chapitre 4

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La sonnerie retentit enfin, libérant un flot sans fin de gamins tous plus pressés les uns que les autres d'être en week-end et de fuir au plus vite les lieux.

Peter pousse les doubles portes de son lycée, Ned à ses côtés discutant de sa dernière acquisition Lego.

Le jeune homme l'écoute attentivement et la conversation des deux amis dévie inévitablement vers un autre sujet tout aussi passionnant sinon plus.

- Tu vas faire ton truc ce soir ? Demande Ned à son ami. En haussant les sourcils d'un air de mystère.

- Oui bien sûr. Répond Peter en descendant les marches. Tu comptes m'aider ? Mon gars dans le fauteuil ? Lui demande-t-il avec entrain.

- Non. Réponds le meilleur ami de Peter. Ce soir, j'peux pas, j'suis pas à la maison. On va chez mes grands-parents. Annonce ce dernier un tantinet déçu.

Le geek fait la grimace, il aurait préféré être l'acolyte de Spider-man ce soir plutôt que de manger de la purée de brocolis, plat favori de sa grand-mère.

Peter est un peu déçu, mais que peut-il faire, son ami à des obligations familiales et ce n'est pas de sa faute.

- Tu ne m'en veux pas au moins ? Demande Ned alors qu'ils se sont arrêtés tous les deux non loin de la station de métro.

- Quoi ? Demande Peter surpris. Non mon pote, jamais.

Les deux amis font leur fameuse poignée de main avant de se séparer et de se promettre de s'appeler dimanche pour discuter un peu.

Le jeune héros fait quelques pas quand une sensation le dérange, son Sens lui fait savoir qu'on l'observe.

Il regarde de tous côtés, mais ne voit personne qui semble le regarder. Il continue encore sur plusieurs mètres, mais cette sensation ne le quitte pas.

Il y a plusieurs voitures garées le long du trottoir et quelques passants, mais rien de bien étonnant à New-York.

Peter se précipite vers une ruelle sombre située non loin et vérifie qu'il n'y ait personne avant de s'y introduire. Son Sens Spidy explose et au même instant deux gars plutôt balèzes sortent d'une camionnette noire et se ruent sur le pauvre gamin.

Peter se défend et frappe le premier gars, son sac à dos lui échappe des mains et tombe au sol, d'un coup de pied impromptu, il finit sa course sous la benne à ordures la plus proche.

Pendant ce temps, le second gars arme un pistolet à tranquillisant. Il prend quelques secondes afin de ne pas toucher son ami et tire une fléchette anesthésiante qui vient se loger dans l'épaule du jeune homme.

Peter se défend encore plusieurs minutes avant que la drogue ne fasse effet, le temps de distribuer encore quelques coups de poing, mais même avec son organisme hors du commun, il tombe sur le sol, essayant, en vain, de se retenir au muret à ses côtés, le produit qu'ils lui ont injecté s'insère dans ses veines et l'envoi directement au pays des rêves.

Le jeune héros s'écroule et les deux gars le récupèrent en vitesse avant de le jeter, sans ménagement, à l'arrière du véhicule et de fuir les lieux.

- Le patron va être content. Commence le premier gars. On a nos douze gamins. La vente sera parfaite. Finit-il.

- Ouais, mais ce petit-là à une sacré droite. Lui répond son associé en se frottant la mâchoire là où Peter l'a frappé. Un hématome se formant déjà.

- J'en fait mon affaire. Réponds le second. Il sera comme tous les autres d'ici peu. Rigole-t-il durement.

- Diego, Diego, Diego. Lui répond son collègue kidnappeur. T'es vraiment pas possible.

Et les deux hommes éclatent de rire.

Peter se réveille en sursaut. Il est de retour dans sa cellule. Un horrible mal de tête résonne dans son crâne et le fait grimacer quand il se retourne sur le dos. Il passe sa langue sur sa lèvre et ressent la coupure sur celle-ci.

Il est sur ce sol sale et froid encore et il se tient le ventre quand il s'assoit.

Les coups qu'il a reçu de la part de ce Diego l'ont un peu amochés. Ça va laisser des traces qui auront disparu bientôt. Merci super métabolisme.

Il inspire pour reprendre ses esprits quand une conversation lui parvient. Il l'entend clairement et pourtant, elle doit avoir lieu à l'autre bout du couloir.

- La vente aura lieu dans deux semaines. Entend-il d'une voix qu'il ne connaît pas. Ces gamins sont parfaits, qu'ils les foutent dans un bordel au Viêtnam ou sur les trottoirs de je ne sais quel pays, j'en ai rien à foutre tant qu'on nous file notre argent.

Peter déglutit, il sait enfin ce que ces types veulent faire.

- Ça va. Réponds un second type d'une fois grave et inquiétante. Les merdeux seront impeccables. Dit-il encore. Tout sera prêt d'ici là.

- Ouai, j'vais m'occuper d'eux. Interviens une voix que Peter reconnaît sans mal. Diego.

- Tu ferais mieux de faire attention Diego. Lui dit le premier gars. Tes coups laissent des traces. Et un enfant battu rapporte moins. S'énerve-t-il. ET JE NE VEUX PAS PERDRE DE POGNON À CAUSE DE TES CONNERIES. Hurle-t-il.

Peter entend le fameux Diego se racler la gorge avant de souffler des excuses minables.

Puis les trois gars s'éloignent et bientôt Peter ne peut plus les entendre.

Putain, mais dans quoi est-il tombé ? Une vente d'enfants ? C'est répugnant. Et dans quel but ? La prostitution ?

- Merde. Souffle-t-il désespéré.

Misérablement, le jeune homme se redresse et s'approche de la porte. Il fait glisser une nouvelle fois la petite trappe au milieu de celle-ci et regarde vers l'extérieur.

Il y a six cellules du côté opposé et il pense en avoir vu six de son côté dans sa tentative de fuite. Il n'a rien vu d'autre. Sauf une grande porte en fer au bout du couloir, certainement la sortie. Oui ! Mais pour où ? Où est-il ? Est-ce qu'il est dans la même région ? Le même pays ? Décidément, toute cette histoire est vraiment merdique. Et définitivement, il n'est pas dans une prison normal, c'est trop petit. Il n'y a que douze cellules.

Il observe encore et entend les pas de Diego revenir par là. Peter referme le trou sur la porte et se recule essayant de ne pas montrer qu'il souffre.

Les pas s'arrêtent une première fois et une porte grince et s'ouvre, puis une autre et encore une autre, jusqu'à la sienne.

La tête carrée de Diego apparaît dans la trappe et son sourire malsain fait frissonner le jeune homme.

- C'est l'heure de la sortie espèce de merdeux. Lui dit l'homme en ouvrant sa porte. Si tu fais un geste de trop, je la tue. Dit-il en désignant une arme et la jeune fille brune qu'il a vu plus tôt.

Peter fronce les sourcils et déglutit nerveusement, les poings serrés de colère et d'impuissance. La jeune fille le regarde les yeux brillants d'inquiétude. Alors le jeune homme capitule et lève ses mains pour indiquer qu'il ne fera rien.

Diego lui fait signe et Peter sort, suivant les autres.

Dans L'ombre Du MondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant