The Damned Waltz

Chapitre dernier

Le voyage de retour avait été beaucoup plus joyeux pour tout le monde, plus serein aussi, et chacun avait été plus souriant qu'ils ne l'avaient jamais été. 

Macabre, Songe et Cruzar avaient décidé de rentrer en France tous les trois, de leur côté, pour pouvoir savoir comment s'organiser, comment apprendre à un mort ce qu'il était advenu pendant trois longues années. Et surtout, Macabre devait peser dans son cœur pour trouver comment concilier ses deux amours. 

Il avait retrouvé son ancien amant, alors qu'il était désormais avec un autre, que devait-il faire pour satisfaire leurs amours sans renforcer leur jalousie ? Pour sa plus grande joie, ses amants semblaient beaucoup s'apprécier, et ils n'avaient eu aucun mal à vivre ensemble, tous les trois, malgré tous les préjugés qui leur étaient imputés. Ils s'aimaient, qu'importe qu'ils sortent de la norme. 

Personne n'avait revu Jack et Lucifer, mais personne ne s'en inquiétait non plus. Après cette histoire avec Katell, ni la perle ni l'émeraude n'avaient été retrouvées dans les décombres de l'église, et le Liber Notarum avait retrouvé sa place sur une étagère de bibliothèque. Jasper n'en avait pas parlé, n'ayant pas jugé cela utile, mais il était certain que le Diable avait fait son œuvre et avait détruit ces artéfacts trop dangereux pour être entre les mains de simples mortels avides de puissance. 

Quelques jours après ces départs, et après que Jasper ait insisté pour visiter la ville, ils reprirent le chemin du retour, avec cependant un autre but que de rentrer en Angleterre. Jasper et Suave ne cachaient plus leur amour et, même si Fallacy ne les lâchait pas des yeux comme le père surprotecteur qu'il était, il était heureux de les savoir ensemble et heureux. 

Ils avaient d'abord visité Florance, puis étaient allé à Venise, pour leur plus grand bonheur, et Jasper s'émerveillait de tout ce qu'il pouvait apprendre et voir de nouveau, loin des murs de son château et des ténébreuses salles de cours, sous le ciel d'Italie, au bras d'un amant fidèle et aimé. 

Encre et Fallacy n'étaient pas en reste et avaient pleinement profité du Carnaval et des feux d'artifices, ces nouveautés qui illuminaient le ciel de mille couleurs lorsque la nuit se prêtait à leurs jeux. Ils n'étaient pas pressés de revenir, il voulait profiter de chaque instant passé en compagnie de leurs amis. 

Aussi poussèrent-ils plus au nord, jusqu'en Autriche où, en plus de s'exercer à la langue, ils trouvèrent des paysages de montagnes plus magnifiques les uns que les autres. Encre n'avaient jamais eut autant envie de peindre en une seule journée qu'ils passèrent à Salzburg, dans les ruelles pavées, perchés sur les hauteurs de la ville, entourés de pics couverts de neige. 

Puis le petit groupe coupa par la Bavière, puis remonta jusqu'en France où le peintre, bien qu'heureux de retrouver les paysages de son enfance, leur fut fort utile pour comprendre cette langue à la tortueuse grammaire. 

Ils passèrent ainsi les semaines les plus magiques et les plus paisibles de toute leur existence et, lorsqu'ils finirent par rentrer en Angleterre, leur retour fut salué par tout le château et par un Charlos qui devait avoir perdu quelques kilos et fait quelques insomnies depuis que Fallacy l'avait nommé régent au trône. 

Jasper fut la proie de nombreuses servantes, après cela, peut-être à cause de son corps de vingt ans plus âgé, allez savoir. Mais elles disparurent bien vite en voyant que leur prince avait déjà choisi un compagnon. 

La vie reprit bientôt son court, mais elle semblait trouver un nouveau souffle à chaque nouveau jour qui défilait. Jasper et son père avaient longuement discuté et avaient conclu qu'il était hors de question que le prince ne retourne au fon d'une salle d'étude. Il aidait son père pour quelques broutilles administratives de temps en temps, passait plus de temps avec Encre, à peindre, dessiner, parler, rire, et il avait découvert qu'il aimait voyager, qu'il aimait le monde, et qu'il voulait le découvrir, découvrir toutes ces merveilles qui l'entouraient.