Chapitre 1 : Les voleurs de baguettes

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« Amich, Hubert et Harris ! Revenez ici tout de suite! Mamannnn! Ils m'ont volé ma baguette. Merde, les gars, ce n'est vraiment pas drôle! »

« Mérida, une princesse surveille son langage », répondit Elinor au tact au tact en observant pour la quatrième fois le départ du train pour Poudlard d'un air supérieur.

Si elle ne se sentait pas à l'aise parmi tous ces sorciers dont certains chuchotaient sur son passage, elle ne laissait rien transparaître. Après tout, Madame DunBrush était une noble et ne se laisserait pas le moins de monde voir de haut par quiconque. Mérida, elle, avait jeté un regard provocant lorsque sa mère avait encore souligné en public qu'elle était la princesse des îles d'Highlands. Elle s'attendait à une remarque moqueuse d'un élève de serpentard à tout moment avec ce genre de réflexion. Après tout, cela faisait déjà trois ans qu'elle en entendait à toutes les sauces. Heureusement, tout le monde était trop concentré pour même avoir entendu la conversation des DunBrush. Mérida en profita pour courir à la suite d'Amish qu'elle venait d'apercevoir avec un étrange bâton en bois :

« AMISH DUNBRUSH! Reviens ici tout de suite! » hurla Mérida alors que sa mère, voyant qu'elle n'avait plus aucun contrôle, ne fit que soupirer bruyamment.

Maude n'avait vraiment pas choisi son jour pour être malade. Elinor se disait qu'elle aurait peut-être dû rester à la maison avec les enfants et Mérida aurait pu y aller accompagnée uniquement de son père. Malheureusement, elle s'était laissée convaincre par sa fille qui lui avait dit que c'était une merveilleuse idée de leur montrer le train. Cela leur permettrait de comprendre un peu mieux où leur grande sœur allait pendant les mois qui suivaient, selon elle. Elinor constatait maintenant que cela avait été une mauvaise idée et elle croyait bien que sa fille se disait la même chose.

Amish se retourna afin de provoquer une dernière fois sa grande sœur avant de devoir la voir disparaître pendant plusieurs mois. Surtout que lui et ses deux frères avaient remarqué à quel point Mérida aimait son petit bâton. Il lui tira la langue et fonça dans un grand brun. La rousse, elle, venait de réussir à éviter de justesse une Raiponce clairement surprise accompagnée d'une sorcière à l'air sévère et dégoûté qui devait être sa mère. La personne qui avait été percutée par Amish se retourna. Il avait un large sourire lui barrant le visage. Il avait vraisemblablement été interrompu alors qu'il racontait une histoire très drôle. Jack releva la tête et entendit la voix délicate de Mérida qui intimait à n'importe qui d'arrêter ce stupide petit roux. Il baissa les yeux et souleva l'enfant, qui, pour la première fois, n'avait pas eu le temps de filer entre les mailles du filet. Il reconnut la baguette, qui formait de petits angles, de son amie, qu'il avait toujours trouvé spéciale et éclata de rire. Il rencontrait apparemment pour la première fois l'un des fameux triplets de la fratrie DunBrush.

« Harris, non! » cria Mérida alors que Jack sentait une douleur vive dans son tibia.

Toujours avec l'enfant dans les bras, l'adolescent dévisagea la copie conforme sur le sol qui venait de lui donner un gros coup de pied, alors que Mérida tenait par la main le troisième frère. Elle attrapa le dénommé Harris de son autre main et ordonna avec son fort accent des île d'Highlands :

« Amish, tu m'redonnes ça, tout'suite, sinon j'te préviens, j'te change en ver de terre. »

Une petite brune ayant les mêmes yeux bleu vert de Jack tira le gaminet du gringalet :

« Jaaaaack, c'est qui, eux? »

Le serpentard prit des mains d'Amish la baguette de Mérida, avant de le déposer sur le sol, alors que le petit monstre se débattait, et déclara :

« Emma, maman, je vous présente ma grande amie Mérida DunBrush. »

« La née-moldue? » demanda la petite fille avec de grands yeux curieux.

« Chérie, on ne dit pas ça », corrigea la mère de Jack qui s'approcha de la rousse.

Mérida sourit, un peu mal à l'aise, alors qu'elle laissait partir ses frères qui furent réceptionnés peu de temps après par leur père qui n'avait pas suivi la scène.

« B'jour... » salua la rousse avant de lancer un regard à Jack « Tu m'redonnes ma baguette? »

Emma tira une fois de plus le gaminet de Jack et chuchota, beaucoup trop fort pour être subtil :

« Elle a un drôle d'accent ton amie... »

Jack éclata de rire en donnant la baguette à Mérida et leur mère leva les yeux au ciel.

« Bon, Emma, ça suffit là », répondit la femme au moment où Elinor rejoignait la petite troupe.

« Mérida, si tu as tout, nous allons devoir y aller. Londres n'est pas sécuritaire en ce moment. »

Elinor jeta un coup d'œil à un homme massif qui venait apparemment de perdre l'un des triplets et Mérida leva un sourcil circonspect, visiblement peu étonnée.

« Oh, M'man, laisse les voir le train, ils vont adorer. »

« Je crains, ma chère, que si nous attendons le départ du train, tu doives t'occuper de tes frères à Poudlard. »

Jack éclata de rire en écoutant la conversation et reçut un regard désapprobateur de sa mère suite au regard éloquent d'Elinor.

« Ok, ok... C'est bon, je vais juste aller leur dire bye... », se décida Mérida. « Enchantée de vous avoir rencontrée Madame Overland. Petite », conclut-elle en regardant tour à tour la mère de Jack, puis Emma. « Jack, réserve-nous un compartiment dans le train. J'ai vu Raiponce là-bas si tu veux lui dire, je doute que sa mère aime que je vienne les déranger... Si tu vois Harold, dis-lui de me retrouver dans le train, j'ai quelque chose à lui montrer. »

Mérida rangea sa baguette dans sa poche et courut vers le troupeau de rouquins. La mère de Jack se tourna vers Elinor et dit :

« Vous avez une charmante jeune fille. Jack m'a beaucoup parlé d'elle à la maison. »

Elinor lança un regard surpris à la femme. Mérida, elle, n'avait pas beaucoup parlé de ses amis de Poudlard, même si le prénom de Jack ne lui était pas inconnu. Ce dernier ricana. Il semblait être un léger fauteur de trouble du point de vue de la dame.

« Maman, il y a Raiponce là et le train part dans deux minutes, je vous laisse. »

« Nooooon, Jack! Je veux venir avec toi! » supplia Emma en le retenant par la main.

Raiponce avait réussi à échapper aux griffes de sa mère et elle rejoignit Jack, visiblement un peu inquiète de ce qui l'entourait. Elle semblait mal à l'aise dans cet environnement avec beaucoup trop de monde. Après tout, Jack savait que sa mère lui répétait sans cesse que le monde des Moldus était dangereux et elle n'avait pas eu le choix de traverser une gare pleine de moldues et sûrement des rues qui témoignaient de la violence des derniers bombardements, même si la gare avait été épargnée. Avant même que la blonde n'eût pu dire quoi que ce soit, Emma s'exclama :

« C'est toi Raiponce?! »

La blonde lança un regard interrogatif à Jack qui fixa sa petite sœur avec de gros yeux :

« Mon frère, il est amoureux de toi! » lança-t-elle alors que Jack lui mit la main devant sa bouche en rougissant.

« Oh, euh », commença Raiponce mal à l'aise.

« Elle dit n'importe quoi désolé... Emma arrête ça, tu vas venir à Poudlard l'an prochain. »

La petite brune se dégagea de son frère et croisa les bras sur sa poitrine. Elinor décida que c'était le moment pour partir, capturer ses monstres et dire au revoir à sa fille. Jack profita lui aussi de ce malaise pour embrasser sa mère, mêler les cheveux de sa sœur et indiquer à Raiponce de le suivre vers le train. La blonde le suivit sans attendre. Elle eut tout de même le temps d'entendre Emma dire à sa mère :

« Moi aussi je pourrais avoir des cheveux comme elle, maman? »

Raiponce sourit. Elle trouvait décidément la sœur de Jack adorable.  

The big four - Le tournoi des 4 maisonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant