Chapitre 2

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- Versailles ! Versailles ! hurla Marie, oubliant toutes bonnes manières en cet instant précis.

- C'est merveilleux ! s'écria Isabelle, les larmes aux yeux. Alors je vais vivre ici ?

- Le Roi vous a préparé un petit appartement pour remercier votre père d'avoir fait la guerre pour la patrie. Vous avez de la chance, bon nombres de fidèles courtisans ont du essuyer un refus concernant leur logement à Versailles.

- Et toi Marie ? Où vas-tu dormir ? 

- Avec vous, j'ai un petit placard de réservé.

- Très bien, fit Isabelle en reportant toute son attention sur le château.

La demeure royale n'était pas vraiment comme elle l'imaginait. Loin des tourelles à perte de vues ou des meurtrières moyenâgeuses, ce château était tout de même la plus belle chose que la jeune fille avait eu l'occasion de voir. 

Elle enroula une boucle autour de son doigt fin et se mit à rêver en scrutant l'édifice. De belles fenêtres ornées d'or, des portes grandioses et des jardins... à couper le souffle ! 

Le carrosse s'arrêta et les deux jeunes filles descendirent. Un garde zélé accourut pour les aider.

Il les emmena dans un dédale de couloirs, tous plus beau les uns que les autres ! Isabelle ne retint pas le trajet trop occupée à jeter des regards aux murs qui l'entouraient.

- C'est sublime, soupirait-elle à chaque pas. 

A chaque virage, des courtisans la regardaient et murmuraient des paroles désagréables.

- Comment est-ce possible de porter une robe aussi défraichie ? 

- Elle n'a aucun bijou et elle pense pouvoir rester à la cour de Versailles ?

- Mais c'est la fille du Marquis de Marthe ! Ils n'ont plus rien, le Roi est bien trop charitable de la laisser venir ici.

Isabelle rougit sous leurs mots infames et regarda sa tenue : une robe démodée, des chaussures usées, un chignon décoiffé et elle n'était même pas poudrée ! Elle baissa la tête tandis que des larmes roulaient sur ses joues. Comment avait-elle pu croire que son visage ovale suffirait à adoucir les piques des nobles ? 

Enfin, elle arriva devant son appartement. Peu spacieux et sans aucune couleur, il tranchait avec la magnificence des lieux, la jeune fille décida de le faire redécorer plus tard. 

- Vous êtes invitée à la soirée d'été du Roi , Mademoiselle.

- Par... Pardon ?

- Il tient à faire plus ample connaissance avec vous.

- ... Merci.

- Votre servante a reçu des indications concernant vos obligations de courtisane et l'emploi du temps royal.

Sur ces mots, le garde s'en fut, laissant la pauvre Isabelle avec des questions pleins la tête.

La jeune fille entreprit de s'habiller convenablement grâce aux robes offertes par l'inconnu et de se poudrer le nez, puis, Marie la coiffa d'un chignon serré qui la faisait souffrir mais qu'importe, elle devait être belle pour la soirée d'été du Roi Soleil qui lui faisait un si grand honneur. 




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