CHAPITRE XXVII

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Rui était la meilleure amie de Saito Okita et de Hotaru Hoshiya. C'était un fait. Seulement, il y avait autre chose ; Saito et Hotaru étaient meilleurs amis, mais aussi amis d'enfance. Donc la force de leur amitié était différente. Ils étaient ce genre d'amis d'enfance qui ne s'étaient pas perdus de vue et qui, au contraire, avaient vue leur relation se tonifier de jour en jour. Ceci était particulièrement dû au fait que leurs pères étaient de très bons amis et qui leur arrivaient souvent de travailler ensemble. Mais même si leur lien étaient plus intimes, il n'en restait pas moins que Rui était leur meilleure amie et qu'ils s'étaient atrocement inquiétés à son sujet. Hotaru plus que Saito. Et ce, le jeune homme l'eut très vite compris, ce qui fit qu'il fut le plus gros soutient de la jeune fille lors de la disparition de la Suzuki.

Lorsqu'ils furent invités à témoigner le jour du procès, Saito s'était mis à s'inquiéter pour la rouquine. Ce ne serait pas facile pour elle. La famille Hoshiya était une famille recomposée : son père s'étant remarié après son divorce avec sa belle-mère. De ce fait, elle avait vite fait d'hériter d'un demi-frère plus âgé qu'elle qui avait su se faire une place importante dans la vie de la jeune fille. Malheureusement, Nao Yakitori, ayant gardé le nom de son père, fut déclaré disparu alors qu'elle fêtait cette année-là son huitième anniversaire. Ce fut un véritable bouleversement pour l'enfant qu'elle était et, à ce jour, ils n'avaient toujours pas retrouvé le jeune garçon. Alors il s'inquiétait des effets que pourraient avoir ce procès sur sa personne. Il avait peur qu'Hotaru ne soit pas assez forte pour supporter toute cette pression.

La dernière fois qu'ils avaient aperçu Rui, c'était lors d'une de leur visite à Yuei pour profiter de son temps. Depuis son réveil, ils avaient passé le plus de temps à ses côtés, comme si le lycée n'existait pas, ou presque. Tout ça pour relever le fait qu'une fois dans le tribunal, ils furent surpris de voir arriver la jeune Suzuki avec des cheveux coupé court à hauteur de menton. C'était la première fois qu'ils la voyaient avec des cheveux aussi courts.

Quand les juges arrivèrent dans la salle, tout le monde se leva par respect. Après qu'ils se rassirent, le président Tateyaka ouvrit le procès et ce fut à cet instant qu'il débuta. Hotaru observa la salle de son regard bleu perçant. La cour d'assise. Les juges étaient installés au fond de la salle, assis derrière un bureau de bois en demi-arc de cercle. Elevé par une petite estrade, les juges les surplombaient de toute leur hauteur. Le jury était composé de trois magistrat professionnels ainsi accompagné de six juges civils tirés au sort par liste électorale. Un greffier et le procureur se tenait aux extrémités de la table. Le box des accusés accueillait les ravisseurs de sa meilleure amie tenus par des policiers armés, placée juste derrière la défense et près du greffier. Monsieur Kudo, l'avocat de son amie, et elle-même se tenaient assis derrière un bureau près du procureur. Le public entourait l'allée jusqu'à la barre des témoins et la presse se faisait discrète sur le côté.

Hotaru se trouvait là, assise dans le public, entourée de son père et de Saito. Monsieur Hoshiya caressa affectueusement la tête de sa fille qui tourna vers lui un regard déçu avant d'affirmer à voix basse :

« Ça m'aurait rassurée que tu sois son avocat...
-Tu sais bien que je ne pouvais pas Hotaru, parce que je suis également impliqué étant donné que je connais personnellement Rui. Mais ne t'inquiète pas, je connais bien l'avocat Kudo. Je suis certain qu'il réussira à gagner ce procès. »

Kaoru Hoshiya était un avocat compétent. Doué même. Il n'était pas le meilleur du Japon, mais réussissait à gagner presque la totalité des procès qu'il prenait sous sa charge. Il aurait aimé pouvoir prendre cette affaire sous son aile, mais sa proximité avec la victime l'en empêchait. La mine toujours renfrognée, la rouquine se retourna en direction de son amie. Rui ne laissait filtrer aucune émotion, mais sa lèvre inférieure mordillée restait témoin de son anxiété. Ses mains enserrèrent un peu plus fort son t-shirt qui se froissait sous la force. Hotaru avait le cœur chamboulé, et désirait peu se voir mêler à ce genre d'affaire, de douloureux souvenirs remontant dans sa tête. Cependant, elle ne pouvait abandonner la jeune fille qu'elle appelait amie. Elle lui était précieuse, et elle n'était pas prête à la laisser tomber.

Héros au Sens Propre [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant