Les élus d'un autre monde sous ce même ciel - L'école des donneurs

Préparation

Le soleil... Je le sens me caresser la joue chaleureusement. Je me redresse dans mon lit , l'épaisse couette me couvrant en maintenant la chaleur de mon corps. La fenêtre me donne un aperçu du ciel lumineux de ce matin de décembre. Cela fait longtemps que je n'ai pas vu un lever de soleil. Cela m'a plus manqué que je ne l'aurais cru.
J'ai l'impression de n'avoir dormi que deux ou trois petites heures et pourtant, je ne veux pas me rendormir. Que ce soit les chimères ou le Gavern, je les ai assez vu pour "aujourd'hui". 

Je me lève pour constater mon état. Étrangement, mis à part mes vêtements, tout va bien. Une ou deux égratignures, une coupure plus grosse à la jambe, mais tout va bien. Mais ce dont j'ai le plus besoin, c'est d'une douche que je pense sincèrement avoir bien méritée. Mais où ? C'est une autre histoire.
Je me mets donc en tête de rassembler mes affaires pour la salle d'eau tout en observant mon nouvel environnement. 

Ma chambre est une petite pièce dont la source de lumière est la grande fenêtre au-dessus de mon lit.
Un bureau est placé en face de ce dernier.
Lorsqu'on entre, un petit coin sur la gauche est réservé au lavabo avec un fin mur pour le séparer de la chambre.
La décoration n'est pas faite, laissant le propriétaire de la pièce personnaliser son espace. Les murs étant blanc cassé, toutes sortes d'accessoires peuvent aller. 

Une fois mes affaires sur le lit, j'ouvre doucement ma porte.
Comme ils l'avaient promis, un des jumeaux était là : Nick. Il ne m'a pas vu alors je commence :

<<- Hey ? Salut.

- Ho Gabrielle, salut.>> 

Il me sourit et se redresse du mur contre lequel il était appuyé. Une fois debout il me regarde plus attentivement et fronce un peu les sourcils :

<<-Tu vas bien ?

- Oui, oui... dis... j'aurais un... tout petit, petit, service à te demander.

- Dis-moi.

- Où est-ce que je peux me doucher ?>>

Il semble se retenir de rire. Est-ce ma demande ? Mon état peut-être... j'ai eu une nuit agitée et je ne veux même pas voir ma tête et mes cheveux en ce moment. Il se reprend cependant :

<<- ... Hum... Ha oui ! C'est vrai ! Alors, actuellement, les autres pensionnaires y sont. On a des créneaux pour l'utilisation des douches. Je te dirai quand tu pourras y aller.

- Dac, merci.

- Aller, rentre.

- Ouais.>> 

Je commence à refermer ma porte, mais du mouvement attire mon regard. Je relève les yeux pour croiser ceux d'un jeune homme. Bien qu'intrigué, il m'offre un beau sourire éclatant. Je lui souris à mon tour, inclinant la tête en guise de "bonjour", et ferme la porte. Je dois être dans l'école... enfin, le vrai bâtiment. Je me rue vers la fenêtre, non sans me prendre mes affaires dans les pieds, pour voir où je suis. La vue qui défile devant mes yeux me coupe le souffle.

Une immense cour bordée d'arbres s'offre à moi. Quatre portions de jardins à la française colorent le paysage et s'espacent dans ce sol de graviers.
Comme je l'ai vu hier, des remparts entourent cette cour et relient par la même occasion le bâtiment dans lequel je suis, le principal sûrement, à l'infirmerie que je vois au loin.
L'infirmerie est donc à deux étages dont la serre. Je peux maintenant m'attarder sur ses reliefs en pierre, une vigne-vierge couvre pratiquement entièrement la façade principale, n'ayant pas de fenêtre. La serre resplendit dans ce soleil matinal, et je devine les plantes qui s'y trouvent. Sur la droite de l'infirmerie, un bosquet d'arbres, plus fourni que le reste de la cour, abrite la cabane dans laquelle nous passions une bonne soirée hier.