On aurait pu être heureux plus tôt

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PDV Shouta :

Je ressentais une chaleur, interne comme externe. Comme si la chaleur interne exprimait l'amour, et l'externe l'affection... pourquoi ?

Je me réveilla au son de mon téléphone qui vibrait. Je regardais sur la commode qui m'appelait : le Principal Nezu. Je répondrais plus tard, je dirai que je me suis évanoui et que j'ai pas pu répondre.

L'écran de mon téléphone resta allumé quelques instants et je pus lire l'heure : 13h25. Ah ouais, je suis bien bien en retard.

Je bailla et tenta de me mouvoir, mais quelque chose restait collé à moi. C'était Hataki, qui avait passé ses mains dans mon dos pendant la nuit. Son visage avait l'air si apaisé alors que hier même elle pleurait, hurlait et tremblait.

Je tenta de bouger pour aller faire un petit déjeuner : le plat de pâtes que j'avais cuit hier était resté non touché, ça faisait donc au moins quatre jours qu'elle avait quasiment rien avalé de vraiment consistant.

J'exerça une légère pression sur ses bras pour qu'elle me lâche, en tentant de ne pas la réveiller. Je me demande ce qu'elle aime. Je vais faire une valeur sûre, des œufs.

Je réussis a la faire me lâcher, alla dans la cuisine, prit une casserole, la beurra, puis commença a faire des œufs.

« Papa... je t'ai toujours aimé... alors me laisse pas »...

Elle a raison sur un point, je suis irresponsable. A partir du moment où j'ai mis Shinobu enceinte, je suis devenue père, et j'ai donc signé dans ma tête une sorte de contrat : je devais prendre soin de cette enfant. C'est ma responsabilité. C'est comme ça.

PDV Hataki

« Dis-moi, maman... comment il est papa ?
- C'est quelqu'un qui ne saura jamais aimer. Quelqu'un qui te fera du mal.
- Moi aussi je t'ai fait du mal. Tu m'as dit que tu me détestais. Il vaudrait pas mieux que tu me laisses avec lui ?
- T'en a marre de moi, c'est ça ?! Tu préfères ton père, un être abject, dénué de sens ?! Il m'a peut-être un jour aimée, quand j'étais jeune et belle ! Toi aussi, tu as un si beau corps. Tu me fais penser a moi quand j'étais jeune. Viens là, après ce que je vais te faire on va voir qui sera la plus belle de nous deux ! ».

Je me réveilla en sursaut. Je regardais autour de moi, j'étais dans la chambre de mon père, j'étais pas avec elle, tout va bien. Je m'assis en m'adossant sur l'oreiller et me sentis plus légère. C'est normal, je ne m'étais pas droguée hier.

Je reniflai. J'avais froid, alors je pris le pull de mon père accroché sur un porte manteau et le mis. Je me sentais mieux physiquement, mais aussi mentalement. Comme si j'avais accompli quelque chose d'incroyable.

Je me souvenais de ce que j'avais dit a mon père. Que je ne voulais pas qu'il parte, que je voulais qu'il reste avec moi, que je l'aimais de tout mon cœur. J'espère que ça ne lui ai pas trop monté a la tête.

Je sortis de la chambre, m'installa sur l'une des chaises de la table de la salle à manger. Je vis mon père cuisiner. Il est 13h40. Soit il en a vraiment rien a foutre d'être en retard, soit il a pas cours le vendredi. Je pense que c'est plus la première option.

Il versa les œufs dans deux assiettes séparées, puis se retourna, les ayant en main. Il fut surpris de me voir réveillée, mais il ne dit rien, posa l'une des assiettes en face de moi, et s'assit en face de moi également.

- Ça va mieux ?

Je hocha la tête. Je n'arrivais pas a le regarder en face. Il commença à manger, je me demandais comment il faisait pour avoir faim après ce qu'il s'est passé hier.

Après tout ce temps, tu aurais pu sourire {MHA}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant