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Précédement:

« Je vous verrai donc demain matin. » déclara-t-il, avant de quitter le domaine des Weasley et de transplaner. La lettre lui indiquait sans la moindre ambiguïté qu'il passerait en outre quelques jours en leur compagnie, aussi fit-il le ménage et mit tout en ordre dans son petit cottage avant de faire une petite valise qui était bien plus grande à l'intérieur qu'elle ne le paraissait à l'extérieur.

...

Il espérait ardemment qu'ils l'autoriseraient à jeter un coup d'œil à leur bibliothèque.

Cette nuit-là, il prit une potion de sommeil sans rêve pour avoir une bonne nuit réparatrice, et arriva le lendemain chez les Weasley en temps et en heure, deux minutes avant que l'horloge ne sonnât les onze heures. Hermione et Ginny l'attendaient dans le salon toutes deux avec leurs bagages à côtés d'elles. Contrairement à la sienne, leurs valises avaient des dimensions normales.

« Nos valises ont déjà été rétrécies. » précisa Ginny avec excitation. « Nous avons promis que nous leur apporterions quelque chose. »

Hermione confirma d'un hochement de tête. « Certaines choses sont assez volumineuses. » ajouta-t-elle.

« Je meurs d'impatience ! » s'exclama Ginny tout en alliant le geste à la parole en sautillant sur place d'excitation.

« Severus. » l'accueillit Molly alors qu'elle entrait dans le salon. « Hermione et Ginny vont rester là-bas pour le reste de l'été. Arthur et moi amenons les jumeaux, ainsi que Ron et Percy en Egypte, pour rendre visite à Bill. »

Il reçut cette information avec un hochement de tête. « Je vous souhaite un agréable voyage, en ce cas. »

« Je suis certaine que ce sera le cas. » L'horloge se mit à sonner les onze heures. « Soyez sages. » recommanda-t-elle une dernière fois à Ginny et Hermione.

Hermione révéla dans sa main un petit anneau et saisit sa valise. Ginny toucha l'anneau et en fit de même. Il toucha à son tour l'anneau et une seconde plus tard, ils furent engloutis par un tourbillon vertigineux.

Ce fut le plus long voyage qu'il eut jamais fait par Portauloin, et il frémit en songeant au coût que devait avoir un Portauloin International - tant en termes financier que magique. Ils étaient des plus difficiles à créer.

Ils arrivèrent dans un immense jardin. Le soleil était juste en train de se lever, leur indiquant qu'il était encore assez tôt dans cette région de l'Amérique. Il se rappela qu'il y avait cinq heures de décalage avec l'Angleterre, aussi devait-il être six heures à cet endroit.

Ginny balayait les alentours du regard avec la plus grande ferveur, et il se retrouva bien vite à en faire de même. Tout comme Hermione le leur avait décrit l'année précédente, le manoir gothique s'érigeait fièrement devant eux, de toute sa grandeur dans le ciel ambré de l'aurore.

« Bonjour. » les accueillit Morticia, sa voix soyeuse retentissant dans le silence paisible du petit matin. « Ginevra, Severus, bienvenue en notre demeure. »

« Merci, Mme Addams. » répondit Ginny, en faisant la révérence.

Morticia lui adressa un sourire. « Hermione, emmène Ginevra dans ta chambre. Et Ginevra, appelle-moi Morticia je te prie. »

« Oui, Morticia. » répondirent à l'unisson Ginny et Hermione.

« Je suis heureuse de te revoir, Hermione. »

« Je vous remercie. »

« Laissez vos bagages ici. Max en aura soin. »

« Viens, Ginny. » l'intima Hermione, en saisissant la main de son amie. Les deux jeunes filles s'éclipsèrent prestement en direction du manoir.

« N'oubliez pas de réveiller Pugsley, le tuyau d'arrosage se trouve dans le placard. » leur informa Morticia.

Les filles éclatèrent de rire avant que la porte du manoir ne se referme derrière elles.

