CHAPITRE XXXIV

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Elle se baladait dans les couloirs de Yuei. Ses pas légers résonnaient dans les couloirs silencieux, les élèves s'étant réunis au self pour déjeuner. Ses cheveux, lui retombant en-dessous des épaules, filaient dans l'air. D'un geste souple, elle ramena une mèche derrière son oreille. Elle serra ses livres contre son torse et releva le regard. Ses iris d'argent rencontrèrent le regard d'un bleu luisant d'une de ses camarades de classe. Kaori Kashima. L'adolescente aux lunettes lui sourit avant de la rejoindre d'un pas souple et lent. Cette dernière possédait des cheveux d'un violet pâle, lys, tressés sur le côté et reposant sur une de ses épaules. Sa peau était claire et la jeune Kaori possédait des yeux de biches. Elle replaça gracieusement sa paire de lunette sur le bout de son nez et arriva à la hauteur de la noirâtre.

Les deux camarades de classe firent un bout de chemin ensemble. Toutes les deux se ressemblaient énormément, ce qui avait aidé à leur rapprochement. Kaori était une jeune fille sérieuse et travailleuse. Elle n'était pas froide ni distante mais s'investissait beaucoup plus dans ses études que dans ses relations. Elle n'aimait pas beaucoup sortir. Elle aimait s'amuser avec ses amis, mais le reste du temps étudiait énormément. La violette n'allait jamais vers les autres, les laissant venir à elle s'ils le souhaitaient sans jamais les rejeter. Elles ne s'étaient pas rapprochées dès la rentrée. La jeune Suzuki venait tout juste d'arriver dans cette nouvelle classe qui était la sienne. Elle avait été très bien accueillie par les élèves de la nouvelle 2-A, ceux-ci ayant prêté attention à l'histoire de la jeune femme qui s'était déroulé l'année précédente. Etant chacune, d'une certaine manière, réservée, elles avaient longuement été de simple camarade partageant la même classe. Ce ne fut qu'à la fin du premier tier d'année que leur relation s'améliora pour ensuite se transformer entièrement en amitié.

Elles discutèrent ensemble quelques minutes avant que la jeune Kaori ne l'abandonne en voyant l'ombre d'un jeune héros au détour d'un couloir. Faisant un signe d'au revoir à son amie, l'adolescente rejoignit la silhouette de son petit-ami à grands pas. Elle lui sourit à sa hauteur, l'embrassa timidement du bout des lèvres avant qu'ils ne marchent en direction du self.

Les deux adolescents n'étaient pas très proches aux yeux des autres étudiants. Ils n'avaient jamais vraiment eu de gestes tendres, ne se tenaient jamais la main, ne s'embrassaient jamais... En soit, ils ne ressemblaient pas à un couple aux yeux des autres. Plus à de très bons amis. Ils étaient ainsi. Ils ne s'affichaient jamais trop en public. Les seuls gestes affectifs qu'ils avaient l'un pour l'autre était lorsqu'ils étaient seuls. Ils n'étaient pas des personnes démonstratives, alors lorsqu'il s'agissait d'étaler leur bonheur aux yeux des autres ils étaient toujours absents à l'appel. Ils n'étaient pas non plus des personnes qui réclamaient à tout prix de l'affection au quotidien. Un simple effleurement pouvait les faire sourire. Ils étaient ainsi, pudiques. Mais cela ne voulait pas dire qu'ils ne s'aimaient pas autant. Un simple regard entre eux pouvait être la preuve de leur amour aussi simple que profond.

Ils mangèrent en discutant tranquillement, comme à leur habitude depuis quelques mois à présent. Ils n'avaient pas l'occasion de se retrouver souvent, et la cause était leur emploi du temps diamétralement opposés. Alors ils se rejoignaient dès que le temps le leur permettait. De plus, ils ne leur restaient que peu de temps avant qu'il ne s'en aille.

En effet, étant en fin d'année et avec les gros examens qui les attendaient après les vacances d'hiver, ils ne se verraient plus du tout par la suite. Surtout que Shoto, après sa remise des diplômes dont elle était certaine qu'il obtiendrait sans grands efforts, partirait pour la fac ou l'université qu'il avait choisi et qu'il l'aura accepté. Elle était certaine qu'il serait accepté à la fac de tous les grands héros, Himegaki. Ils étaient très sélectifs, mais Shoto, comme la plupart de ses anciens camarades de classes, avaient un profil parfait pour être accepté lors de leurs sélections. De plus, ils avaient été des élèves de Yuei, il était rare que des étudiants ayant passé ce lycée soit rejeté d'Himegaki. Ils n'étaient pas l'un des plus grands lycées de supers héros pour rien. Rui était donc sûre à deux cents pourcents qu'il serait accepté sans faute. Et pour appuyer ses dires, il était le fils du numéro un. Quelle fac refuserait le fils du héros numéro un du Japon ? Ils seraient fous sinon.

Héros au Sens Propre [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant