Après tout ce temps, tu aurais pu sourire {MHA}

Tu pourrais le remplacer ?

Je me souviens de ce jardin. Il était grand, et j'adorais y aller l'après midi, tous les samedis. Pas parce qu'il était grand, mais parce que un gentil monsieur venait toujours me rendre visite. Il venait toujours voir ma mère, ils s'engueulaient, puis il allait me voir dans le jardin. On parlait toujours de tout et de rien, il me faisait rire, et je me foutais du fait que lui et maman s'engueulaient, parce que de toute façon, je l'ai toujours préféré a ma mère. Et tous les samedis après-midi, j'attendais sa venue avec impatience. Maman m'interdisait de venir écouter ce qu'ils disaient, mais un jour c'était trop tentant, alors je suis venue dans le salon.

- Tu n'es qu'une enflure, Shouta ! Tu me tortures tous les samedis par ta présence.
- Je ne viens que pour elle, alors laisse-moi la voir.

Je me suis mis entre eux deux. Ma mère hurla.

- Hataki, espèce de sotte, qu'est ce que tu fais là ?!

Mais je l'ignora complètement, et je me tourna vers le gentil monsieur.

- Maman est toujours triste, alors dis, tu pourras remplacer mon papa ? Non, tu pourrais le devenir ? On sera comme une famille. Tu veux pas être mon papa ?

A cette époque, je n'avais pas compris l'expression dans ses yeux. Maintenant, je sais. De la tristesse.

J'ouvris difficilement les yeux. Je bailla, avant me rendre compte que je ne suis pas a l'endroit où je me suis endormie hier. C'était le lit double de mon père. Un homme que je n'ai pu appeler « papa » qu'une seule fois.

Je sortis de sa chambre, en m'étant changée car j'avais dormi habillée, avant de voir mon père en train de manger des compotes dans un sac de couchage en train de corriger des copies. Je regarda l'heure. 6h00 du matin. Depuis que ma mère a réellement commencé à devenir violente, je me réveille systématiquement a cette heure là.

- Il est tôt. Si tu sais pas te responsabiliser, te couche pas tard. T'es pas lourde du tout, mais j'aime pas l'idée de devoir potentiellement te ramasser tous les soirs.

Je m'imaginais pas vivre une relation père fille normale avec lui, mais je pensais quand même qu'il allait faire des efforts.

- Où es-tu scolarisée ? Vu que je suis ton responsable légal, en cas de problème, je dois savoir où c'est.

Oh non, tout sauf cette question. Je sens qu'il va me juger, qu'il va me détester.

- Y'aura pas de problèmes.

Je l'entendis souffler.

- Je veux éviter tout problème, alors dépêche toi de...
- Y'aura pas de problème !

Il sortit de son sac de couchage, m'attrapa avec une écharpe super bizarre et m'attira vers lui.

- Écoute sale gosse, ta crise d'adolescence tu vas aller la faire ailleurs. Donne moi le nom de ton bahut fissa, je pars dans 30 minutes.
- En 30 minutes, t'as largement le temps d'aller sur internet te renseigner sur comment assumer un gosse, non ?

Il me dévisagea, j'en profita pour utiliser mon alter. Je le vis légèrement sursauter, alors que je le poussais sur le sol. Puis je le désactiva. Voilà mon alter, cécité. Je peux rendre aveugle une personne, et le temps dépend de la couleur de ses yeux. Je peux évidemment choisir de moi-même le désactiver sans que le temps ne soit écoulé.

Mon père peut désactiver les alters des gens qu'il regarde. Mais si je le rend aveugle, il ne peut pas contrer mon alter.

Il comprit immédiatement que je lui avait fait ça. D'un coup, il se leva, attrapa mes joues entre sa grande main et me força a me mettre sur la pointe des pieds, position très inconfortable.