« Hermione et Ginevra m'ont informée que vous vous êtes révélé d'un concours inestimable dans la confection du cadeau de Harry. Je vous en remercie, Severus. »

« Je vous en prie. » répondit-il d'un ton formel, quelque peu surpris. « Bien que vous devriez savoir que Ginevra préfère être appelée Ginny. »

Le visage de Morticia s'illumina légèrement. « Je vous remercie. Nous avons tous participé, certains des ingrédients ont été quelque peu délicats à obtenir. »

« Je n'ai pas posé de questions. » dit-il. « Bien que j'avoue avoir été très curieux quant à leur provenance, certains de ces ingrédients n'ont plus été aperçus sur le marché depuis des siècles. »

« Non, pas par des apothicaires, en effet. » approuva-t-elle. « Notre clan est très étendu. »

« M'autoriseriez-vous à poser une question légèrement impertinente ? »

« Je vous en prie. » répondit Morticia en concentrant toute son attention sur lui.

On aurait dit qu'elle examinait son âme alors que l'écrasante pression de son entière attention s'imposait à lui. Il réalisa fugacement que ce devait être ce qu'avait ressenti Hermione durant sa première année lorsqu'elle avait confronté Mercredi, seulement Morticia était une sorcière bien plus puissante que sa fille.

« Pourquoi ne vous-êtes vous pas occupés de Voldemort ? Vous savez qu'il lui sera impossible de laisser Harry en paix, et...eh bien, vous m'apparaissez tout à fait en mesure de vous occupez de lui. »

La pression s'évanouit. « Une question pertinente. » déclara Morticia d'un ton approbateur. « Si nous combattions les batailles de Harry et Mercredi à leur place, ils deviendraient gâtés et bien plus dépendants de nous que de raison. Ce n'est pas ainsi que nous faisons les choses. Le problème est des plus sérieux, mais ils ont été conscients de son existence depuis de longues années, et ont esquissé des plans pour le résoudre par eux-mêmes.

« S'ils en venaient à échouer, alors Gomez et moi pleurerions nos enfants, avant d'aller nous occuper nous-mêmes de Voldemort. Nous espérons qu'une telle éventualité ne se produira pas, mais c'est le prix qu'il nous faut payer afin d'élever des enfants qui seront amenés à diriger les Addams à l'avenir. »

Severus pensa à Drago, et à la façon dont Lucius avait toujours mené les batailles de son fils à sa place.

« Merci. » dit-il.

« Je vous en prie, Severus. Max vous mènera à votre chambre. » Il se retourna et manqua se laisser submerger d'effroi à la vue soudaine d'un majordome de plus de deux mètre de hauteur à côté de lui. A aucun moment il n'avait senti ni entendu l'arrivée de Max.

Il suivit Max à travers la maison, elle lui semblait vaguement familière suite à la description que Hermione leur en avait faite, et il put s'aviser de ses propres yeux qu'elle avait raison - l'aspect quelque peu délabré de l'intérieur conférait une sensation d'habitation qui seyait parfaitement à la demeure.

Sa chambre était peinte d'un vert forêt, et donnait l'impression d'être totalement neuve. Le lit était exactement comme il l'appréciait et ses habits étaient déjà parfaitement rangés - bien qu'il ne pût s'expliquer comment cela avait été fait quand il avait vu Max porter sa valise et la déposer sur le pas de la porte alors qu'il arrivait lui-même.

On frappa à sa porte, et il alla l'ouvrir pour y découvrir Pugsley, Hermione et Ginny vêtus de leurs plus beaux atours.

Pugsley portait un ensemble brun foncé. Les deux filles s'étaient changées et portaient à présent des robes. Celle de Ginny était d'un vert clair, tandis que celle de Hermione était d'un bleu pervenche. Toutes deux arboraient des coiffures du plus bel effet - les cheveux d'ordinaire broussailleux de Hermione étant à présent soyeux et lisses.

« Vous êtes bien élégants. » complimenta-t-il doucement.

Les trois enfants lui lancèrent un sourire rayonnant à cela. « J'ai pensé vous rendre une petite visite pour vous donner un aperçu de ce à quoi vous attendre. » déclara Pugsley. « Aujourd'hui est le seul jour de l'année où Mercredi se comporte comme une fille. »

Il haussa les sourcils de stupéfaction.

« Elle se montrera réservée durant la fête, en présence d'autres personnes, mais jusque là, vous la verrez sourire, vêtue autrement que de ses habituelles robes noires et blanches, et vous la verrez passer un agréable moment. Elle fait cela parce qu'elle sait que cela forcera Harry à être plus ouvert, et à passer à son tour, un bon moment. »

Severus cligna les yeux d'hébétement.

« Oui. » commenta Ginny, en secouant sa tête avec effarement. « Cela m'a surprise aussi. Papa et Maman m'ont toujours dit qu'un mariage était plein de compromis. Harry agit comme il le fait pendant le reste de l'année parce que c'est ainsi qu'est Mercredi, alors pour l'anniversaire de Harry, Mercredi se comporte différemment pour lui. »

« Bref. » l'interrompit Pugsley. « Durant la fête de cet après-midi, la plupart, si ce n'est l'intégralité, des membres de notre famille sera présente. Aussi, si vous avez besoin d'une potion d'apaisement, j'en ai une avec moi. »

« Non merci. »

« Parce que vous avez assisté à des réunions de Mangemort ? » s'enquit Pugsley. « Vous ne serez pas torturé ici. Enfin, pas trop de toute façon, et encore moins si vous ne le demandez pas. Quoi qu'il en soit, c'est l'heure des cadeaux. Rappelez-vous seulement de ne pas réagir ostentatoirement au comportement de Mercredi. »

Une fois son accord donné, ils entreprirent tous les quatre de descendre les escaliers pour se retrouver dans un salon aux dimensions impressionnantes dans lequel Morticia et Gomez patientaient déjà.

« Professeur Rogue. » le salua jovialement Gomez. En dépit de l'heure matinale, il avait une énorme carafe de brandy à la main, et un cigare dans l'autre. « Un brandy, un cigare ? »

« Non, je vous remercie. » répondit-il. « Et je vous en prie, appelez-moi Severus. » Il adressa un regard aux enfants. « Vous y êtes habilités vous aussi, pour la durée de mon séjour ici. »

Pugsley opina du chef avec un sourire.

« Prenez donc un siège, La Chose, sois gentille veux-tu ? »

La main désincarnée claqua ses doigts, créant ainsi quatre fauteuils supplémentaires. Severus prit place dans l'un d'entre eux à côté de Hermione et Gomez. La Chose s'installa sur le bras du fauteuil de Gomez, et saisit l'un des cigares avant de l'allumer avec une dextérité surprenante.

« Les voilà ! » annonça soudainement Pugsley avec excitation.

Descendant les escaliers, Mercredi arriva en guidant un Harry dont les yeux étaient recouverts d'un bandeau noir. En l'apercevant, elle lui décocha un sourire radieux, et Rogue s'estima heureux d'avoir été prévenu au préalable, sans quoi il eut été bien en peine de composer un masque d'impassibilité malgré toute son habileté à dissimuler ses émotions.

Comme Ron l'avait fait remarquer l'année précédente, Mercredi était magnifique. Elle était vêtue d'une robe blouse verte et noire et d'un jean bleu sombre, ses longs cheveux noirs avaient été relâchés et cascadaient librement dans un parfait ensemble jusqu'à son dos. Elle était pied-nu, et avait même verni en rose les ongles de ses doigts de pieds. Durant les quelques semaines qui étaient passées depuis qu'il l'avait aperçue pour la dernière fois, la puberté avait d'une façon qu'il ne s'expliquait réalisé un travail remarquable en une durée aussi courte, et il se demanda jusqu'à quel point elle avait encore à grandir avant d'atteindre sa forme adulte définitive.

Il en sourit presque intérieurement. Harry avait hérité de la chance de son père biologique à attirer de sublimes femmes. Fort heureusement, Harry ne semblait avoir rien hérité d'autre de James Potter mis à part ses traits physiques.

Ce fut le visage de Mercredi qui l'interloqua le plus. Le sourire qu'elle arborait paraissait complètement naturel, et ses yeux brillaient vivement de pur ravissement.

Il était étonné, mais il n'aurait pas dû l'être.

Si Harry pouvait masquer ses émotions naturelles durant une si longue période de temps, sans jamais se révéler, comment pouvait-il douter de la capacité de Mercredi à assumer des expressions naturelles - au moins pour une journée ?


voilà encore une partie du chapitre 8 sortie .



les parfaits serpentardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant