Mon monde du lendemain

Chapitre 14

Ça faisait déjà quelques semaines que j'étais en Allemagne, et malheureusement, rien ne s'était encore passé. Je n'avais pas fait de merveilleuse rencontre comme avec Samuel. Cette destination ne m'avait servi à rien jusqu'à maintenant, et je réfléchissais sincèrement à continuer mon chemin et aller dans un autre pays. Mais j'allais quand même attendre encore un peu, on ne savait jamais, peut-être que quelque chose qui m'aiderait arrive. J'allais continuer de me promener tous les jours en espérant rencontrer quelqu'un détenant des informations, ou trouver des indices par moi-même en épluchant les journaux, les sites de nouvelles, etc. J'avais déjà trouvé de l'aide dans mes recherches par pur hasard une fois, pourquoi pas une deuxième fois ?

Deux semaines de plus étaient passées et je venais de recevoir un message de mon père. C'était le premier qu'il m'envoyait de son propre chef depuis mon départ, et j'étais extrêmement intrigué. Il semblait très long, et c'était contraire à son habitude. Mon père était plutôt du style à raccourcir le plus possible ses interactions, surtout par texto. Alors que je commençais à lire, je fus tout simplement bouleversé. Mon grand-père, qui était pourtant en grande santé (par grande santé, je voulais dire qu'il courrait souvent, il s'entraînait au gym tous les deux jours, etc. Bref, il était très en santé) il y a quelques mois, quand j'étais parti pour Vancouver, était décédé de vieillesse la veille au soir ! Ça m'étonnait beaucoup, car il n'était pas si âgé que ça, il allait seulement avoir 72 ans le mois prochain. Dans le message que mon père m'avait envoyé, il me disait toutes les informations pour les funérailles et il me proposait de revenir quelques jours pour y assister. Une fois que j'eus fini de lire, je répondis comme quoi j'y réfléchirai dans les prochains jours, et que je lui écrirai pour lui dire ma décision. Par la suite, je réfléchis un peu, et je décidais de ne pas partir à la découverte du pays en cette journée de deuil pour moi. Après quelques minutes de réflexion, je réalisais qu'il me fallait un point de vue extérieur. Je connaissais une seule personne qui pourrait m'aider avec ça : Samuel. Je lui expliquais la situation, comme quoi mon grand-père était décédé la veille, en lui spécifiant que j'étais très proche de lui, même si je lui avais déjà dit. Par la suite je mis mon téléphone cellulaire dans ma poche, je m'asseyais sur mon lit, et je commençais à pleurer en pensant à tous les bons souvenirs que j'avais avec lui. Il y en avait beaucoup, mais j'avais quand même l'impression d'en manquer.

Samuel me répondit le lendemain, et son message était très réfléchi. Il me disait qu'il ne pensait pas que je devrais retourner au Québec. Il pensait que je devrais continuer mon périple, et oui j'avais le droit d'avoir de la peine et tout, mais il pensait que mon grand-père aurait plus la conscience tranquille dans sa mort si je continuais mon voyage, que si je l'arrêtais pour lui. De plus, sa pierre tombale allait rester là jusqu'à ce que je meure aussi, et il y aurait plein d'opportunités pour moi d'aller me recueillir sur sa tombe et le pleurer. Je lui répondis avec un gros merci, car il m'avait convaincu. Il avait raison à cent pour cent. Je reformulais ce qu'il m'avait dit et j'envoyais le message à mon père. Le message que Samuel m'avait envoyé m'avait grandement aidé, je me sentais moins coupable de ne pas retourner au Québec pour assister aux funérailles et à l'enterrement. Il me répondit que c'était correct, et qu'il comprenait totalement. Il me souhaitait une bonne fin de journée, et je fis de même. Par la suite, je retournais vaquer à mes occupations.