Isabelle sentit une colère noire l'envahir. Elle leva sa main, l'approcha du beau visage d'Henri et lui asséna un soufflet phénoménal.
- Goujat ! hurla-t-elle d'une voix aigue.
- Mais Mademoiselle je... tenta le Duc en se tenant la joue de sa main droite.
- J'ai entendu mainte histoires à votre sujet ! Il parait que vous avez trempé dans des affaires de libertinage ! Et autres infamies. De plus, vous m'avez laissé seule alors que je pensais être votre amie !
- Du libertinage ? Vous osez parler de cela avec moi ? Vous êtes mal placée pour me faire la leçon ma chère. On ne parle que de vous et du Roi à la cour ! Et bien sachez que...
- Taisez-vous ! Comment pouvez-vous croire ces calomnies ? éructa la jeune fille, le visage rouge et couvert de larmes.
- Je vous retourne la question ! tonna Henri en la regardant, plein de rage.
- Partez ! sanglota-t-elle en le poussant avec force. Partez avant que je n'appelle la garde royale !
Le Duc s'en alla d'un pas droit et ne se retourna même pas lorsqu'elle s'effondra sur le sol, prise de spasmes de colère.
Isabelle se fit porter malade pour ne pas aller à la réception de Louis XIV ce soir là, elle avait trop peur d'y rencontrer le Duc. Elle pleura quelques torrents de larmes dans son lit et se fit consoler par Marie. La domestique la berça doucement et la jeune femme tomba dans un sommeil léger.
Elle fut réveillée par le Roi qui était venu prendre de ses nouvelles.
- Comment allez-vous ma chère ?
- Oh... Je ne saurais dire... soupira Isabelle en remontant ses couvertures sous son nez.
- Venez dans mes bras, invita Sa Majesté en les lui tendant.
La jeune fille s'y abandonna et pleura en silence. Elle humidifia la redingote du monarque et se confondit en excuses. Mais le souverain la serra plus fort et elle se sentie apaisée. Elle finit par s'endormir et lorsqu'elle se réveilla, il avait disparu.
- J'crois bien que Sa Majesté vous apprécie ! fit Marie en laçant le corset de sa maîtresse.
- Marie ! Je vous en pris !
La domestique termina son travail. Son visage s'assombrit lorsqu'Isabelle sortit de son appartement et toucha un objet mou sous ses pieds.
Un corps mort !
Elle hurla comme un diable, ce qui fit accourir les gardes royaux.
- Messieurs ! Il y a un corps ! Là ! Devant ma porte, à l'aide ! cria-t-elle avant de tomber en pamoison.
Isabelle se réveilla à l'infirmerie (décidément ça lui arrivait de plus en plus souvent). Elle tâta autour d'elle, les yeux mi-clos et sentit un petit papier rugueux. Elle le lu maladroitement.
Chère Isabelle,
Je vous informe que je suis le meurtrier de la personne devant votre porte. Enfin... Que dis-je... Je me suis dénoncé pour ne pas que vous soyez arrêtée parce que la police pensait que c'était vous la tueuse.
Votre place n'est point en prison pour un acte que vous n'avez point commis.
Bien à vous,
Henri.
Isabelle resta bouche bée. Le Duc s'était dénoncé à sa place pour qu'elle ne soit pas arrêté. En effet, on pensait que c'était la coupable puisque toutes les preuves reposaient sur elle !
La jeune femme ragea d'une telle injustice.
Elle trouverait elle même le vrai tueur.
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Histoire d'une favorite.
Historical FictionMademoiselle De Marthe est une noble sans le sou réfugiée à Versailles pour tenter de sauver sa réputation. Lors de son arrivée au fameux château, elle va faire la connaissance du jeune Louis XIV. Elle deviendra alors source de tourment pour le futu...