10.2

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Précédemment :

Les yeux d'Albus pétillaient avec amusement bien qu'il frottât son menton à l'endroit où plusieurs de ses poils de barbe avaient été sommairement arrachés.

.....

« Nous n'avons toujours pas déterminé la raison de la présence d'un Vampire dans mon école. » rappela Albus.

« Et nous n'avons toujours pas déterminé le contenu de la prophétie me concernant que vous connaissez. » répliqua Harry, son amusement s'estompant comme le brouillard en une journée d'été.

« La sécurité des élèves est primordiale. » répondit Albus d'un ton inflexible.

« Cela expliquerait donc pourquoi vous avez caché la Pierre Philosophale ici ? » ironisa Daphnée qui se trouvait parmi un groupe de Troisième années. « Ainsi que pourquoi vous avez engagé un professeur possédé par Voldemort, pourquoi vous avez tenté de nous envoyer tous à notre mort lors de l'incident du Troll, autorisé Ombrage à torturer quelques-uns d'entre nous, et que vous n'avez pas fermé l'école lorsqu'il a été confirmé qu'un Basilic se trouvait parmi nous, et pourquoi vous n'avez pas levé le petit doigt pour nous protéger des Détraqueurs ? »

« Miss Greengrass. » commença Albus sur un ton d'avertissement.

Rogue dissimula un sourire; prendre ce ton avec sa filleule ne fonctionnait jamais, bien au contraire. Il suspectait que Daphné avait décidé de saisir cette occasion pour se montrer à son avantage.

Daphné roula des yeux à l'endroit du Directeur. « La seule personne qui ait un problème avec le Vampire semble être vous. » rétorqua-t-elle. « Ce n'est pas parce qu'il est considéré comme une créature noire qu'il en est malfaisant pour autant ! »

« Kingsley. » dit Albus en adressant un regard à l'Auror.

« Ne me regardez pas comme ça, Albus. » dit Kingsley en levant les mains en l'air. « Un homme assez courageux pour parler  comme ça au Professeur McGonagall dépasse de loin mes capacités – même s'il est un Vampire. Harry, il se tiendra bien, n'est-ce pas ? »

« Je ne formulerais pas les choses ainsi. » marmonna Pugsley.

Harry renifla avec dérision. « Il ne causera aucun problème en ces lieux. » assura-t-il paisiblement.

« C'est bien ce que je pensais. » conclut Kingsley en hochant la tête pour lui-même. « Vous ne pourriez pas, je suppose, le persuader de venir me rendre visite au Département des Aurors un jour ou l'autre ? Il m'est soudainement apparu que quelques-uns de mes Aurors sont en cruel manque d'entraînement. »

Harry acquiesça. « Je vais le prêter à Remus en premier lieu; il a brisé ma règle au sujet de sa venue à Poudlard. »

« Quelle était-elle ? » s'enquit Kingsley avec curiosité.

« C'est interdit. » répondit succinctement Mercredi.

Kingsley se mit à ricaner doucement. « Eh bien, envoyez-le-moi dès que vous en aurez l'occasion. »

Harry opina du chef, et Kingsley fit un signe de la tête à l'intention du Directeur. « Albus. » dit-il en s'en allant, laissant le vieil homme se débrouiller seul.

Albus émit un long soupir et suivit l'Auror.

« Je pense que je vais aller lui parler. » déclara doucement Rogue.

« Essayez donc. » lui recommanda Harry. « Les personnes incapables de changer nous sont d'aucune utilité. »

Rogue décida qu'il ne voulait vraiment pas savoir ce que sous-entendaient ces mots, et suivit le Directeur jusqu'à son bureau. Pour tenter de remonter le moral de Dumbledore, il accepta même un de ses Sorbet Citron.

Ils étaient vraiment écœurants.

« A quoi jouez-vous donc, Albus ? »

Le Directeur soupira. « Je ne sais plus. » avoua-t-il. « La situation n'est guère ce qu'elle devait être, et je me trouve dans l'incapacité de composer avec comme j'en avais l'habitude auparavant. »

« Cessez donc de jouer. » conseilla Severus. « Harry et Mercredi, vous contrecarrent de la même façon qu'ils le font avec le Ministère, en rendant tout public. Toute manipulation de votre part est portée à l'attention de tous, et l'opinion commune vous donne tort. »

« Ils ne connaissent pas tous les faits. » protesta Albus.

« Exactement. » acquiesça Severus. « Ils n'ont que des informations provenant d'une seule partie. Et à cause de cela, vous êtes en train de perdre. Les élèves discutent ouvertement de votre retraite prochaine. »

« Ma retraite ? » répéta Albus, complètement effaré.

« En effet. » dit Severus de la façon la plus douce qu'il lui était possible. « Vos ingérences et vos jeux sont en train de convaincre les gens de votre sénilité – et votre refus de traiter Harry et Mercredi différemment, ne fait que renforcer cette opinion. »

« Ce sont des enfants ! »

« Non, ce ne sont pas des enfants. » gronda Severus. « Ils ont traversé bien plus d'épreuves que vous ne pouvez l'imaginer, vu des choses auxquelles votre raison se refuserait à croire, auxquelles ma raison se refuse à croire, et pourtant j'y étais ! Ils sont des adultes piégés dans des corps d'enfants. »

Albus secoua obstinément sa tête en signe de dénégation. « Il le faut, je dois faire ce qui est le mieux. »

« Albus. » déclara Rogue avec finalité en se levant de son siège. « Je vous conjure de changer vos méthodes, j'ai assisté à la façon dont ils s'occupent des personnes qui se mettent en travers de leur chemin, et vous ne méritez pas ça – du moins pas encore. »

« Je pense que je saurai parfaitement me débrouiller, je vous remercie. » répondit froidement Albus.

Severus soupira. « Lucius Malefoy a été découvert au Ministère, à la recherche d'une prophétie la nuit passée. » informa-t-il, et esquissa avec tristesse un geste de la tête à Albus, avant de quitter la pièce. Ce n'était pas la première fois qu'il avait tenté de raisonner Albus, mais ce serait certainement la dernière. C'était aussi la dernière information dont il lui ferait part désormais.

Il se dirigea vers ses quartiers avec l'intention de mettre fin à sa soirée et prendre une nuit de repose bien méritée.

« Oncle Sev ! »

les parfaits serpentardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant