Percy Jackson était terrifié. Tout en dessinant distraitement dans son sirop d'érable avec sa fourchette, il relisait pour la énième fois les messages que lui envoyait Piper McLean, sa meilleure amie. En totale opposition par rapport à lui, elle était surexcitée par l'approche de la rentrée. Avec nostalgie, il se remémora leur rentrée en classe de sixième. Là encore, c'était sa bonne humeur et sa confiance en elle qui l'avaient aidé à se sentir bien, au milieu de toutes ces têtes inconnues. Il n'y a pas à dire, elle lui avait terriblement manqué durant ces deux ans.
-Percy ? Tu vas bien ?
Le jeune homme tourna la tête vers sa mère. Petit à petit, elle s'était remise du drame qui s'était déroulé trois ans plus tôt. Il avait presque fini par voir disparaître les rides de stress qui cernaient ses beaux yeux bruns, seulement voilà. Leur retour à New-York l'angoissait à nouveau. Contrairement à ce qu'elle prétendait, il lui restait des séquelles post-traumatiques.
-T'inquiète pas maman, dit-il en quittant la table et en attrapant son sac à dos au passage. Tout va bien.
Certains prétendent qu'il est impossible de mentir à sa propre mère, mais Percy se débrouillait plutôt bien, particulièrement lorsqu'il le faisait pour ne pas l'inquiéter. A moins qu'elle ne fasse exprès de se réfugier ses mensonges. Faire comme si tout allait bien, alors qu'elle savait pertinemment qu'ils étaient tous les deux brisés.
-Super... Tu diras bonjour à Piper de ma part, hein ?
Le jeune homme acquiesça, avant de sortir de l'appartement. Il descendit les escaliers en silence. Mr Argos, le gardien de l'immeuble, le salua d'un signe de tête, auquel le jeune homme répondit en agitant la main. Il avait beau être muet, le vieil homme avait toujours été d'une grande bonté pour eux. Et puis, voir un visage connu avait quelque chose d'apaisant.
Une fois dehors, un véritable vertige le prit. Comme d'habitude, New-York était agitée. Les sens du jeune homme se retrouvèrent assaillis par un maelström de couleurs, de bruits et d'odeurs typiques de la métropole. Il avait oublié à quel point sa ville natale était déroutante. Autrefois, cela l'émerveillait mais aujourd'hui, cela ne lui rappelait qu'une foule de souvenirs. Des bons souvernirs certes. Il se revoyait courir dans ces rues, louvoyant entre les voitures avec l'insouciance de la jeunesse. Il se revoyait assis avec Piper et Nico autour d'un café, à papoter gaiement. Mais ce tableau se trouvait obscurci par tous les traumatismes qui lui venaient d'autrefois. Une partie de sa vie qu'il aurait préféré enterrer à tout jamais. Coups, insultes, menaces...
Le jeune homme frissonna. A l'instant où il remit les pieds dans le métro pour la première fois depuis trois ans, il sut que l'odeur, elle, ne lui avait absolument pas manquée. Il s'assit sur une place libre, et observa discrètement les personnes autour de lui, essayant de deviner qui descendrait au même arrêt que lui. Petit à petit, la peur qui lui nouait le vendre s'effrita, et il se laissa bercer par le bruit autrefois familier de la rame.
Il se réveilla in extremis à son arrêt, et se jeta à l'extérieur du wagon juste avant que les portes ne se ferment. Visiblement, certaines choses ne changeraient jamais.
Alors qu'il s'approchait de son nouveau lycée, l'angoisse le saisit à nouveau. Tous ici se connaissaient depuis la seconde, voire depuis la première. Lui ne connaissait que ceux qui étaient là depuis le collège, et il savait qu'il n'en restait pas beaucoup. Quelle idée aussi, de s'inscrire juste pour l'année de terminale ! Mais il n'en voulait pas à sa mère. Elle croyait dur comme fer que revoir des visages amicaux l'aiderait, et il n'avait pas eu le coeur de la démentir.
Il se tint enfin devant les grandes grilles de l'établissement. Goode High School. Il s'y était tenu pour la première fois en classe de sixième, en compagnie de ses amis. Aujourd'hui, il était seul. Et s'ils avaient changé en trois ans ? S'ils l'avaient oublié ? Quelque part, c'était sa faute. Il n'avait répondu à presque aucun message au début, s'enfermant dans une coquille. Au bout d'un an, plus personne n'avait essayé de le contacter. Personne à part Piper bien sûr, mais c'était différent. Elle faisait partie de la famille, jamais elle ne l'aurait laissé broyer du noir, seul, éternellement.
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A nos lendemains heureux [Partie 1]
FanfictionSuite à un drame familial, Percy quitte New-York, la ville où il a grandi, pour Boston. Trois ans plus tard, il revient pour effectuer son année de terminale à Goode High, son ancien lycée. Entre retrouvailles et nouvelles rencontres, il peine à tro...