Chapitre I

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« Les larmes sont un don. Souvent les pleurs, après l'erreur ou l'abandon, raniment nos forces brisées. »

- Victor Hugo



Cameron.

La musique entre dans ma tête. Elle s'y sent bien. Je la sens détruire petit à petit mes cellules ciliées. Gonfler mon nerf auditif. Essayer de faire exploser mon tympan. J'ai mal aux pieds. Pourquoi ?  Est-ce que j'ai dansé ? Non. Je ne sais plus. Mon dos me fait mal à chaque mouvement. Mes yeux sont gonflés et se ferment tout seuls. Ils me brûlent. Je sais que notre soirée est finie. Que je me dirige vers la sortie. Je commence à entendre clairement les voix et les discussions des personnes autour de moi. Je sais alors que je suis près. Je vais sortir d'ici.

La porte s'ouvre à la volée, comme si quelqu'un avait frappé dedans. C'est moi. Les lampadaires m'aveuglent. Instinctivement je sors mon téléphone de ma poche. En l'allumant, je m'attends à avoir un message. Aucun. Enfin pas celui que j'espérais. Mon regard est ensuite attiré par l'heure affichée sur mon écran. Déjà quatre heures du matin. Le temps est passé trop vite. Je me trouve sur le parking du club. Nous sortons tard à cause de ce mec. Normalement, le paiement aurait dû se faire cette nuit, mais le fameux mec n'était pas là. Je serre les dents, en lâchant un juron intérieurement. Quelle bande de chiens. En parlant de chiens, les voilà qui finissent par sortir après moi, en se bousculant.

Mes amis. Ma mini famille. Mes frères. Ils ne sont pas dans leur état normal. Ils ont énormément bu. Le stress je pense. Les matchs, les réunions, les soirées, les événements, la famille, le futur. C'est à cause de ça qu'ils boivent. Enfin, je pense, j'espère. Jack commence d'abord par se déshabiller sur le parking du club en s'énervant, Kris regarde dans le vide et n'arrête pas de rigoler en parlant d'une certaine Catherine, Justin et Zac font un "chat bite" en me bousculant au passage, Liam se met d'un coup à crier et court vomir à côté d'une Porsche rouge et pour finir Léo qui titubait sur le béton à la base, s'éclate par terre à côté de moi, en pleurant.

Et moi ? Je me retrouve avec le poste de babysitter... Je suis encore clean, comme d'habitude. Ce n'est pas que je n'aime pas boire, au contraire, mais nous avons pour règle de choisir quelqu'un qui restera sobre pour nous ramener tous sains et saufs, lors de nos soirées en boîte de nuit.

En plus, je n'avais pas spécialement envie de boire ce soir, pas d'événement spécial à fêter. Aucune heureuse nouvelle. Aucun message. Encore. Je n'ai qu'une chose. Une infime chose qui me détruit. Elle. Je l'ai tout simplement toujours dans la tête ... Sophia ... Je ne sais pas ce qu'elle est devenue. Je ne sais pas pourquoi est-ce qu'elle est partie. Je ne m'en souviens plus. Tout ce que je sais, c'est qu'un énorme vide dans mon cœur l'a remplacé. Je ne sais plus quoi faire. Je ne me souviens plus de rien. De ce qu'il s'est passé. Toutes les personnes de son entourage sont parties. Me laissant seul avec toutes ces questions. Je sais que je n'aurai plus jamais de réponses. Mais je garde espoir. J'espère la revoir un jour.

Ça fait maintenant je ne sais plus combien d'années que je suis avec cette Lexie. Une parfaite pétasse dans tous les sens.  Elle est potable, elle a des lèvres pulpeuses, une jolie poitrine, un bon cul, tout ce qu'il faut, là où il faut.  C'est pas tellement compliqué de la faire rester avec moi. Enfin, après tout, toutes les femmes tombent à mes pieds.  Elle me fait du bien, quand je veux, où je veux. Elle n'est pas vraiment prise de tête, lorsqu'elle est loin de moi bien-sûr. Elle sait, la plupart du bien, bien s'occuper de ma queue, donc que demander de plus ? Le truc, c'est qu'elle m'agace.  Je ne supporte pas sa voix, son caractère, sa manière de penser, cette fille n'a pas une seule once de recul ni de réflexion ou même un tant soit peu d'intelligence pure. Je la trouve méchante, mesquine et elle parle beaucoup trop à mon goût, pour finalement ne rien dire.

HEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant