CHAPITRE VII

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Deux jours auparavant, lui et elle, s'étaient disputés. Depuis, il ne cessait de se poser des questions. Que voulait-elle dire par là ? Qu'est-ce qu'elle avait voulu insinuer ? Cette fille l'agaçait. Ils ne pouvaient pas avoir une seule conversation sans que cela ne finisse en bataille de regard. Et généralement, il perdait ces batailles en se retrouvant bêtement laissé derrière. Cette fois-ci ne fut, évidemment, pas une exception. Il avait fallu qu'ils exposent leur idée, qu'il soit en colère pour quelque chose qui ne le regardait même pas, pour que tout parte en cacahouètes et qu'il se torture encore une fois mentalement sur le caractère de sa camarade. Était-il masochiste ? Il le supposait. En tout cas, il y avait de fortes chances pour.

Shoto grimaça. Il venait bêtement de se couper le doigt avec son couteau. Et ce n'était pas une petite plaie, il s'était plutôt coupé assez profondément. Finissant rapidement son plat et prévenant ses amis de son allé à l'infirmerie, le jeune Todoroki les délaissa avec lenteur en s'éloignant voir Madame Shuzenji. En arrivant à l'infirmerie, Recovery Girl prit simplement le temps de désinfecter sa plaie à sa demande, n'étant pas une blessure très grave qui ait impérativement besoin de l'utilisation de son Alter.

Au fond, Rui aurait voulu éviter cette dispute. Mais ça avait été plus fort qu'elle, il l'avait énervé. De quel droit se permettait-il de juger ses choix ? Ils n'avaient pas tous les mêmes goûts, pas tous les mêmes points de vue. Il avait beau sembler plus terre à terre que leurs autres camarades, cela ne lui donnait pas le droit de la juger comme ça. Elle l'avait pensé mature, plus réfléchi. En fait, il était aussi naïf et engrainé que les autres.

Elle était encore une fois à la bibliothèque, lisant un livre au fond de la salle. Ou du moins, essayant de le lire. Ses pensés était si accaparé par ce qu'il s'était passé la veille. Elle avait beau vouloir se changer les idées : impossible. Ce fut alors en soufflant d'agacement qu'elle referma sèchement son livre et le rangea précautionneusement à sa place sur l'étagère. Elle sortit alors de la bibliothèque pour se balader dans les couloirs.

C'est là qu'elle la vit.

« Oh ! Coucou Rui ! »

Mari Koriyama, une élève de la filière générale de Yuei. Depuis son arrivée ici, Mari était une des seules personnes, si ce n'était vraiment la seule, avec qui elle s'entendait bien et avait aucun mal à discuter. Malheureusement, son affectation à la classe 1-E de ce lycée les empêchait de se voir souvent. Leur emploi du temps à chacune étaient chargés, alors il était rare pour elles de se rencontrer, mais cela ne les empêchait pas de s'amuser ensemble lorsqu'elles en avaient le temps.

Mari s'approcha d'elle avec un énorme sourire. Ses cheveux argentés étaient attachés en une demi queue de cheval en arrière et lui arrivaient jusqu'aux omoplates. Ses grands yeux roses brillaient de bonne surprise en voyant là son amie. Cette dernière se rapprochant également d'elle, heureuse également de la voir.

« Coucou Mari.
-Comment vas-tu ? Ça se passe bien en 1-A ? »

Koriyama était la seule personne que Rui connaissait ici qui ne jugeait personne. Elle était la seule avec qui elle pouvait parler sans se retenir, sans se soucier si ce qu'elle pensait pouvait sortir ou non.

« Ça va et toi ? Bof, comme le début de l'année tu sais mais on s'y fait vite. Comment se sont passées tes dernières vacances ?
-Ça va aussi ! On est parti voir mes grands parents en France, tu sais, les parents de mon père. »

L'argentée était métisse, mélangeant les origines japonaises de sa mère à celles françaises de son père. C'était de là que venait son prénom, Mari, afin qu'elle soit aussi rattachée au pays de son paternel qu'à celui de sa mère. Elle maniait bien la langue française, prenant des cours de cette langue afin de pouvoir correctement comprendre sa famille paternelle et car elle souhaitait y poursuivre ses études là-bas.

Héros au Sens Propre [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant