentit et son correspondant décroche enfin. May s'écroule sur le canapé et serre son portable contre son oreille essayant au mieux de faire disparaître l'angoisse grandissante qui lui brûle les veines. Elle pose ses coudes sur ses genoux, ses deux mains jointes sur son portable.

- TONY ! Hurle-t-elle pratiquement.
 

Dans L'ombre Du MondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant