Chapitre 3 p2

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— Je vais devoir retirer lentement la lame pour que tu récupères progressivement le contrôle de ton corps. Ça va être douloureux, reste détendu et respire normalement.

Je saisis la poignée et tirai le moins vite possible. Dès que la dague sortit entièrement, Jules prit une inspiration forcée et commença à s'étouffer. Complètement paniqué, il s'agitait dans tous les sens.

— J'avais dit de respirer « normalement », soupirai-je.

J'entendis alors les pas de mes cousins se rapprocher rapidement. Je m'écartai de Jules, pour le laisser aux bons soins de ces derniers.

— Tu as utilisé une lame Sokar, siffla Styx épaté. Je suis extrêmement étonné. Tu ne devrais te souvenir de rien, pourtant tu as reconnu Martin. Moi. Tu as même eu la présence d'esprit d'utiliser un Sokar.

— Ce n'est pas vraiment comme si je me rappelais, ça s'est imposé.

Je ne pouvais pas expliquer autrement, tout ce qui me revenait instinctivement.

— Ta chance va vite tourner, je vais sortir de là et te le faire payer ! vociféra Martin.

Il pestait depuis un moment, les contrariétés qu'il accumulait le rendaient nerveux.

— Tu m'insupportes, murmurai-je sans même le regarder.

La voix de Martin fut stoppée par le cube que je venais à présent d'insonoriser. Mia observait alternativement son maître, Styx et moi avec angoisse.

Tu connais bien Mia ?

Non, Martin a fait en sorte que l'on ne se croise pas, sa confrérie et moi.

Impossible de déterminer dans l'immédiat si elle pouvait se transformer en alliée. Il ne fallait pas la traiter uniquement comme une ennemie.

L'état de choc de Jules persistait, en dépit des tentatives de mes camarades pour le calmer.

— Qu'est-ce qu'il a ? me demanda Nicolas inquiet.

Avec son fusil en bandoulière, la scène était vraiment délirante.

— Rien de grave. Il va lui falloir encore un bon moment avant de revenir à la normale. Emmenez-le dedans et faites-le boire. De l'eau hein, précisai-je.

— Je ne comprends pas, le couteau... on l'a vu s'écrouler et... bredouilla Mia.

— Les lames de Sokar, l'arme de la coercition forgée pour faire souffrir. On ressent la douleur, on peut même connaitre le goût de la mort, mais dès qu'elle est retirée il ne reste aucune trace, la renseigna Styx. Si Shalgh n'avait pas été si surpris, il aurait remarqué l'absence de sang.

— Sahiane... je, commença Mia.

— Ça ne m'intéresse pas, la coupai-je. Styx à quoi doit-on s'attendre ? Je doute que ce crétin n'ait que six hommes avec lui.

— Ce ne sont pas vraiment des hommes... mais des tewagïs. Nous sommes arrivés d'un vaisseau en orbite. Je n'ai pas le compte exact. Il y a peut-être cent guerriers, voire davantage.

— S'ils veulent leur cher maître, ils vont devoir venir le chercher.

— On doit bouger rapidement.

— Et pour aller où Styx ? Non... on reste ici. Styx, mets-moi une barrière de deux cents mètres de diamètre sur la zone. On a eu de la chance jusqu'à présent, mais j'aimerais éviter des spectateurs supplémentaires. Ensuite un bouclier sur le foyer.

Il acquiesça et s'éloigna. Je ne manquai pas l'éclat de frayeur qui traversa les prunelles de Mia.

Le rêve de Pandore ; Tome 3 ( Sortie Le 18 Juillet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant