CHAPITRE XX

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Deux mois. Deux mois qu'elle était ici. Et chaque soir, ou ce qui ressemblait au soir, elle s'était habituée à prier. Pourtant, elle n'était pas vraiment croyante. Elle restait constamment dans cette cave, qui n'avait aucune ressource de lumière. Elle aurait pu s'échapper depuis bien longtemps sinon. Apparemment, ces personnes l'avaient beaucoup observé pour connaître son Alter et ses points faibles. Depuis deux mois, elle était dans le noir, suspendue au plafond et subissant milles et une tortures. Elle n'en pouvait plus. Elle ne sentait même plus ses poignets à force que l'apesanteur l'écraser, des bleus et des entailles pleins le corps, les vêtements déchirés, à moitié nue, et plein de sang. Ses cheveux étaient crasseux, et elle se sentait extrêmement sale. Ses bourreaux ne lui avaient laissé aucun répit. Ils l'avaient torturé pendant des heures et des heures sans jamais s'arrêter. Elle avait subi pour des choses qu'elle ne connaissait même pas. Elle s'était faite torturée à cause de sa mère et de ses conneries.

Rui avait eu tout le temps de penser à sa mère, en mal ou en bien. Elle ne pouvait faire que ça pendant les tortures, pour essayer d'en oublier la douleur. Evidemment, sa langue était restée liée étant donné qu'elle ne savait pas qui ils ou ce qu'ils recherchaient, mais à chaque interrogatoire, elle subissait de plus longues et douloureuses blessures. Parfois, ses plaies n'arrivaient même pas à se refermer tant elle avait été blessée. Si elle répondait clairement qu'elle ne savait pas de quoi ils parlaient, elle se ferait tuer à coup sûr. Plusieurs fois, elle s'était demandée où en était les recherches à son sujet. Elle espérait qu'elles avancent et qu'elle puisse sortir rapidement de cet endroit maudit. Elle commençait à être véritablement fatiguée par tout ça...

« Suzuki. »

L'homme aux cheveux couleurs sapins entra dans la pièce. Il s'avança vers l'adolescente qui ne bougeait toujours pas, immobile. Il lui était à présent impossible de bouger avec tout ce qu'elle avait subit jusque-là. Il amena ses mains vers le corps de la captive, et un halo vert entoura ses mains alors qu'il commença à panser les blessures de la noiraude. C'était toujours ainsi. Peu importe à quel point elle se faisait blessée, Xavier, qui possédait un Alter de guérison, se chargeait à chaque fois de venir lui faire récupérer des forces en la guérissant et la nourrissant avant qu'une nouvelle vague torture ne la submerge de nouveau. Elle n'avait pas compris l'intérêt pour lui de faire ça au départ. Elle avait un moment douté de sa loyauté envers ses ravisseurs. Mais elle avait vite compris autre chose : tout ça, c'était faux. C'était une technique psychologique de torture. Il venait la soigner pour la remettre en forme seulement pour pouvoir mieux la mutiler par la suite. Il soignait son âme seulement pour pouvoir mieux la briser de l'intérieur, ainsi, elle n'aurait plus aucun mal à coopérer si sa conscience la quittait.

Rui avait aussi vite compris que ces individus ne possédaient personne ayant hérité d'un Alter de télépathie. Mais dans le cas contraire, celui-ci n'aurait pas pu lire dans son esprit si celle-ci n'était pas consentante. Le principe de la télépathie reposait sur un concept de confiance et de libre arbitre. Si l'esprit sain ne souhaitait pas que l'Alter fasse effet sur sa personne, alors son esprit se fermait, laissant alors aucun autre accès à l'esprit. Et comme ils semblaient très intelligent, malgré leur folie, elle pensait qu'il tenté de détruire sa conscience pour lire ses pensées. Or, ceux-là ne contenaient aucunes informations qui pouvaient les aider.

Une fois la douleur partie, Xavier se détacha d'un bon mètre de la jeune femme et l'observa simplement. Elle faisait pitié à voir. Son regard, au départ d'un argent pur, était à présent assombrit d'un voile de douleur et de malheur. Les sévices qu'elle avait subi avait briser quelque chose en elle, comme lorsque le nom de sa mère était si soudainement entré dans la conversation. Quelque chose s'était détruit dans sa personne, inévitablement, et Xavier savait qu'elle supporterait ce poids jusqu'à la fin de ses jours, comme la trace d'une vieille cicatrice cicatrisée. Tout ça à cause de sa mère et sa façon de pensée particulière. Xavier était peut-être de l'autre côté, mais contrairement à ses compères il n'avait pas perdu sa présence d'esprit. Et il avait de la peine pour l'adolescente qu'elle était.

Héros au Sens Propre [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant