The Boss

Chapitre 14

Aujourd'hui

Ses mains mains sont plaquées sur mon visage et ses pouces parcourent mes taches de rousseurs pour effacer mes larmes. Ses yeux détaillent mon visage et d'un coup son corps percute le mien et ses bras forts s'enroulent autour de mon corps. Il ferme la porte d'entrée d'un coup de pied et nous faut reculer dans l'appartement exigu sans jamais rompre le contact. La chaleur de son corps m'apaise mais mes larmes continuent de couler. Nous basculons sur le canapé et Tyler se retient à l'aide de ses avant-bras pour ne pas m'écraser sous son poids. Sa tête se niche dans mon cou et son nez contre ma nuque.

-Pleure Al, tu as le droit, excuse moi...

Nous passons quelques minutes dans notre cocon, dans cette bulle silencieuse et réconfortante avant qu'il ne relève la tête et embrasse la dernière larme sur ma joue. Ses yeux plongent dans les miens et y reflètent mon regard. Tristesse, fatigue et désespoir passent dans ses yeux azur.

-Incluso así, eres tan hermosa...

Son accent hispanique est toujours aussi beau mais je ne comprends toujours rien quand il parle dans sa langue natale.

-De quoi?

-Rien...

Il se redresse et se lève avant d'aller fouiller dans les placards de ma cuisine. Il ne fait aucun commentaire sur mon petit appartement qui doit être à l'opposé de l'endroit où il habite. Il revient avec 2 tasses de chocolat chaud fumantes.

-Je n'en veux pas, c'est une boisson pour gamin.

Je pose la tasse qu'il vient de ma donner sur la table basse en voyant qu'il a bien compris à quoi ou plutôt à qui je faisais référence. Il attrape ma tasse et la remet entre mes doigts.

-Depuis quand tu changes pour plaire aux autres?

Je lève les yeux au ciel et avale une gorgée du liquide chocolaté.

-C'est une des rares choses qui n'a pas changé chez moi. Après tout, tu ne me connais plus.

Tyler encaisse le coup et le silence s'installe avant qu'il se décide à le briser.

-Tu n'as répondu à aucun appel. Ni de Charlie ni de moi.

-Non. Je voulais être seule et encore moins te parler.

-Al...

-Qu'est-ce que j'aurais dû faire? Décrocher et dire "Salut Tyler! Oui oui, tu m'as viré mais je vais super bien!"? Eh bien non.

Il baisse la tête et se passe une main sur la nuque.

-Excuse moi. Je pensais prendre la bonne décision mais avec le recul et maintenant toi en face de moi je me rends bien compte que c'est tout le contraire, j'ai tout empiré.

Il ferme longuement les yeux.

-De quelle bonne décision tu parles?

-Je voulais te protéger.

Je ris jaune. Me protéger? C'est la meilleure celle là!

-C'est la vérité Al. Tu ne peux pas me dire que cette situation n'était pas invivable. A Montréal j'ai vu comment tu te comportais, tu ne savais pas comment agir avec moi, je te voyais souffrir rien que quand tu posais les yeux sur moi. J'ai seulement voulu arrêter de te faire du mal. J'ai découvert ce que tu tentes de cacher à tout le monde et ça t'effraie, ça te blesse encore plus.