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précédemment...

« Weasley. » la voix de Harry sembla caresser le mot tandis qu'il fixait du regard le rouquin. « Pourquoi donc Granger n'était-elle pas au dîner, et comment le savais-tu ? »

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Ron semblait incapable de détourner le regard. « J'ai dit qu'elle était un véritable cauchemar. » répondit-il d'une voix rêveuse. « Toujours à avoir raison, à nous montrer qu'elle est meilleure que nous. Elle pleurait et elle s'est enfuie en courant. »

« Quelqu'un était meilleur que toi, alors tu l'as rabaissée ? » demanda Harry, le ton doux de sa voix contrastant fortement avec les mots employés.

Ron hocha la tête.

« Et tu oses me qualifier de maléfique. » nota distraitement Harry, tandis qu'il s'en retournait à sa place à la table des Serpentards, Mercredi à ses côtés.

« Mr Potter. » interpella Dumbledore. « Mon bureau, immédiatement. »

Harry leva la tête et soupira. « Vous ne voulez pas nous récompenser en public ? » s'enquit-il.

Dumbledore déglutit et leva les yeux vers lui. « Récompenser ? »

Harry sourit au Directeur, et Rogue sentit un frisson lui parcourir l'échine. « Mais certainement ; Pugsley a secouru une Gryffondor errante, je vous ai empêché d'envoyer la Maison de Serpentard à la rencontre du Troll, et Mercredi, a montré à quel point il est aisé de s'occuper d'ignorantes et inoffensives bêtes. »

Le sourire de Dumbledore réapparut soudainement. « En effet. » approuva-t-il, les yeux pétillants. « Cinquante points, chacun. »

« Et j'enlève cinquante points à Gryffondor pour avoir harcelé une élève et l'avoir mise en danger. » renifla Rogue.

Harry hocha la tête. « Après-vous donc, monsieur le Directeur. » dit-il poliment.

Dumbledore opina et se leva de table pour sortir de la Grande Salle.

« Mercredi. » dit Harry, en lui offrant son bras. Il se retourna vers Pugsley. « Elle est sous ta responsabilité à présent. » déclara-t-il en indiquant Hermione.

Pugsley sourit.

Ensemble, les-bien-trop-adultes-pour-leur-onze-ans emboîtèrent le pas au Directeur.

Rogue se retrouva à les suivre. Il ne raterait ce qui allait se passer pour rien au monde, même si Potter était le fils de son ennemi – un fait qu'il trouvait de plus en plus difficile à croire au fil du temps.

Les deux enfants s'assirent en face du bureau du Directeur, ensemble, mais sans se toucher.

Dumbledore les regarda silencieusement.

Aucun d'entre eux ne montra d'inconfort tandis qu'ils demeuraient assis en silence. Pas une seule expression ne traversa leur visage alors qu'ils attendaient patiemment. Rogue eut l'impression qu'ils auraient pu attendre pour l'éternité.

Albus eut manifestement la même impression, car il leur sourit. « Sorbet citron ? »

Mercredi tendit le bras et en pris un, qu'elle mit dans sa bouche. Une expression d'abjecte révulsion apparut une seconde plus tard et elle le recracha dans un mouchoir, le mouchoir de Harry.

Une fois encore, Rogue dut réprimer une exclamation de stupéfaction. Harry avait commencé à sortir le mouchoir avant que Mercredi eût même esquissé un geste pour prendre le bonbon. Il l'avait placé devant sa bouche juste au moment où elle le recrachait, comme s'il avait su ce qui allait exactement se passer, et qu'il avait simplement réagi en conséquence.

« Pas à votre goût ? » s'enquit poliment Dumbledore.

Aucun d'entre eux ne jugea la question digne d'être répondue.

« A présent. » commença Dumbledore. « Je me dois d'objecter le fait que vous ayez menacé Mr Weasley. Ses mots ont peut-être été un peu hâtifs mais son cur est au bon endroit. Il se peut que finissiez par l'apprécier si vous passiez un peu de temps avec lui. »

« C'est un sectaire obtus. » déclara tranquillement Mercredi. « Et seulement les faibles menacent. »

« Excusez-moi ? »

« Une menace est quelque chose que vous employez lorsque vous n'avez presqu'aucune intention de la mettre à exécution. » expliqua calmement Harry. « Nous faisons des promesses. S'il parle encore de cette façon à Mercredi, je le donnerai à Mercredi, comme une marque d'affection. »

« Vous deux semblez très proches. » continua Dumbledore, ignorant le contenu de ce que Harry venait juste de dire. « Puis-je m'enquérir sur votre relation ? »

« Non. »

Dumbledore parut dérouté pendant une seconde.

« Puis-je vous poser une question sur votre enfance ? » tenta-t-il encore, dirigeant sa question à l'intention de Harry.

« Pourquoi ? »

« Était-ce une enfance agréable ? »

« Je ne vois pas en quoi cette question est pertinente, » répondit Harry, « mais j'y répondrai quand même. Ça l'était. »

« Excellent. » dit lentement Albus.

« Y avait-il autre chose ? »

« Non, vous pouvez y aller. »

Et ils s'en allèrent, sans un mot ni un regard.

Albus était resté troublé après l'entrevue, et n'avait rien dit pendant un long moment. Rogue avait essayé de comprendre comment ces deux-là parvenaient à capturer l'attention des autres si aisément, et l'ignorer le reste du temps.

Cela ne semblait pas naturel, mais rien à propos d'eux ne l'était jamais.

les parfaits serpentardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant