chapitre 13

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* Attention ce chapitre contient un passage qui peut toucher la sensibilité des plus jeunes.*

Je me retrouvai seule avec Ian qui écrasa sa cigarette dans le cendrier.

- Bon tu viens on s'occupe de ton frère, dit-il en me souriant gentiment.

Je le suivis jusque dans la chambre d'Emeric qui gisait en travers du lit, endormi. On lui enleva son pantalon, il ne broncha pas. Il s'agissait maintenant de le mettre dans le bon sens. On le prit chacun par un bras et on le tira vers le haut du lit. Dans un dernier effort, je me cognai la jambe sur le coin du lit au niveau de ma coupure. Une violente douleur me traversa la jambe et je poussai un petit gémissement de douleur. Ian me regarda avec étonnement :

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Ça va ?

- Oui ça va je me suis juste ouverte tout à l'heure, répondis-je en serrant les dents.

Il se redressa et se rapprocha de moi en faisant le tour du lit.

- Fait moi voir, dit-il en se baissant pour regarder de plus près.

- Mais c'est rien je t'assure, affirmai-je.

- C'est peut-être rien mais tu pisses le sang là.

Je baissai le regard avec étonnement sur ma blessure ; le coup dessus avait apparemment fait recommencer le saignement de plus belle.

- Bon aller vient il faut nettoyer ça, me dit Ian en me traînant hors de la chambre d'Emeric par la main.

Je le suivi sans discussion, trop fatiguée pour négocier. Je lui indiquai juste la porte de la salle de bain. Il me fit asseoir sur le bord du lavabo, un peu en hauteur, s'agenouilla devant moi et déposa délicatement ma jambe ensanglantée sur son genou. Il entreprit d'enlever la serviette qui la recouvrait mon tibia puis la passa sous l'eau chaude avant de nettoyer ma blessure avec. Je regardais tout ses mouvements avec attention, en silence. Il dégageait une odeur de cigarette et d'eau de cologne qui était très agréable. J'étais assise sur le bord du lavabo comparable à une enfant qui attend d'être soignée. À vrai dire, je trouvais que la situation n'était pas désagréable ; j'avais légèrement perdue l'habitude de me laisser faire, surtout avec un homme. Mes anciennes relations, d'un nombre réduit, n'avaient jamais été imprégnées de tendresse.

- Il y a du désinfectant et des pansements quelque part ? me demanda Ian ce qui me sortit de mes pensées.

Je lui indiquai le placard à côté de la douche, il y prit ce dont il avait besoin et revint pour soigner ma jambe. Je continuais de l'observer, il était sexy en infirmier. Ma robe était relevée jusqu'à mi-cuisse ; de là où il se trouvait il devait avoir une jolie vue. Il pensait peut-être que je ne le voyais pas, mais il était clair que sa position et la vision que celle-ci lui offrait ne le laissait pas indifférent. Je pouvais remarquer sa mâchoire se contracter légèrement et ses yeux se baladaient maladroitement sur mes jambes au fur et à mesure qu'il s'occupait de ma blessure. Il se racla la gorge et caressa ma peau autour du pansement qu'il venait de m'appliquer.

- Je pense que c'est bon, tu ne va peut-être pas perdre ta jambe finalement, affirma t-il.

Il commença à se relever mais d'un geste maîtrisé, je passai ma jambe au-dessus de son épaule pour l'empêcher d'effectuer sa manoeuvre. Il posa sur moi des yeux interrogatifs, il semblait être dans une incompréhension totale. Néanmoins, en s'apercevant que je le toisais avec un regard de braise, il ne tarda pas à comprendre. Il voulait qu'on passe du temps ensemble ? C'était exactement ce que j'avais en tête. Je cru percevoir un léger sourire aux coins de ses lèvres. Quant à moi, j'avais troqué mon air enfantin contre des yeux brûlants de détermination.

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